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lundi 7 juillet 2014

Culture du tabac : Les parlementaires laisseront-ils mourir les camerounais ?

Alors que d’autres régions bénéficient de meilleurs projets, les populations de l’Est, déjà très pauvres et marginalisées au milieu de leurs richesses forestières et minières reçoivent un coup de gourdin fatal : la culture du tabac.
Les parlementaires, les Maires et les leaders d’opinion de la région de l’Est ont gardé un mutisme à l’annonce faite par le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) ESSIMI MENYE, du financement jusqu’à concurrence de plus de cent cinquante millions (150.000.000f Cfa) à la culture du tabac dans l’Est Cameroun.  Pourquoi n’avoir pas choisi le Centre, le Sud, l’Adamaoua ou le Nord, d’autant plus que cette plante pousse partout ? Il y a des régions qui ont bénéficié de plusieurs projets agricoles à la fois (maïs, cacao, manioc) telles les régions du Centre et Sud.
Pourquoi n’avoir pas introduit une culture industrielle comme l’hévéa, le palmier à huile, ou renforcer les plantations de caféiers ? Ce projet «merveilleux» n’est qu’un leurre. A-t-on jamais évalué l’impact de l’environnement humain des localités où cette plante de la famille des solanacées est cultivée ? Les tabaculteurs de Bokito dans le Mbam et Inoubou ont connu de nombreux problèmes de santé avec pour déterminent le tabac. Contrairement aux cacao-culteurs, les tabaculteurs sont restés aussi pauvres de l’échec du projet, pendant ce temps les planteurs de cacao s’épanouissent.
Peut-on présenter deux ouvriers de l’ancienne société d’exploitation de tabac (SEITA) qui aient été riches grâce à cette plante ?
L’Est stigmatisé
Il est de notoriété publique que les filles de l’Est utilisent le tabac pour se purger ou comme ovule pour assécher l’organe génital afin d’augmenter les prouesses sexuelles et garder en éveil l’organe masculin. Il est dit dans le langage commun « pourquoi fumes-tu comme un pygmée de l’Est ? » « Tu sens l’haleine d’un fumeur de l’Est ».
Ces observations qui font peut-être rire les uns devraient attirer l’attention des autorités et surtout des ressortissants de cette zone.
L’on consomme le tabac dans tout les pays, mais pourquoi sont-ils indexés ? Pourquoi le MINADER n’a choisi que cette région, laissant les neuf (09) autres ?
Un échec du président Biya en matière de santé publique s’annonce
Les camerounais se souviennent encore du slogan «Santé pour tous en l’an 2000’’, prôné aux années 1990. L’on croyait peut être à un miracle au plan sanitaire, ou à une fin du monde à la quelle personne ne serait restée en vie pour évaluer le bilan du slogan. La divine bonté a voulu que nous y arrivions  tous en l’an 2000. Le slogan s’est volatilisé et la santé pour tous bat de l’aile (chacun est libre de faire son constat).
L’émergence à l’horizon 2035 lancée par l’idéaliste Paul Biya, président du Cameroun pourra- elle voir le jour en matière de santé publique en laissant cultiver et vendre le tabac en milieu jeune et des femmes enceintes ?
En fait que servirait-il d’avoir de belles routes, des grands aéroports, les structures universitaires d’appoint, tramway, chômage résorbé si les bénéficiaires sont incapables d’en jouir parce que malades ? Que serviraient les souliers en or à un homme sans pieds ?
Pourtant l’éradication des maladies occupe une belle place dans le «Document stratégique de développement et d’emploi en matière de santé». Si, la richesse est d’argent, la santé quant à elle est d’or. Les douleurs atroces d’un cancéreux, sa famille affectée, ne peuvent être mesurées aux «biens» produits par les producteurs du tabac.
Le Cancer de gorge, des poumons, les accidents cardiovasculaires, les naissances prématurées pour les mères enceintes qui fument, pour ne citer que ce peu, sont en majorité le fait du tabac ou de sa fumée que les non fumeurs inhalent bon gré malgré. D’une main, le gouvernement fait des dépenses énormes pour la santé de ses citoyens, de l’autre main il favorise l’implant des maladies. « Une fontaine fait elle jaillir l’eau douce et amère ? » s’interroge le sage Roi Salomon.
Le fait palpant amène l’observateur à y croire, car le tabac a-t-on besoin de le répéter n’apporte rien dans l’organe humain, ni animal. Même le cochon le reprouve et n’en consomme pas, alors qu’il est omnivore.
A qui profite la culture du tabac ?
Ni le cochon, ni l’humble ver de terre n’osent le manger, tout comme il ne sert pas à l’aliment de l’homme, tout au contraire à sa nuisance, alors à qui profite-t-il ?
L’industrie du tabac
Puisqu’il s’agit d’elle, est, la principale bénéficiaire des revenus de la tabaculture.
En tête dans le pays figure le groupement inter patronat du Cameroun (GICAM). L’industrie du tabac est membre du GICAM qui représente le secteur privé et qui est un partenaire économique du gouvernement.
La Fédération des planteurs de tabac et autres cultures vivrières du Cameroun
(FPTC) encourage le gouvernement à travers le Ministère de l’Agriculture à subventionner la culture du tabac. Elle a bénéficié d’un financement en 2011.
L’industrie du tabac, quand bien même elle jouerait les philanthropes ne dépense aucun sous sur ses bénéficiaires ostentoires.
En effet, lorsque le tabac est transformé et vendu, les taxes y afférentes sont supportées par le consommateur. Si les redevances sont reversées à l’Etat, l’industrie joue le rôle de courroie de transmission. Les milliards ainsi reversés au trésor public sont de loin inférieurs aux dépenses du gouvernement face à la prévention et aux soins des maladies non transmissibles (Cancer, hypertension artérielle etc.) et transmissible (tuberculose pulmonaire), ainsi qu’à la prévention de celles-ci. Non sans oublier les douleurs et les peines des familles affectées ou éplorées. Les cultivateurs et les fumeurs ne profitent de rien mais enrichissent les patrons. La classe des gueux s’enlise de plus en plus.
Le rôle des parlementaires
Entre deux maux il faut choisir le moins douloureux. Le Cameroun est passé Maître dans la production et la consommation d’alcool en Afrique et il figure parmi les dix premiers dans le monde. Pourquoi ne pas rejeter le tabac en votant une loi anti tabac ? Les parlementaires peuvent faire de nous un modèle pour les autres Nations. Notre pays recherche le prix Nobel, l’occasion est offerte en votant une loi interdisant la production, la consommation et la commercialisation du tabac. Autrement dit, d’ici 2035, à raison de 6 000 décès par an des suites de tabac, on en aura en 2035, cent trente deux mille (132 000) décès exclusivement les non fumeurs à travers la fumée.
Rôle de la société civile
Celui de dénoncer les décisions prises, susceptibles de compromettre le bien être des camerounais. Elle doit faire un plaidoyer !!! Nul n’ignore que l’un des patrons du tabac, M. ONOBIONO James, est membre influent du Comité Central du R.D.P.C et son épouse, député à l’Assemblée Nationale. La société civile a du pain sur la planche. Le gouvernement ne peut vouloir la santé des camerounais et son contraire. L’Organisation Mondiale de la santé, le Ministère de la santé publique, la Coalition Camerounaise Contre le Tabac (C3T) se donnent la main afin que les directives pour l’application de l’article 5.3 de la Convention – cadre de l’OMS sur la lutte anti tabac de la protection des politiques soient appliquées. 

    Roger MOUTI NDOMBE

1 commentaire:

  1. Bonjour j'aimerais s'il vous plait entrer en contact avec un producteur de tabac Cameroun merci.

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