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vendredi 28 février 2014

Des parlementaires de la Cedeao et de l’Uemoa pour une taxation plus forte sur le tabac

A l’issue d’un atelier régional de plaidoyer organisé, le 11 février dernier, à Abidjan, par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres), la Cedeao et l’Uemoa, des parlementaires ont rédigé une déclaration dans laquelle ils demandent aux Etats membres d’appliquer une taxation plus forte sur le prix du tabac.

Le tabagisme est une menace pour la santé dans le monde. Il constitue un facteur de risque majeur pour les maladies non transmissibles ou à soins coûteux. Au regard des conséquences socio-économiques désastreuses sur le genre humain, particulièrement les jeunes, les femmes et les enfants, des parlementaires de la Cedeao et de l’Uemoa ont déclaré, à Abidjan, qu’une « politique de taxation efficace et conforme aux dispositions de la Convention-cadre de lutte antitabac de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) est le meilleur moyen de lutter contre la consommation du tabac ». Par conséquent, ils plaident pour une taxation plus forte sur le tabac.

Ces parlementaires participaient à un atelier régional de plaidoyer organisé par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) et les Commissions de la Cedeao et de l’Uemoa. Dans le communiqué qui nous est parvenu, ils exhortent vivement les gouvernements des quinze pays de l’Afrique de l’Ouest à prendre certaines décisions.
Pour eux, il est nécessaire que les réglementations fiscales, régionales et nationales soient en conformité avec les dispositions de la Convention-cadre pour la lutte antitabac qui a été ratifiée par tous les pays de l’Uemoa et de la Cedeao. Ils estiment aussi qu’il est important d’adopter une taxation spécifique en lieu et place du système de taxation pratiqué jusqu’ici. De même, ils militent pour que les taxes appliquées aux produits du tabac soient revues annuellement à la hausse, en fonction du taux d’inflation et de l’augmentation du pouvoir d’achat, afin de rendre les produits du tabac peu accessibles aux couches les plus vulnérables de la population.


Ces parlementaires invitent également les Etats membres à prendre les dispositions fiscales nécessaires, pour que la part des taxes dans le prix du tabac atteigne au moins 70 % dans les cinq prochaines années conformément à la recommandation de l’Oms. « Nous croyons fermement que les décideurs ont le pouvoir et le devoir de prendre les décisions adéquates qui permettront d’améliorer la santé et les conditions de vie des populations ouest-africaines en réformant la réglementation régionale de la fiscalité du tabac », lancent-ils.

Par Elhadji Ibrahima THIAM

jeudi 13 février 2014

Impact sur l'environnement

L’impact négatif du tabac sur l’environnement est méconnu mais bien réel.

Les effets connus du tabagisme concernent essentiellement ses dégâts sur la santé et dans une moindre mesure son coût économique et social qui se traduit par un appauvrissement des personnes et l’existence de freins au développement de nombreux pays. 
L’impact du tabac ne se réduit cependant pas à ces seules dimensions, il intègre également une forte composante environnementale, largement méconnue en France, mais qu’il importe de prendre davantage en compte. 
On estime que le tabac porte atteinte à l’environnement dans son ensemble avec une contribution significative au phénomène de réchauffement climatique ainsi qu’une mise en péril directe des écosystèmes. 

Le tabac porte atteinte à l’environnement de multiples manières.
De la culture du plant de tabac, aux produits chimiques qui la composent, jusqu’à la gestion des déchets des mégots en passant par le packaging des cigarettes, l’ensemble du cycle de vie d’une cigarette ou d’un autre produit du tabac porte grandement atteinte à l’environnement. 
La culture et le séchage des feuilles de tabac contribuent au phénomène de réchauffement climatique considéré aujourd’hui par les experts comme l’une des menaces majeures pour notre planète. Le réchauffement climatique est causé par l’accroissement des niveaux de dioxyde de carbone et par les émanations de gaz polluants dans l’atmosphère. Ces gaz sont libérés par la combustion de carburants fossiles mais aussi par la réduction de la surface forestière. Or le tabac est séché en diffusant un air chaud sur les feuilles. Dans de nombreux pays, ceci nécessite de couper des arbres et de les brûler pour produire l’énergie permettant le processus de séchage, tandis que dans d’autres pays, la source d’énergie la plus fréquemment utilisée est le gaz.

L’impact majeur du tabac sur la déforestation
On estime que 200 000 hectares de forêts disparaissent chaque année en raison de la plantation de tabacs. Cette déforestation touche principalement les pays en développement. Elle explique directement 1,5% net de la déforestation globale [1].
Environ 12 mètres cubes de bois sont nécessaires pour la fabrication d’une tonne de tabac. Dans un pays comme le Malawi, près de 80% des arbres coupés sont utilisés pour le tabac, alors même que les planteurs de tabac ne représentent que 3% des agriculteurs de cette région.
Dans des zones semi-arides où se pratique la culture du tabac, la disparition des forêts peut mettre en péril l’équilibre écologique de la région et contribuer à un appauvrissement et au phénomène de désertification d’espaces devenus impropres à l’agriculture. Tel est par exemple le cas du district d’Aura au nord ouest de l’Ouganda où s’est pratiquée une culture intensive du tabac qui a conduit à une érosion dramatique des sols.
Les terres ne sont plus cultivables pendant plusieurs années et il faut trouver sans arrêt de nouveaux espaces. Confrontée à la nécessité de trouver des sources d’énergie, l’industrie du tabac a essayé d’inciter les tabaculteurs à planter des arbres en dehors de leurs cultures de tabac. Toutefois les plantations mises en place par British American Tobacco au Kenya par exemple portent sur des espèces étrangères à cet environnement comme par exemple des eucalyptus ou des cyprès qui ont la particularité de pousser rapidement mais de porter atteinte à la biodiversité et de ponctionner et réduire les ressources en eau. Par ailleurs, nombre de tabaculteurs refusent d’utiliser ces espèces pour sécher leurs plants de tabac, préférant vendre ce bois et continuer à utiliser la forêt pour leur bois de chauffage [2].
[1] Geist, HJ, Global assessment of deforestation related to tobacco farming. Tobacco Control 1999 ; 8 18 – 28
[2] Agroforestry in Africa, Panos, 1990

La culture du tabac est liée à une consommation élevée de pesticides
Le tabac est une plante fragile susceptible d’attraper de nombreuses maladies. Il s’ensuit que des quantités importantes de fertilisants, herbicides et pesticides sont utilisées pour cette culture.
Parmi les pesticides les plus fréquemment utilisés, on note l’aldicarb et le chlorpyrifos, qui sont deux insecticides hautement toxiques.
De même le bromure de méthyle, un composé chimique portant fortement atteinte à la couche d’ozone, est également très répandu pour fumiger les sols avant la plantation des semences de tabac. En 1997, plus de 2,5 millions de kilos de bromure de méthyle ont été déversés dans les champs de tabac dans le monde [1].
Les effets de l’usage de ces produits toxiques ne sont pas évalués et surveillés en tant que tels, mais l’on sait que ces produits traversent les sols et infiltrent les nappes phréatiques, les rivières et se retrouvent présents dans les chaînes alimentaires.
Ces substances peuvent également indirectement conduire à l’apparition d’une sélection génétique de moustiques et de mouches résistants aux pesticides contribuant par là même à aggraver la lutte contre certaines maladies telles le paludisme.
La maladie du tabac vert 

En plus des risques sanitaires posés par l’utilisation des pesticides, les tabaculteurs sont susceptibles de contracter la maladie du tabac vert.  Dans la culture du tabac, cette maladie est due à l’absorption par la peau de grandes quantités de nicotine lors de la manipulation de feuilles de tabac humides. Les enfants ouvriers dans les pays pauvres, en raison de leur plus faible corpulence, sont particulièrement sensibles à cette intoxication qui provoque étourdissements, malaises, vomissements, maux de crâne et faiblesse musculaire.
[1] Tobacco, farmers and pesticides. Pesticide action network, 1998.

La réduction de la production de nourritures vivrières et l’appauvrissement des pays producteurs
La culture du tabac induit une réduction des surfaces agraires dédiées aux produits agricoles d’alimentation. On évalue que l’affectation de terres, actuellement utilisées pour les cultures du tabac, à des cultures vivrières permettrait de nourrir de 10 à 20 millions de personnes [1]. Pour les pays producteurs de tabac, une analyse coût/bénéfice de la culture du tabac a montré que le gain à court terme en faveur du tabac disparaît avec les coûts induits sur le moyen et long terme (coûts sanitaires, environnementaux, économiques et sociaux).
[1] Barry M, The influence of the US Tobacco industry on the health economy and environment of developing countries. New England J Medicine, 1991, 324 : 917-9
Pollution et incendies

Pollution 

Les filtres des cigarettes sont fabriqués à partir d’une sorte de plastique qui nécessite jusqu’à 12 années pour pouvoir être décomposés. Les 4,5 milliards de mégots de cigarettes dispersés à travers le monde entier chaque année tuent des millions d’oiseaux, de poissons et d’autres animaux.
Selon le Conservatoire des Océans, organisme en charge de la surveillance de la pollution des mers, les cigarettes constituent la première source de déchets dans le monde sur les plages. Une enquête réalisée dans 68 pays sur les déchets collectés dans le cadre du nettoyage des plages montrait que parmi les 7,7 millions de débris recensés, la part des cigarettes et des mégots représentait : 1,9 million [1].

En France, il y a actuellement plus de 14 millions de fumeurs en France, ce sont autant de mégots que nous trouvons. A notre connaissance, aucune statistique en France n’estime le poids de ce déchet. Au Royaume Uni, les cigarettes représentent la principale source de déchets dans les rues, représentant entre 70 et 90 % de tous les déchets urbains. Environ 200 millions de mégots sont jetés tous les jours, représentant environ 122 tonnes d’ordures [2].
Incendies
Les cigarettes et allumettes sont une cause fréquente d’incendies. En effet, des cigarettes mal éteintes peuvent provoquer des dégâts considérables : incendies de forêts, de maisons causant des victimes : blessés et morts ainsi que des dégâts matériels importants.
[1] Cigarette litter remains a beach bane. CBS News 7 June 2007.http://www.cbsnews.com/stories/2007/06/07/national/main2896929.shtml
[2] Encams Facts and Figures

L’industrie du tabac prétend agir en faveur de l’environnement mais ses pratiques vont à l’encontre de ce discours
Aujourd’hui, les grandes compagnies de tabac annoncent aujourd’hui avoir mis en place des programmes de réduction de leurs émissions de CO et elles reconnaissent officiellement la portée défavorable que le changement climatique pourrait avoir sur leurs chiffres d’affaires et sur l’environnement [1]. Pour autant, en 2006, les émissions de la seule compagnie de tabac BAT (British American Tobacco) représentait avec une production de 690 milliards de cigarettes, l’équivalent de d’une demie-tonne de CO[2].
Par ailleurs, les fabricants de tabac se livrent fréquemment à des activités de blanchiment moral, à travers des opérations dites « écologiques ». Récemment, British American Tobacco (BAT) a prétendu avec force vouloir faire prendre conscience aux fumeurs de l'impact écologique de leur consommation tabagique et limiter le rejet des mégots dans la nature. La démarche réelle de ce cigarettier consistait en réalité en un contournement de la loi lui interdisant de faire de la publicité et la promotion de ses produits.
Le traité de la CCLAT se caractérise par la nécessité pour les pays de trouver des solutions de remplacement économiquement viables à la culture du tabac.
En effet, de nombreux pays comme le Brésil ou le Kenya ont démontré l’existence de plusieurs alternatives rentables et durables à la culture du tabac[3], rendant l’agriculture plus compétitive et plus productive tout en promouvant parallèlement l’utilisation durable des ressources naturelles.
[1] Réponses de BAT, Imperial Tobacco, Japan Tobacco International, à la consultation britannique sur le projet de réduction des gaz à effet de serre, 2004, https://www.cdproject.net/en-US/Pages/HomePage.aspx
[2] Rapport annuel de BAT 2006

[3] Les Politiques de Développement et le Tabac,http://www.smokefreepartnership.eu/IMG/pdf/french_draft_4.pdf

vendredi 7 février 2014

Pilule et tabac, quels sont les vrais risques ?

On a beaucoup parlé des effets des pilules de 3e génération. Le rôle délétère du tabac est aussi souvent évoqué. Association de malfaiteurs ?

Quel est le problème avec la pilule ?

Elle est composée d’un œstrogène (toujours le même, l’éthinyl estradiol, plus ou moins dosé) et d’un progestatif, de 2e ou 3e génération (les plus récents, qui ne sont pas forcément les meilleurs au chapitre de la tolérance)., deux hormones féminines. Les contraceptifs hormonaux (pilule, anneau ou patch) sont donc des médicaments. À ce titre, ils ont un intérêt (ils permettent une sexualité sans grossesse) et des effets indésirables. Ce ne sont pas vraiment les cancers qui posent question (les contraceptifs hormonaux seraient plutôt protecteurs, vis-à-vis du cancer du colon ou des ovaires), mais le risque de thromboses, veineuses (celles qui ont fait l’actualité récemment), liées au progestatif (de 3e génération, y compris des patchs et des anneaux). Autre souci, le risque de thromboses artérielles, que l’on impute à l’œstrogène cette fois, lorsqu’il est trop dosé ou les femmes plus susceptibles de faire un accident (en surpoids ou hypertendues). Cela dit, la pilule élève un risque qui est à la base minime (d’autant plus minime que l’on est plus jeune) : un risque-tout petit alors multiplié par trois (pour les thromboses veineuses) reste très petit.

Quel est le problème avec le tabac ?

Il n’a lui aucun intérêt et que des inconvénients (cancers toutes localisations, accidents cardiaques et le reste), et notamment le fait que l’on ne puisse plus s’en passer… Il n’a pas de réel impact sur le risque de thrombose veineuse (phlébite, puis éventuellement embolie), mais certainement sur celui de thrombose artérielle (le tabac est la principale cause de mortalité cardiovasculaire prématurée), via la nicotine et les fumées inhalées.

Avec le mariage pilule et tabac ?

Les effets sur les artères qui nourrissent les différents organes (cœur et cerveau notamment) sont amplifiés, en sachant que l’on part toujours d’un risque de base très faible. Toutefois après 35 ans, quand s’ajoute le risque lié à l’âge et au vieillissement naturel des vaisseaux, il peut devenir préoccupant.

Comment éviter ces risques ?


En ne fumant pas bien sûr et, si décidément la marche de l’arrêt est trop haute, en préférant une pilule peu dosée en œstrogène (à 20 gamma), avec un progestatif de 2e génération en première intention (le lévonorgestrel), voire composée uniquement d’un progestatif (pilule ou implant) ou, plus facile, le stérilet. Un choix sur mesure, à discuter en fonction de son risque individuel de thrombose artérielle et/ou veineuse avec son médecin. Le bilan minimal comprend une prise de tension et de sang à la recherche d’un diabète et d’un « profil lipidique « perturbé.

mercredi 5 février 2014

Tabac. Cinq raisons d’arrêter de fumer

Fumer, ça ruine la santé. Mais pas que. Voici des arguments qui font mouche. Il est encore temps de prendre une bonne résolution…
Pour retrouver une belle peau
Il suffit de regarder la mine marquée et voilée des fumeurs : la clope, ça ruine la peau ! La fumée brouille et jaunit le teint, mais aussi les cheveux et les ongles. Elle nuit aussi à la vascularisation et à l’oxygénation des tissus cutanés et sous-cutanés. Et ce n’est pas tout : « En influençant le fonctionnement hormonal, fumer entraîne aussi une hyperandrogénie qui se traduit par davantage d’acné microkystique et une pilosité abondante, surtout quand on est brun(e) », ajoute le Dr Béatrice Le Maître, tabacologue au CHU de Caen.
Pour stopper l’haleine de chacal
Embrasser quelqu’un qui fume ou juste vivre à son contact quand on est non-fumeur, c’est pas top ! « Quand on fume, on pue (haleine, cheveux, vêtements, habitat…), car on est imprégné de l’odeur de la fumée. » Le problème, c’est qu’on ne s’en rend plus compte, car le tabac fait progressivement perdre l’odorat et le goût en détruisant les papilles gustatives et en altérant les lobules olfactifs.
Pour retrouver sa liberté
Fumer, c’est être d’abord manipulé, puis aliéné. Au départ, on fume pour faire comme les autres, pour se donner un genre « cool » ou « fun ». Bref, on tombe dans le panneau des as du marketing de l’industrie du tabac. « Ils réussissent à pousser vers leurs produits en faisant croire que c’est notre choix. Par exemple, les nouvelles cigarettes dites convertibles paraissent ludiques, mais elles sont dangereuses : la bille de menthol incorporée au filtre est là pour faire inhaler plus profondément, donc accroître la dépendance. » Après, le piège se referme. Car la cigarette rend accro, chimiquement, avec la nicotine, mais aussi dans le comportement, avec une gestuelle dont il est dur de se débarrasser.
Pour être – vraiment – écolo
Fumer, ça pollue ! D’abord, la fumée est radioactive : « Cette activité, due aux isotopes du polonium et du plomb, descendants du radon, est de 10 pico-becquerels par paquet de cigarettes. » Ensuite, des centaines de tonnes de mégots sont déversées sur terre chaque année : « Composés d’acétate de cellulose, une forme de plastique, ils ne sont pas biodégradables. » Enfin, cela contribue à la déforestation : « Rien qu’en Afrique du Sud, environ 200 000 ha de forêt sont détruits par an pour alimenter les fours utilisés pour le séchage rapide des feuilles de tabac. »
Pour ne plus être un pigeon
Quand on achète des clopes, on nourrit grassement l’État et l’industrie du tabac. À plus de 6 € le paquet, si on en fume un par jour, on économiserait en arrêtant 90 € en 15 jours, soit deux jeux vidéo ou un soin en institut, 180 € en 1 mois, soit un sac à main de marque, et 2 160 € par an, soit un voyage au bout du monde…

Repères. Si l'envie d'arrêter de fumer vous titille, faites un tour du côté du site de la Coalition Camerounaise contre le tabac: il donne plein de pistes et offre l'occasion de parler de vive voix de vos doutes à un professionnel au (237) 22 01 55 72

lundi 3 février 2014

IIs ont arrêté de fumer et ça a tout changé

Retrouvés le souffle et la liberté ! Envolés le plaisir et le geste qui réconfortent ! Quand il n’y a plus d’écran de fumée entre soi et la réalité, la personnalité se transforme.
Fumeurs : quatre bonnes raisons d’arrêter de fumer. Géraldine Ondoua, 35 ans ne  fume plus depuis un an. « J’ai vraiment aimé fumer. La cigarette me manque tout le temps. Je m’interdis de replonger, car arrêter a été vraiment dur. Je pense que la cigarette me manquera toute ma vie. Je reste une fumeuse qui s’empêche et qui s’empêchera jusqu’à la mort »
Selon les tabacologues, un « gros fumeur dépendant qui a arrêté reste un fumeur, peut récidiver six mois ou quinze ans plus tard. La plupart d’entre eux conservent le souvenir du soulagement que procurait la cigarette, du plaisir. L’ancien fumeur vit le plus souvent dans la nostalgie du tabac. »
Une guerre, un combat, une lutte sans merci… Tous les anciens fumeurs le disent : ils ont déployé un énorme effort de volonté pour arrêter la cigarette. Mais, une fois la victoire acquise, le sevrage accompli et le corps à nouveau éduqué à vivre sans tabac, la plupart constatent que leur personnalité s’est aussi réorganisée… autour du manque.

Résister à la tentation

Les ex-fumeurs reconnaissent tous leur fragilité face au tabac. Nostalgiques de leur ancien plaisir, tous ne s’imposent pas un arrêt absolu. Certains, pour résister à la tentation, manifestent une intolérance absolue. Ils dressent un mur entre eux et les volutes bleues. Après vingt ans passés à fumer deux paquets par jour, Gérard ne supporte plus la fumée : « Elle m’empêche de respirer, m’étouffe. » Au Boulot, il a interdit aux fumeurs de se livrer à leur vice à proximité de lui. Il reconnaît être très dur, « alors qu’autrefois, je fumais partout, tout le temps et je gênais les autres », sourit-il. C’est sans doute pour lui la seule attitude possible. « Ceux qui deviennent des ayatollahs de la vie sans tabac ne rechutent jamais », affirme Gilbert Lagrue. « C’est un système de protection très efficace. »
Pour d’autres encore, le tabac est tellement associé aux autres plaisirs que l’arrêt de la cigarette se double du renoncement à tout ce qui accompagnait cette addiction, de peur que les sensations ne s’appellent les unes les autres. « En arrêtant de fumer, explique Patricia, j’ai tout arrêté : l’alcool, les fêtes, et la bouffe, de peur de compenser et de grossir. En fait, j’ai arrêté de respirer. » Une attitude qui signe un verrouillage complet, une mise sous contrôle absolu de sa vie. Tout bloquer pour ne pas se laisser aller. Car, finalement, tous partagent la même hantise : replonger. Et tous, ou presque, ont vécu l’échec à répétition et la reconnaissance implicite que le tabac était plus fort qu’eux. Il est en effet rarissime qu’un gros fumeur abandonne le tabac du premier coup. En général, c’est au bout de trois ou quatre tentatives avortées qu’il arrache son indépendance.

Apprendre à recomposer son temps

Envie d'arrêter de fumer ? De trouver des conseils ou de partager votre expérience en la matière ? Venez en discuter sur notre forum Arrêter de fumer ! Pourquoi est-ce si difficile d’arrêter ? L’addiction est physiologique, donc notre organisme réclame sa dose. Mais cette explication ne suffit pas. Les experts sont formels : "Pour certains gros fumeurs, l’addiction au tabac relève d’une fragilité psychologique, explique Gilbert Lagrue. On prend sa dose de nicotine comme on a recours à une automédication, pour aller mieux."
Selon les avis de nombre de médecins, la cigarette parait comme un « équilibrateur », un calmant. Supprimer le tabac ne revient pas à supprimer le problème. « Quand on arrête de fumer, on se retrouve souvent face à un état dépressif que le tabac masquait. » C’est la raison pour laquelle la plupart des consultations antitabac proposent un soutien psychologique aux candidats au sevrage. Certaines associent la méthode du patch, par exemple, à la prise d’antidépresseurs. Les premiers mois sont souvent les plus douloureux. Le vide peut paraître abyssal. Plus d’écran de fumée entre soi et la réalité. Sans tabac, reste à affronter la vie telle qu’elle est, avec ses vides et ses pleins, sans plus de ressources que celles que l’on possède soi-même. La fin du tabac sonne un peu comme la fin des illusions. « J’ai arrêté parce que j’avais peur de mourir, confie Géraldine. Mais j’ai perdu une béquille. Je me suis retrouvée confrontée à mes peurs en général. J’avais l’impression de tout devoir gérer sans aucun secours, de tout prendre de plein fouet. L’arrêt a précipité mon travail sur moi-même et j’ai entamé une analyse à ce moment-là. J’avais 30 ans. Pour moi, c’était l’heure du bilan, celle de m’interroger sur ma place. Arrêter le tabac participait à un processus de changement général dans ma vie. C’était le moyen le plus symbolique de signifier une rupture."
Un soutien, une béquille, une aide… La cigarette, c’est un geste qui réconforte, une activité ( prendre son paquet, la sortir, l’allumer ) dans l’activité. La cigarette donne comme un rythme à la vie. Sans tabac, il faut recomposer son temps. « Aujourd’hui, je rêvasse moins », insiste Antoine. « Privé des pauses cigarettes (bien connues de tous les fumeurs), je m’occupe davantage, mon temps est plus linéaire. Et je fuis un peu la vacuité qui me renvoie à l’envie de fumer. »
« La cigarette m’aidait à penser, à travailler », continue Antoine… « Sans elle, je suis devenu plus laborieux . Je travaille plus sérieusement, plus rigoureusement, je me documente davantage, je creuse… et je n’attends plus l’illumination. »

Découvrir d’autres bouffées de plaisirs

Irène et Gérard ont arrêté ensemble. Lui fumait deux paquets par jour, elle était une fumeuse tardive, qui grillait son paquet quotidien. Gérard était saturé de cigarettes, c’est ce qui a forgé sa détermination. Irène a tenu bon pour que Gérard ne recommence pas. Et puis, une petite pointe d’orgueil les poussait, chacun de leur côté, à ne pas craquer devant l’autre. Alors ils ont trouvé des substituts. « Pendant plusieurs années, nous avons couru, nagé, racontent-ils. On avait besoin de se défouler. » Gérard, surtout, a remplacé la cigarette par des activités physiques : marche, jardinage, etc. Irène, elle, a compensé par la nourriture.
Un syndrome classique : la plupart des anciens fumeurs déclarent manger et boire plus, comme s’il fallait avoir recours à d’autres formes de plaisir, de douceur, ou simplement trouver d’autres moyens de se rassurer ou de se calmer. « Avant, quand je sentais que j’allais sortir de mes gonds, j’allumais une cigarette, confie Géraldine. Aujourd’hui, quand l’exaspération me gagne, je respire profondément. C’est en quittant la pièce physiquement, comme quand je partais chercher mon paquet de cigarettes, que j’arrive à reprendre mes esprits. Je reproduis un mouvement, mais il est sans but. C’est beaucoup moins efficace. Du coup, j’ai découvert que j’étais colérique. »
Souvent, les ex-fumeurs constatent que certains traits de leur caractère se sont modifiés. 
« La vie sans tabac m’a rendue plus sérieuse, moins ludique, moins gaie, affirme Patricia. J’ai perdu un peu de mon insouciance. Mais j’ai gagné en assurance. Je n’ai plus besoin d’une cigarette pour aller vers les gens, calmer mes nerfs, affronter les difficultés. »De son côté, Catherine reconnaît que l’abstinence l’a menée sur un versant plus affirmé de sa personnalité : « La cigarette me permettait d’encaisser l’agressivité des autres, les mauvais coups du sort. Je m’opposais peu tout en me sentant continuellement fébrile. Aujourd’hui, je me sens bien plus calme, plus détendue, mais aussi plus déterminée. Pas de faux-fuyants. » Et elle ajoute : « Curieusement, j’ai découvert que certains plaisirs que je croyais liés à la cigarette, comme écouter de la musique ou partager un repas entre amis, ne l’étaient pas du tout. Au contraire. Ma vie sensitive a pris davantage de relief et de saveur, peut-être parce que je m’y sens plus libre. »
Une certitude, le souvenir du tabac s’estompe avec le temps. La vie se réorganise et on savoure sa victoire. Aucun ancien fumeur ne songe délibérément à reprendre la cigarette et à subir à nouveau cette dépendance. « Arrêter de fumer, m’a rapprochée des autres, souligne Géraldine. Avant, je m’éloignais tous les quarts d’heure de mes enfants pour aller fumer ma cigarette. Même chose pour les discussions de fin de dîner qui se prolongent. Aujourd’hui, je n’ai plus besoin de les écourter parce que l’envie de tabac me tenaille. » Le tabac sépare les fumeurs des non-fumeurs. Et ces derniers sont de plus en plus nombreux…

Fumeurs : quatre bonnes raisons d’arrêter de fumer

La vie à pleins poumons

Tous les anciens fumeurs sont d’accord : l’arrêt du tabac, c’est dur, mais on y gagne vraiment.
·         Débarrassés de la cigarette, la plupart sont horrifiés par l’odeur de tabac froid qui se dégage des fumeurs, de leur haleine, de leurs vêtements, de leurs cendriers…
·         En revanche, tous s’extasient sur leur goût et leur odorat retrouvés.
·         L’arrêt du tabac éclaircit le teint et rend les cheveux plus brillants, plus toniques.
·         Oublié l’essoufflement après avoir monté les escaliers ! Au bout de quelques semaines, les anciens fumeurs retrouvent un véritable tonus physique. Du coup, ils reprennent souvent une activité sportive.

Des astuces et exercices anti tabac

Arrêter de fumer s'avère quasiment pour tous les fumeurs très difficile. Même si la volonté et les rasions sont bien présentes, il n'est pas toujours facile de s'arrêter. Des astuces et exercices anti peuvent permettre aux fumeurs de se libérer peu à peu et plus facilement de cette habitude.

S’arrêter de fumer entraine automatiquement une frustration bien logique, rendant ce passage périlleux. Pourtant les raisons de s'arrêter ne manquent pas, la santé bien sûr, le cout du tabac qui augmente sans cesse, l'ambiance irrespirable, les odeurs qui en découlent autant de désagréments que ne connaissent pas les non-fumeurs.
Des astuces et des exercices anti tabac peuvent contribuer à aider dans cette démarche. Un fumeur a des habitudes, certaines situations peuvent conditionner un geste automatique, un besoin, une envie de fumer. Pour sortir de la spirale, il faut donc éviter ces situations. Pratiquer un sport quotidien est une aide certaine. Les traitements de substitution, homéopathique ou pharmaceutique peuvent contribuer à éviter le grignotage.
Les envies irrésistibles de fumer sont généralement aussi forte que passagères, il faut résister, c'est difficile mais pas impossible heureusement. Au départ essayer de diminuer est un pas vers la désintoxication, dès que l'envie se fait sentir retarder le moment de prendre une cigarette est efficace. Il faut alors se donner un laps de temps 15 minutes par exemple et s'occuper en attendant. Cet exercice peut permettre d’oublier son désir de fumer. Après une cigarette, l'envie est forte d'en reprendre une autre. Il faut donc éviter les facteurs déclencheurs.
Le sport reste le moyen le plus efficace pour oublier les envies grâce à un mélange d’hormones qui sont alors secrétées.De plus, l'attention portée à l'activité physique évite que l'esprit se concentre sur ce besoin. A la maison, il suffit de courir sur place, de faire des exercices aérobiques, des abdos ou autres.
Un exercice de relaxation peut aussi être efficace pour aider à lutter contre le stress qui peut entrainer ce besoin. Des techniques existent comme la respiration profonde, le yoga, les massages ou la relaxation musculaire. S'entourer de membres de sa famille ou d'amis peut permettre de parler de ses difficultés et contribuer à rendre ce passage moins douloureux.
Se changer les idées, aller se promener même un quart d'heure, boire un verre d'eau, se faire un petit plaisir, ces petits gestes sont des béquilles qui constituent une aide. Pour certaines personnes, fumer est un geste en relation avec la petite enfance et le stade oral, il faut alors occuper sa bouche en mâchant un chewing-gum par exemple ou en suçant un bonbon sans sucre. A chaque fois que l'on évite une cigarette, c'est un pas vers la libération. Mettre l'argent dépensé auparavant en cigarette de côté peut permettre d'évaluer ses progrès mais aussi de se faire plaisir, juste récompense des efforts entrepris.

Un gros effort pour une meilleure santé

Il ne faut pas oublier que plus on s'arrête tôt après avoir commencé, plus c'est facile et plus les poumons retrouvent leur bonne santé. Il ne faut donc pas attendre. La respiration et l'état des voies respiratoires ne sont pas les seuls critères, il faut aussi dire que l'odorat et le goût changent beaucoup après l'arrêt du tabac. Les aliments retrouvent leur goût originel et c'est aussi un des plaisirs. Le souffle est moins court aussi. Ces astuces et exercices anti tabac sont parfois suffisants pour apporter un peu d'équilibre durant cette interruption.

Avant – Après : 6 mois d’arrêt

J’ai toujours été fascinée par les « avant-après ». Quand j’ai décidé d’arrêter de fumer, j’avoue que l’argument « fumer, c’est mauvais pour la santé » n’a eu aucun impact sur moi.
Non pas que je ne me préoccupe pas  de ma santé, mais j’avais la réplique qui mettait un terme à tout débat éventuel : « mourir de ça ou de d’autre chose… ».
En ce qui me concerne, les raisons qui m’ont fait arrêter de fumer sont superficielles, parfois idiotes, je l’admets, mais elles ont été efficaces. Aujourd’hui, j’ai décidé d’observer où j’en suis avec ma vie. 6 mois sans tabac, j’ai bien envie de « jouer à Avant-Après » pour mesurer ce truc incroyable : en arrêtant de fumer, j’ai bel et bien changé ma vie !
Tout d’abord, je suis coquette de nature. Une vraie fille, qui aime se mettre des crèmes, des masques, du maquillage… Et je suis certaine de ne pas être la seule à avoir remarqué que quand on fume, on ne se maquille pas. Non, on fait de la peinture. Parce que le tabac rend le teint terne, les lèvres gercées, les yeux éteints et cernés. Je passe sur les doigts et les dents jaunes, l’haleine fétide.
Arrêter de fumer a été pour moi une révélation. Quand on enlève le masque de nicotine, j’ai retrouvé la vraie fonction du fond de teint. J’ai retrouvé la joie de voir mon rouge à lèvres tenir plus de 10 minutes.
Les dents :
Drame ultime de mon sourire, j’ai pété mes deux dents de devant. En riant trop fort. Dans un escalier en marbre. Ou en béton, je sais plus. Bref j’ai glissé, ça arrive…
Les cigarettes roulées ne jaunissant pas que les doigts, j’ai passé 10 ans de ma vie en empathie totale avec cette horrible pub Denivit : « Vous n’osez pas sourire ?… ». Oui, exactement ! Celle de la nana qui dégaine une pochette cartonnée pour cacher ses dents lorsque le beau brun lui sourit. Il fallait réagir !
La semaine où j’ai arrêté de fumer, j’ai couru chez le dentiste pour tout lui raconter, et lui commander le détartrage du siècle, celui qui tiendra plus de deux semaine, celui qui engage, celui qui me rend sympa avec la boulangère, le voisin, le buraliste. Non, plus le buraliste.
Et voilà sous vos yeux ébahis, un sourire à peine forcé :


On check le poids : peut-on arrêter de fumer sans grossir ?
Je vous épargne les photos, et pourtant, pas de quoi s’affoler ! J’ai du prendre deux kilos. Pour être honnête, je ne les attribue pas à mon arrêt du tabac mais à ma période de chômage et à mon mode de vie trop sédentaire.
Donc rien à signaler dans cette rubrique Avant-Après : la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu ! En plus, je suis sure que si j’avais fait du sport, j’aurais pu crâner en décrivant la fermeté de mon postérieur. Mai je l’avoue, ma plastique est plutôt cool.
Mais il n’y a pas que le physique. Fumer amène à des attitudes totalement ridicules. Mais obnubilée par le manque, je ne m’en rendais pas compte.
Sortir quand il pleut pour m’en griller une, grelottante, ne profitant même pas de la cigarette car il faisait trop froid. Je l’ai fait. Et au moment de rentrer, frigorifiée pour me précipiter vers le radiateur le plus proche, je devais affronter la sempiternelle remarque du collègue/ami/parent/mari non fumeur : « si t’as froid, t’avais qu’à pas sortir ». A présent, fièrement, je peux me venger en guettant le fumeur désespéré et lui sortir la même phrase avec le même regard d’ahuri.
On continue par la vie perso
Avant :
1 Jules, des amis, des projets, pas de boulot
Après :
·         1 Jules : que j’aime encore plus car il a su me supporter dans ma période de sevrage, (et qu’il vote tous les jours pour le concours Cosmo),
·         des amis : que j’aime aussi encore plus parce qu’ils ont tous été délicats avec moi : en ne fumant pas sous mon nez, et parfois en m’annonçant qu’eux aussi…. Ah les amis, vous m’avez vraiment aidé à devenir plus combative dans cette période, merci et vive le blog !
·         des projets : j’ai longtemps cru que le tabac me stimulait, mais ce n’était qu’une vaste fumisterie : j’achète toujours des noms de domaine dès le réveil.
·         toujours pas de boulot : oui sinon ça ne serait pas crédible mon histoire !
Et puis un détour par l’estime de soi :
La confiance en soi, cela a toujours été mon point faible. Avant, je ne le cache pas : je fumais pour me donner une contenance, pour gérer mon stress, entrer en contact plus facilement avec les autres, ou pour masquer ma timidité et mes incertitudes.
Aujourd’hui, je n’ai pas changé du tout au tout, mais je suis fière de moi. Je considère cet arrêt comme une victoire, et manifestation tangible de mes capacités à me maîtriser. J’ai toujours prôné des valeurs d’indépendance et d’autonomie : aujourd’hui je me sens en cohérence.
On finit par les finances :
Je vous avais parlé du concept de 
ma boite à gros craquage ? Je continue toujours mon pari. Chaque semaine, je dépose l’argent que je ne dépense plus pour le tabac, en y ajoutant mes fonds de poche (qui valent pour la multitude de briquets que je rachetais à force de me les faire piquer par des amis fumeurs).


La photo est certes évocatrice, mais les chiffres sont encore plus édifiants : il y a 589,70 euros dans ce bocal. Je n’ai pas encore trouvé le nom de ma future folie, mais je caresse l’espoir d’attendre un an avant de casser le cochon. Pour voir !
Voilà mon bilan au bout de 6 mois d’arrêt, aujourd’hui même. Et vous, qu’auriez-vous à rajouter en avant-après ?
En conclusion, l’arrêt de la cigarette malgré ces hauts et ces bas, n’a fait qu’améliorer ma condition physique (motivation pour faire du sport) mon apparence (ah cette jolie peau et ces cheveux brillants, où étiez vous partis ???) et mon rapport au stress (keep calm and don’t smoke.)
Maintenant je vous le demande, à qui le tour ? #TeamExFumeurs

Pourquoi j’ai arrêté de fumer ?

Quand j’ai décidé d’arrêter de fumer, j’avoue que l’argument « fumer, c’est mauvais pour la santé » n’a eu aucun impact sur moi.Non pas que je ne me préoccupe pas  de ma santé, mais j’avais la réplique qui mettait un terme à tout débat éventuel : « mourir de ça ou de d’autre chose… ».
En ce qui me concerne, les raisons qui m’ont fait arrêter de fumer sont superficielles, parfois idiotes, je l’admets, mais elles ont été efficaces.
Tout d’abord, je suis coquette de nature. Une vraie fille, qui aime se mettre des crèmes, des masques, du maquillage… Et je suis certaine de ne pas être la seule à avoir remarqué que quand on fume, on ne se maquille pas. Non, on fait de la peinture. Parce que le tabac rend le teint terne, les lèvres gercées, les yeux éteints et cernés. Je passe sur les doigts et les dents jaunes, l’haleine fétide. 
Arrêter de fumer a été pour moi une révélation. Quand on enlève le masque de nicotine, j’ai retrouvé la vraie fonction du fond de teint. J’ai retrouvé la joie de voir mon rouge à lèvres tenir plus de 10 minutes.
Mais il n’y a pas que le physique. Fumer amène à des attitudes totalement ridicules. Mais obnubilée par le manque, je ne m’en rendais pas compte.
Sortir quand il pleut pour m’en griller une, grelottante, ne profitant même pas de la cigarette car il faisait trop froid. Je l’ai fait. Et au moment de rentrer, frigorifiée pour me précipiter vers le radiateur le plus proche, je devais affronter la sempiternelle remarque du collègue/ami/parent/mari non fumeur : « si t’as froid, t’avais qu’à pas sortir ». A présent, fièrement, je peux me venger en guettant le fumeur désespéré et lui sortir la même phrase avec le même regard d’ahuri.
Fumer en voiture, c’est la classe. Tout du moins, je le croyais.
Car non, ce n’est pas classe du tout. Tout d’abord, allumer une cigarette est dangereux.  Que celle qui n’a jamais quitté la route des yeux pour chercher son briquet caché au fond du sac ou tenter de récupérer la cigarette tombée entre les jambes, juste sous l’accélérateur, me jette la première pierre. 
Je recrachais nonchalamment ma fumée sur le pare-brise dégoutant de ma voiture, tout aussi dégoutante avec les paquets vides lancés un peu partout au grès des différents périples et la poussière que j’attribuais à tout, mais pas à la cigarette bien sûr.
Je me souviens d’une situation particulièrement humiliante qu’il m’est arrivée en voiture. Je suis en ville, au volant, le printemps est beau, je crâne, fière et forte. Je m’arrête à un feu rouge, tourne la tête et remarque à une terrasse une table avec des jeunes hommes plutôt mignons.  Ils me sourient, je leur souris, tête haute. Le feu passe au vert, au même moment, une petite voix dans ma tête me signale que la cigarette est terminée et qu’il serait bien de la jeter par la fenêtre. Devant cette table de futurs maris potentiels. Mais j’avais oublié que l’addition vent + vitesse + clope par la fenêtre = retour de mégot dans la tête. J’ai ravalé ma fierté et fais une croix sur mon futur mariage, tout en nettoyant la trace de cendre sur mes lunettes.  
En étant fumeuse, j’ai déjà fait tomber ma cendre sur une table, ai tenté de la ramasser,  me suis brûlée les doigts (oui parce que la cendre, c’est chaud), ne me suis pas rendu compte que mes doigts étaient noirs et me suis gratté le nez…
J’ai déjà fait cramer une fringue, ou alors un rideau… En fait, je crois que c’était les deux.  
J’ai déjà eu, dans des moments importants, la voix qui s’est mise à faire des sons étranges, à la limite du paranormal, me faisant douter pendant un court instant de mon genre.

Enfin, le souvenir de la lèvre brûlée par la cigarette restée trop longtemps dans ma bouche en attendant de trouver un briquet me rappelle simplement que ces petites choses, au final, ajoutées à la perspective de préserver ma santé et mon compte en banque, me rendent vraiment heureuse d’avoir aujourd’hui arrêté la cigarette.