Les parlementaires, les Maires et les leaders d’opinion de la région de l’Est ont gardé un mutisme à l’annonce faite par le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) ESSIMI MENYE, du financement jusqu’à concurrence de plus de cent cinquante millions (150.000.000f Cfa) à la culture du tabac dans l’Est Cameroun. Pourquoi n’avoir pas choisi le Centre, le Sud, l’Adamaoua ou le Nord, d’autant plus que cette plante pousse partout ? Il y a des régions qui ont bénéficié de plusieurs projets agricoles à la fois (maïs, cacao, manioc) telles les régions du Centre et Sud.
Pourquoi n’avoir pas introduit une culture industrielle comme l’hévéa, le palmier à huile, ou renforcer les plantations de caféiers ? Ce projet «merveilleux» n’est qu’un leurre. A-t-on jamais évalué l’impact de l’environnement humain des localités où cette plante de la famille des solanacées est cultivée ? Les tabaculteurs de Bokito dans le Mbam et Inoubou ont connu de nombreux problèmes de santé avec pour déterminent le tabac. Contrairement aux cacao-culteurs, les tabaculteurs sont restés aussi pauvres de l’échec du projet, pendant ce temps les planteurs de cacao s’épanouissent.
Peut-on
présenter deux ouvriers de l’ancienne société d’exploitation
de tabac (SEITA) qui aient été riches
grâce à cette plante ?
L’Est stigmatisé
Il est
de notoriété publique que les filles de l’Est utilisent le tabac pour se purger
ou comme ovule pour assécher l’organe génital afin d’augmenter les prouesses
sexuelles et garder en éveil l’organe masculin. Il est dit dans le langage
commun « pourquoi fumes-tu comme un pygmée de l’Est ? » « Tu sens l’haleine d’un
fumeur de l’Est ».
Ces
observations qui font peut-être rire les uns devraient attirer l’attention des
autorités et surtout des ressortissants de cette zone.
L’on
consomme le tabac dans tout les pays, mais pourquoi
sont-ils indexés ? Pourquoi le MINADER n’a
choisi que cette région, laissant les neuf (09) autres
?
Un échec du président
Biya en matière de santé publique s’annonce
Les
camerounais se souviennent encore du slogan «Santé pour tous en l’an 2000’’, prôné
aux années 1990. L’on croyait peut être à un miracle au plan sanitaire, ou à
une fin du monde à la quelle personne ne serait restée en vie pour évaluer le
bilan du slogan. La divine bonté a voulu que nous y arrivions tous en l’an 2000. Le slogan s’est volatilisé et
la santé pour tous bat de l’aile (chacun est libre de faire son constat).
L’émergence à l’horizon 2035 lancée par l’idéaliste Paul Biya,
président du Cameroun pourra- elle voir le jour en matière de santé publique en
laissant cultiver et vendre le tabac en milieu jeune et des femmes enceintes ?
En
fait que servirait-il d’avoir de belles routes, des grands aéroports, les
structures universitaires d’appoint, tramway, chômage résorbé si les bénéficiaires
sont incapables d’en jouir parce que malades ? Que serviraient les souliers en
or à un homme sans pieds ?
Pourtant
l’éradication des maladies occupe une belle place dans le «Document stratégique
de développement et d’emploi en matière de santé». Si, la richesse est d’argent,
la santé quant à elle est d’or. Les douleurs atroces d’un cancéreux, sa famille
affectée, ne peuvent être mesurées aux «biens» produits par les producteurs du
tabac.
Le
Cancer de gorge, des poumons, les accidents cardiovasculaires, les naissances
prématurées pour les mères enceintes qui fument, pour ne citer que ce peu, sont
en majorité le fait du tabac ou de sa fumée que les non fumeurs inhalent bon gré
malgré. D’une main, le gouvernement fait des dépenses énormes pour la santé de ses
citoyens, de l’autre main il favorise l’implant des maladies. « Une fontaine
fait elle jaillir l’eau douce et amère ? » s’interroge le sage Roi Salomon.
Le
fait palpant amène l’observateur à y croire, car le tabac a-t-on besoin de le répéter
n’apporte rien dans l’organe humain, ni animal. Même le cochon le reprouve et n’en
consomme pas, alors qu’il est omnivore.
A qui profite la culture du tabac ?
Ni le
cochon, ni l’humble ver de terre n’osent le manger, tout comme il ne sert pas à
l’aliment de l’homme, tout au contraire à sa nuisance, alors à qui profite-t-il
?
L’industrie du tabac
En tête
dans le pays figure le groupement inter patronat du Cameroun (GICAM). L’industrie
du tabac est membre du GICAM qui représente le secteur privé et qui est un
partenaire économique du gouvernement.
La Fédération
des planteurs de tabac et autres cultures vivrières du Cameroun
(FPTC)
encourage le gouvernement à travers le Ministère de l’Agriculture à subventionner
la culture du tabac. Elle a bénéficié d’un financement en 2011.
L’industrie
du tabac, quand bien même elle jouerait les philanthropes ne dépense aucun sous
sur ses bénéficiaires ostentoires.
En effet,
lorsque le tabac est transformé et vendu, les taxes y afférentes sont supportées
par le consommateur. Si les redevances sont reversées à l’Etat, l’industrie
joue le rôle de courroie de transmission. Les milliards ainsi reversés au trésor
public sont de loin inférieurs aux dépenses du gouvernement face à la prévention
et aux soins des maladies non transmissibles (Cancer, hypertension artérielle
etc.) et transmissible (tuberculose pulmonaire), ainsi qu’à la prévention de
celles-ci. Non sans oublier les douleurs et les peines des familles affectées
ou éplorées. Les cultivateurs et les fumeurs ne profitent de rien mais
enrichissent les patrons. La classe des gueux s’enlise de plus en plus.
Le
rôle des parlementaires
Entre
deux maux il faut choisir le moins douloureux. Le Cameroun est passé Maître
dans la production et la consommation d’alcool en Afrique et il figure parmi
les dix premiers dans le monde. Pourquoi ne pas rejeter le tabac en votant une
loi anti tabac ? Les parlementaires peuvent faire de nous un modèle pour les
autres Nations. Notre pays recherche le prix Nobel, l’occasion est offerte en
votant une loi interdisant la production, la consommation et la
commercialisation du tabac. Autrement dit, d’ici 2035, à raison de 6 000 décès
par an des suites de tabac, on en aura en 2035, cent trente deux mille (132
000) décès exclusivement les non fumeurs à travers la fumée.
Rôle
de la société civile
Celui
de dénoncer les décisions prises, susceptibles de compromettre le bien être des
camerounais. Elle doit faire un plaidoyer !!! Nul n’ignore que l’un des patrons
du tabac, M. ONOBIONO James, est membre influent du Comité Central du R.D.P.C
et son épouse, député à l’Assemblée Nationale. La société civile a du pain sur
la planche. Le gouvernement ne peut vouloir la santé des camerounais et son
contraire. L’Organisation Mondiale de la santé, le Ministère de la santé
publique, la Coalition Camerounaise Contre le Tabac (C3T) se donnent la main afin
que les directives pour l’application de l’article 5.3 de la Convention – cadre
de l’OMS sur la lutte anti tabac de la protection des politiques soient appliquées.
Roger MOUTI
NDOMBE
Bonjour j'aimerais s'il vous plait entrer en contact avec un producteur de tabac Cameroun merci.
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