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lundi 16 décembre 2013

Adoption de la loi anti tabac au Cameroun : le nombre de fumeurs masculins ne cesse de croitre

Les statistiques nationales révèlent par ailleurs que les consommateurs de tabac se trouvent davantage en milieu rural.
Ces derniers jours à Yaoundé, le climat est très frais. Pour se réchauffer, certains citoyens  ont opté pour un pullover. D’autres ont trouvé un prétexte pour grillé un peu de leur vie avec de la cigarette. Mais en réalité, nombreux sont ceux qui fument indépendamment du temps qu’il fait.
Plus que les femmes, les hommes sont accros à la clope, tant leur histoire d’amour avec la cigarette est forte. Une relation fusionnelle qui ne s’arrêtera pas vendredi prochain lors de la journée mondiale sans tabac.
D’après les données publiées l’année dernière par l’Institut national de la statistique (Ins), dans la tranche de 15 à 49 ans, un homme sur sept fume des cigarettes.
Pourtant, 99% des femmes interrogées ont déclaré ne pas consommer de tabac. Autant dire que les villes et les villages sont plus bondés de fumeurs que de fumeuses. Frédéric M. (nom d’emprunt), journaliste, fait partie des fumeurs impénitents.
Malgré les mises en garde des médecins, rien n’y fait. Ferdinand s’accroche à la consommation du tabac pour, dit-il, vaincre son stress. «Tu fumes, tu meurs, tu ne fumes pas tu meurs», dit-il pince sans rire, entre deux bouffées de cigarette.
Pourtant, il pourrait rejoindre les 6.000.000 personnes qui décèdent par an dans le monde en consommant du tabac, d’après l’Organisation mondiale de la santé (Oms).
Les formes de consommation de ce produit varient. D’aucuns choisissent la pipe de grand-père, d’autres préfèrent sous la forme poudrée de grand-mère (communément appelé «nson»). D’autres, plus nombreux, ont tout bonnement élu la cigarette.
 D’autant que celle-ci est moins coûteuse. Un bâton de cigarette coûte en moyenne 20Fcfa. Les plus exigeants en termes de parfum ou de marque comme Ferdinand, débourseront 50Fcfa l’unité. «Quelque soit sa marque et son parfum, la cigarette tue fatalement la moitié de ses consommateurs», avise Pascal Awono, secrétaire permanent du programme de lutte contre la drogue.
Ce dernier comptait parmi les panélistes de l’atelier de formation organisée en février dernier à Yaoundé par la Coalition camerounaise contre le tabac (C3T). «Un bâton de cigarette contient plus de 400 constituants nocifs à l’organisme.
Et ces constituants sont si polluants que les cigarettiers refusent de mettre la composition de leur produit sur les paquets de cigarettes», renseignait alors M. Awono.
Malgré la sensibilisation, le nombre de fumeurs va grandissant au Cameroun. 17,5% de la population consomme le tabac sous diverses formes. Et ces chiffres taisent le nombre de fumeurs passifs, ceux qui, malgré eux inhalent les bouffées de cigarette.
D’après les médecins, les fumeurs passifs, essentiellement les femmes et les enfants, aussi rejoignent souvent la longue liste de décès précoces qui font suite à la consommation du tabac. Car le tabagisme est un tueur silencieux. 90% des cancers du poumon sont liés au tabac.
Les cardiologues s’accordent à dire que l’accident vasculaire cérébral (Avc) est corollaire à la consommation du tabac. En effet, renseignent des publications sur le sujet, les produits chimiques contenus dans la fumée de tabac vont progressivement se déposer dans les artères.
«L’inflammation de la paroi interne des artères et la formation de caillots peuvent bloquer la circulation du sang. Lorsqu’un caillot bloque la circulation sanguine dans le cerveau, on parle alors d’accident vasculaire cérébral», lit-on sur un site d’information en ligne.
Pourtant, la santé de l’industrie du tabac est toujours au beau fixe. Ceci est visiblement dû à la stratégie bien huilée par les cigarettiers. Hollywood est d’ailleurs mis à contribution.
A travers les films à gros budget et les stars du 7ème art, la consommation de la cigarette est devenue une mode, une tendance à copier.
Une publicité jugée illicite par les associations anti-tabac et l’Oms. La journée mondiale anti-tabac ce vendredi 31 mai a d’ailleurs pour thème «L’interdiction de la publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage».

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