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jeudi 12 décembre 2013

Tabagisme : la situation est préoccupante au Cameroun.

Toutes les études menées sur le tabac et ses produits ont prouvés qu’il est une substance dangereuse pour la santé. Malgré ces résultats, le tabac fait aujourd’hui l’objet d’une grande consommation. Face a cette situation le Cameroun conscient du danger que représente le tabac a ratifié la Convention Cadre pour la Lutte Anti Tabac (CCLAT) en 2006.
Cette convention, en son article 6 alinéas 3 exige des Etats parties l’élaboration des rapports périodiques. Une exigence à laquelle le Cameroun a toujours souscrit. C’est d’ailleurs dans ce cadre que la Société Civile, sous la bannière de la Coalition Camerounaise à organisé le 12 novembre 2013 à Yaoundé une rencontre de dissémination de son « Shadow Repport » sur la mise en œuvre des articles 5.3 et 13 de la CCLAT, ainsi qu’un point de presse portant présentation dudit Rapport Alternatif. Un rapport élaboré avec l’appui de Framework Convention Alliance(FCA).
Cette rencontre avec pour objectif  la présentation aux journalistes du Rapport alternatif de la Société Civile sur la mise en œuvre articles 5.3 et 13 de la CCLAT, portant respectivement sur l’ingérence de l’industrie du tabac dans le processus de mise en œuvre des politiques de Sante publique (article 5.3) et publicité en faveur du tabac,  promotion et  parrainage (Article 13).
Dans son propos introductif,  M. Pascal AWONO, le Coordonateur du projet « Shadow Repport » a d’abord la souhaité la bienvenue aux médias. Après avoir données les motivations qui soutiennent l’élaboration  de ce Rapport Alternatif,  il  a fait une présentation détaillé du dit rapport  aux participants présents dans la salle. Articulation durant laquelle le Shadow Report et le dossier de presse ont été distribués aux journalistes
LE RAPPORT EN BREF                                                                
Composé de trente-sept pages, ce rapport  présente l’état des lieux du tabagisme dans notre pays, les mesures et actions déjà entreprises et les perspectives auxquelles notre pays reste engagé.  Aussi, le rapport traite en conformité avec les dispositions de la CCLAT et des orientations issues de la formation à l’élaboration des « Shadow Report Pays », le rapport traite deux axes importants notamment :   la mise en œuvre des articles 5.3 et  13 de la CCLAT.
Le rapport révèle que l’usage et la consommation des produits à base de tabac est une pratique courante au Cameroun. L’OMS estime à 17,5%, la population camerounaise concernée dont 28,8% des hommes et 8,1 % des femmes. Des chiffres proches de ceux de l’enquête globale sur le personnel enseignant (GSPS) qui relève que 27% des enseignants sont des usagers actuels de tabac, dont 19% des fumeurs de cigarettes.
Globalement 37 % des Camerounais sont exposés au tabagisme, avec une prévalence plus élevée en milieu jeune, pour lequel 44 % d'élèves ont déjà goutté au tabac dont 5 % avant l'âge de 7 ans.
Le GYTS relève que 15% des jeunes scolarisés âgés de 13 à 15 ans ont déjà fumé une cigarette dont 9,2% des filles. 31% des jeunes de cette tranche d’âge ont expérimenté le tabac avant l’âge de 10 ans, et 10% de ceux qui n’avaient jamais essayé de fumer envisageaient de le faire dans les 12 mois qui ont précédé l’enquête.
L’étude montre que l’exposition à la fumée du tabac est une réalité; 25% et 50% des jeunes sont exposés à la fumée du tabac respectivement à domicile et dans les lieux publics. Environ 5% d’enseignants fument dans l’enceinte des établissements scolaires. En milieu universitaire 60 % des fumeurs sont âgés d'environ 20 ans.

Mise en œuvre de l’article 5.3 de la CCLAT
S’agissant de la mise en œuvre de l’article 5.3 de la CCLAT,  le rapport mentionne au sujet de  « l’ingérence de l’industrie du tabac  dans la mise  œuvre des politiques de santé publique en matière de lutte anti tabac », qu’il n’existe pas officiellement de cadres de concertation dans lesquelles l’industrie du tabac serait amené à formuler ses opinions sur les politique de lutte anti tabac. Toutefois, le rapport révèle qu’en plus de la subvention allouée par l’Etat pour la culture du tabac, des hauts cadres avec rang de directeur général et des membres de l’Assemblée nationale travailleraient pour l’industrie du tabac (IDT).
L’absence de transparence observée à certains niveaux de décision est entretenue par la conjonction de deux éléments : la méconnaissance des dispositions de la CCLAT relatives à la protection des politiques publiques contre les intérêts commerciaux et autres de l’industrie du tabac et l’inexistence d’un organe institutionnel chargé de définir et de mettre en œuvre une politique globale de contrôle du tabac.
Mise en œuvre de l’article 13 au Cameroun
Sur le plan de la mise en œuvre de l’article 13 de la CCLAT, portant interdiction globale de la publicité, de la promotion et du parrainage,  le rapport révèle que  la loi n° 2006/018 du 29 décembre 2006 régissant  la publicité au Cameroun interdit en son article 39 les publicités en faveur des cigarettes et autres produits du tabac sont interdites dans la presse écrite, par voie de radiodiffusion sonore, de radiodiffusion télévisuelle, d'affichage publicitaire et de cinéma ou de toute autre structure assimilable. Selon les révélations de ce rapport cette disposition semble la plus respectée par l’industrie du tabac.  L’enquête fait cependant savoir que l’IDT pour palier a cette interdiction a développé des stratégies alternative tels que : le marketing direct, la publicité a travers les gadgets de communication.   

La lecture des donnés de ce rapports fait comprendre aux un et aux autres l’importance et l’urgence de l’adoption d’une loi anti tabac.

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