Arrêter de fumer, c'est bon pour la santé. Mais c'est aussi très bon pour le moral et plus efficace que les antidépresseurs, affirme une étude anglaise.
Voilà un constat scientifique assez
inédit qui devrait réconforter les fumeurs en cours de sevrage. Selon une étude
parue à la mi-février dans The British Medical Journal, l'effet de l'arrêt du tabac
pourrait être "identique ou supérieur à celui d'antidépresseurs utilisés
dans le traitement de l'anxiété". L'étude porte sur des fumeurs âgés en
moyenne de 44 ans qui fumaient entre 10 et 40 cigarettes par jour. Ils ont été
interrogés avant et après l'arrêt, dans un délai allant de six semaines à six
mois. Ceux qui ont réussi à cesser de fumer étaient moins déprimés, moins
stressés, et avaient une vision plus positive de la vie.
Hormones du stress
Un argument idéal
pour les campagnes antitabac ? "C'est une étude très fiable", assure
Vincent Lustygier, psychiatre tabacologue au CHU Brugmann à Bruxelles. "Il
s'agit d'une méta-analyse, c'est-à-dire d'une compilation de plusieurs études
(26 en l'occurrence), ce qui augmente sa force statistique. De plus, elle
valide le discours tenu depuis des années par les tabacologues : la cigarette
est mauvaise à la fois sur le plan de la santé et sur le plan psychique !"
Interrogée par l'AFP, la coordinatrice de l'étude, Genma Taylor, de l'université de Birmingham, espère "que ces résultats permettront de dissiper certaines idées fausses, comme celle donnant au tabac des vertus antistress". Le fumeur attribue en effet à la nicotine des effets relaxants. "Mais c'est un leurre, car cette phase de détente ne dure que le temps d'une cigarette !" analyse Vincent Lustygier. Bien au contraire, la nicotine produit des hormones du stress. "En allumant une cigarette, les fumeurs provoquent une hausse de leur tension artérielle, un rétrécissement de leurs artères et une accélération de leur fréquence cardiaque. Tout le contraire, donc, d'un état paisible !" poursuit Régine Colot, psychologue tabacologue et coordinatrice de la ligne Tabacstop pour la Fondation contre le cancer en Belgique.
Interrogée par l'AFP, la coordinatrice de l'étude, Genma Taylor, de l'université de Birmingham, espère "que ces résultats permettront de dissiper certaines idées fausses, comme celle donnant au tabac des vertus antistress". Le fumeur attribue en effet à la nicotine des effets relaxants. "Mais c'est un leurre, car cette phase de détente ne dure que le temps d'une cigarette !" analyse Vincent Lustygier. Bien au contraire, la nicotine produit des hormones du stress. "En allumant une cigarette, les fumeurs provoquent une hausse de leur tension artérielle, un rétrécissement de leurs artères et une accélération de leur fréquence cardiaque. Tout le contraire, donc, d'un état paisible !" poursuit Régine Colot, psychologue tabacologue et coordinatrice de la ligne Tabacstop pour la Fondation contre le cancer en Belgique.
La nicotine, une "drogue dure"
Autre point martelé
par l'étude : la nicotine est une drogue dure. "C'est même le psychotrope
le plus puissant : aucune drogue ne rend dépendant aussi rapidement",
n'hésite pas à affirmer Vincent Lustygier. C'est justement la raison pour
laquelle les fumeurs sevrés sont si fiers... et si heureux. Encore faut-il
passer le cap - difficile - du sevrage. La nicotine a un tel pouvoir addictif
que les symptômes du manque sont nombreux : irritabilité, anxiété, tristesse ou
état dépressif. "Mais tous les individus ne sont pas égaux durant cette
phase de sevrage", note le spécialiste. "Le plus souvent, il faut un
accompagnement dans cette période délicate [substituts nicotiniques, soutien
psychologique]." C'est passé ce cap qu'un mieux-être moral apparaît.
"Les
changements physiologiques à l'arrêt de la nicotine peuvent jouer un rôle de
booster. Surtout chez les femmes", décrypte Régine Colot. "J'ai connu
des moments difficiles quand j'ai arrêté de fumer, se souvient Elsa, 34 ans.
Mais j'ai trouvé des compensations : un regain d'énergie, un essoufflement
moindre, des dents et une peau plus belles, un odorat et un goût plus
développés." De plus, ce qui surtout rend les fumeurs sevrés heureux,
c'est d'avoir résolu un conflit intérieur. Ce que les psys nomment la
"dissonance cognitive". "Les fumeurs ne sont jamais des fumeurs
heureux, ils sont constamment dans cette contradiction : fumer ou arrêter. Et
un fumeur qui a renoncé à la cigarette n'entend plus cette petite musique
intérieure, lancinante", conclut la tabacologue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire