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mardi 3 novembre 2015

La C3T s'indigne de l'ingérence de l'industrie du tabac dans l'élaboration du projet de textes réglementant la publicité en faveur du tabac au Cameroun.

Le tabac tue chaque année près de 6 millions de personnes. Si elle veut préserver et accroître ses ventes et ses profits, l’industrie du tabac doit attirer de nouveaux clients afin de remplacer ceux qui meurent ou parviennent à se sevrer. La publicité en faveur du tabac, la promotion et le parrainage sont au cœur de sa stratégie commerciale. Car la publicité en faveur du tabac augmente la probabilité que les personnes essaient le tabac ou continuent d’en consommer. Ainsi, entre emballages glamours, cigarette-girls, affiches publicitaires, gadgets de communication, cinéma, marketing direct, dégustation gratuite, kiosques, T-shirts… l'industrie du tabac mène au Cameroun une offensive pour recruter de nouveaux consommateurs et augmenter ses profits.
Cette omniprésence des campagnes de produits de tabac est à l' origine de: Cancers, maladies respiratoires, Avc, stérilités, anxiétés. En plus des dangers sanitaires, le tabagisme à un impact économique et social qui se traduit par un appauvrissement des personnes et l’existence de freins au développement de nombreux pays. 

Pour pallier le problème, les États parties à la Convention Cadre de l'OMS pour la Lutte Antitabac(CCLAT), ont opté pour l’interdiction de la publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage; car cette dernière est un moyen efficace de diminuer la consommation de tabac.  Ainsi, aux termes de l’article 13 de la Convention-cadre de l’OMS, chaque Partie s’est engagée à instaurer une interdiction globale de la publicité, de la promotion et du parrainage pour le tabac. La dite Convention a été ratifié par le Cameroun par le décret N° 2005/440 Bis du 31 Octobre 2005. Aussi, le Cameroun dans le respect de ses engagements a, dans les alinéas 1 et 2 de l’article 39 de la loi 2006 régissant la publicité au Cameroun, interdit la publicité en faveur des cigarettes et autres produits du tabac .
Suite aux dérives observées dans l'application de cette loi, le Premier Ministre a prescrit lors du conseil de Cabinet de septembre 2015, l’édiction des textes d’application de la loi de 2006 régissant la publicité au Cameroun. C’est dans cet ordre d’idée que le ministre de la Communication, Président du Conseil National de la Publicité a convoqué pour ce mois une session des membres dudit conseil pour l’examen d’un projet de décret réglementant la publicité en faveur du tabac et de ses produits. L’examen de l’intitulé  du décret est évocateur. Car ce décret au lieu d'interdire la publicité en faveur du tabac et de ses produits, il la règlemente plutôt.  En effet, plusieurs articles  du texte prônent la publicité en faveur du tabac. Considérant les actions de lutte anti tabac menée par l'État camerounais, notamment  la ratification de la Convention cadre de l'OMS pour la lutte anti tabac (CCLAT) et la loi 2006 régissant la publicité au Cameroun; si le Conseil National de la Publicité autorise la signature d'un décret déterminant  les possibilités  de pratique publicitaire ouverte aux cigarettes et aux autres produits du tabac, il réduirait à néant  tous les efforts fournis par le Cameroun pour réduire l'impact des dangers du tabac sur les populations. Cela contribuerait également à discréditer le pays face à ses engagements internationaux.
Car, la publicité, la promotion et le parrainage du tabac incitent les jeunes à consommer de ce poison, encouragent les fumeurs à fumer davantage et réduisent leur motivation à s’arrêter. Les interdictions partielles ont peu, voir pas d’effet sur la consommation du tabac.
Ainsi Le tabac tue 1 consommateur régulier sur 2 et chaque année, plus de  6 millions de personnes décèdent dans le monde de suite de tabagisme. Le tabac tue plus que le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA réunis.  Au Cameroun, la situation de l'épidémie de tabagisme est  très préoccupante.  Selon les résultats de la première Enquête Globale sur le Tabagisme auprès des Adultes (GATS Cameroun 2013)  menée par le Ministère de la Santé Publique en collaboration avec l'institut National de la Statistique:
·         1 100 000 adultes  sont des usagers réguliers  du tabac ;
·         19,2% des adultes sont exposés à la fumée du tabac au travail ;
·         22 ,9% des adultes ayant emprunté les transports publics sont exposés à la fumée du tabac ;
·         80,4% des adultes sont en faveur d’une interdiction de fumer dans tous les lieux publics.
Car seule une interdiction totale et effective permet de réduire le tabagisme, en particulier chez les jeunes.  Dans cette optique le Ministre de la santé publique à pris une décision portant création, de la Commission Multisectorielle Antitabac, organe regroupant toutes les administrations impliquées dans le contrôle du tabac.  L’un de ses objectifs est l’aboutissement de la loi antitabac. Une loi forte ayant les caractéristiques suivantes:
1.   INTERDICTION totale de fumer dans les lieux de travail, les transports publics et les lieux publics intérieurs. 
2.   EXIGER des mises en garde sanitaires constituées d’images et de texte couvrant au moins  70 %  de toutes les faces principales du conditionnement des produits du tabac.
3.   INTERDIRE toutes formes de publicité de  promotion et du parrainage en faveur du tabac.
4.   INTERDIRE la vente des produits du tabac aux mineurs et par les mineurs. 
5.   Protection contre l’ingérence de l’industrie du tabac : empêcher l’industrie de tabac d’influencer  l’application de politiques antitabac.
6.   AUGMENTER les taxes sur les produits du tabac.
La Coalition Camerounaise Contre le Tabac (C3T), voudrait attirer l'attention, des parlementaires, des membres du conseil national des publicités et du grand public sur l'importance de l'interdiction totale de la publicité en faveur du tabac. Car seules les interdictions globales sauves des vies.

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