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lundi 16 décembre 2013

Lutte antitabac : des agriculteurs camerounais usent des feuilles de tabac comme pesticides


Selon les agriculteurs camerounais le cocktail feuilles de tabac et piment séché est un bon repoussent insectes qui dévorent les récoltes dans les magasins.
C’est une idée originale, voire un peu loufoque qui mérite out de même qu’on s’y intéresse de prêt : le tabac est un bon pesticide. En effet l’agriculteur artisanaux camerounais, viennent de démontré de la manière la plus simple possible que le tabac tue.
« J’utilise des feuilles de tabac dans mon magasin de stockage car elles repoussent les insectes qui ont l’habitude de ronger les graines », explique Assana Boubakar, une agricultrice de la région du Nord Cameroun, tout en jetant feuilles de tabac sec derrière les sacs de vivres stockés dans son magasin.
Mme Boubakar est une agricultrice qui vit à Tokombéré, un village situé dans le Nord du Cameroun. Elle cultive du haricot et des cacahuètes appelées localement arachides. À chaque récolte, elle a environ 10 sacs de haricot et 15 sacs d’arachides. Elle consomme une petite partie et vend le reste. Comme la vente se fait sur plusieurs mois, elle stocke sa récolte dans un magasin.
Pour éviter que ses graines ne se périment, la dame à une méthode particulière en deux étapes pour que les récoltes restent saines pendant le stockage. La première étape commence juste après la récolte. Elle explique : « je fais macérer du piment dans de l’eau. Je tamise le mélange et je le pulvérise légèrement sur les graines ».
Dès que les graines sont stockées, Mme Boubakar place des feuilles sèches de tabac autour des sacs. Après une semaine, elle enlève les précédentes feuilles et renouvelle son stock. Elle utilise ces deux méthodes depuis trois ans et ses récoltes de haricot et d’arachides restent saines jusqu’à l’épuisement du stock.
Pour Bernard Njonga, ingénieur agronome et président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC), l’un des plus grands regroupements de paysans du Cameroun, cette méthode doit être adopté par tous les agriculteurs. « C’est bien de faire un pré-traitement [avec le piment] avant le stockage. Il y a des insectes qui partent du champ [avec les semences] après la récolte sous forme de larves et qui arrivent à maturation pendant le stockage. »
L’ingénieur agronome explique également des insecticides biologiques telles que les feuilles de tabac éloignent les insectes et les empêchent d’arriver jusqu’à la graine. L’agronome nomme d’autres avantages à l’utilisation de pesticides biologiques. Il explique qu’ils n’ont pas de rémanence c’est-à-dire qu’on peut consommer les aliments sur lesquels ils ont été pulvérisés immédiatement après avoir utilisé le produit biologique. Or lorsqu’il s’agit d’un produit chimique, il faut attendre un certain temps avant de consommer l’aliment sinon on sera intoxiqué.
Mme Boubakar raconte : « J’étais désespérée la première année [que je l'ai essayé] car j’ai perdu toute ma récolte. Les graines ont été rongées par des insectes. Dès que j’ouvrais un sac, il en sortait de la poudre et des charançons ». Des parents et amis lui ont prodigué plusieurs conseils qui ne lui ont pas apporté satisfaction. Mme Boubakar a été introduite à cette méthode par un voisin. À Tokombéré, les méthodes de stockage traditionnelles sont partagées de bouche à oreille.
M. Njonga explique que cette méthode très économique a des inconvénients. La capacité pour un produit naturel de bien fonctionner comme insecticide est courte. Il faut donc renouveler l’opération très souvent. De plus, les agriculteurs ne maitrisent pas exactement le dosage. Ils se fient généralement à leur instinct. Une action qui n’est pas sans risque pour les consommateurs et les agriculteurs, car bien qu’ingérer en dose toléré par l’organisme humain, une consommation régulière n’est pas sans risque sanitaire.
Le succès de Mme Boubakar a aidé sa famille. Elle est fière de Ali, son fils ainé qui vient d’obtenir le Baccalauréat. Après le décès de son père, Ali a passé deux années successives sans aller à l’école, faute d’argent. Ali dit : « dès que ma mère a trouvé une méthode efficace et moins chère pour conserver ses récoltes, elle a recommencé son commerce et nous a tout de suite remis à l’école avec ses premiers revenus».
L’autre fierté d’Assana Boubakar c’est de pouvoir offrir de temps en temps des bonbons et des chocolats à ses six enfants. « Après la mort de mon mari, nous avions un seul repas par jour. Certains jours le repas était tellement petit que je me privais pour que mes enfants puissent avoir une plus grande portion. Aujourd’hui, nous mangeons à notre faim et parfois, nous pouvons nous offrir des extras tels que des sucreries ».

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