Menu

mardi 8 juillet 2014

Tabagisme: Les jeunes s'emparent de la chicha

C’est la nouvelle trouvaille des jeunes qui se  distraient en fumant des effluves de fruits exotiques mélangés au tabac.   
Ils se regroupent désormais à deux ou à trois voire plus autour d’une tablette sur laquelle est posée un étrange objet au bout duquel pend un tuyau avec un embout arrondi. Les jeunes se le passent les uns après les autres après avoir aspiré le contenu du vase puis rejettent la bouffée de fumée dans un geste de satisfaction. C’est la Chicha ou encore Narguilé une nouvelle forme de distraction que les jeunes garçons et filles semblent découvrir aujourd’hui pour se distraire. L’objet l ressemble à une calebasse tout droit sortie des fours des souffleurs de verre.  
Car à la base on a un vase en cette matière surmontée d’autres pièces métalliques arrondies ou creuses. Il est rempli d’eau ou d’un liquide parfumé au goût de la mangue, du citron, de l’ananas, de la papaye, de la banane, des pommes, etc. Au dessus on a un petit plateau métallique sur lequel se déverse la cendre du charbon ardent chimique préalablement allumé qui brûle au dessus du papier aluminium qui recouvre l’autre vase plus petit dans lequel on a mis des feuilles d’arbres fruitiers.
Entre les deux segments, on a le filtre qui évite au consommateur une contamination avec le produit qui se calcine. Car à chaque aspiration, le liquide dans le grand vase bouillonne et l’intérieur se remplit d’une fumée qui ressort par le tuyau qui est rattaché au filtre. Certains dispositifs ont deux sorties, pouvant prendre deux tuyaux pour permettre à deux personnes de consommer en même temps. Selon Abdel Kader, jeune élève venant de la région du Nord où il fréquente, « ce n’est qu’une distraction, il n’y a rien de nocif dans la contenu du chicha», précise t-il. 
Car c’est une tradition importée des pays arabes où il est né en 1913, selon les informations qu’il lit sur le carton des feuilles d’arbres fruitiers encore appelé NAKHLA d’un poids de 50g. Dans la ville de Yaoundé notamment que nous avons sillonné, les cercles ouverts ou fermés comme les snacks bar privés où les adeptes de Chichia se retrouvent se multiplient. A Tsinga, à Biyem-Assi, à la Briqueterie, à Santa Barbara, à Etoudi, dans plusieurs quartiers, on en trouve désormais. Les prix pour un tour qui dure entre 15 et 30 minutes oscillent entre 2.500 FCFA et 10.000 FCFA selon les milieux. 
Les jeunes femmes notamment apprécient «cette autre façon de prendre des fruits qu’elles trouvent saine, et récréative» selon leurs dires. Elles peuvent en humer une à trois fois par jours en fonction de leurs besoins quotidien et inopiné.  Le problème actuellement, c’est que certaines personnes ont trouvé un autre moyen de s’envoyer en l’air, puisqu’en lieu et place des feuilles d’arbres fruitiers, ils utilisent du chanvre indien encore appelé Banga chez nous. Il semblerait que d’autres produits hallucinogènes plus puissants soient également employés par ces groupes de jeunes. L’instrument lui-même se vend au prix de 25.000 FCFA, voir 50.000 FCFA selon la provenance. Il peut être plus petit que celui que l’on voit sur l’image qui vous est proposée ou plus grand.    
Un vecteur de maladies
La Chicha pourrait s’apparenter à une gigantesque pipe que les jeunes fument abondamment actuellement. Ils se le passent les uns après les autres en sachant bien que cela peut transmettre les maladies dangereuses comme les hépatites. C’est la raison pour laquelle certains emploient une pipette en matière plastique qu’ils enlèvent après avoir terminer leur tournée. D’autres utilisent des pipettes en métal qu’ils peuvent brûler à loisir afin de stériliser l’objet pour le prochain consommateur. Mais tous ne prennent pas ces précautions. Dans le même ordre d’idées, le liquide que contient le vase doit être changé dès lors qu’il commence à noircir, car à ce moment là, il provoque des quintes de tous chez le client et ce peut être dangereux puisque l’on peut étouffer.  Il y a aussi les risques d’addiction à cette distraction que l’on devrait redouter. Pourtant ; la chicha est composée de 25% de tabac mélangée à de la mélasse et un arôme de fruit qui lui donne ce côté acidulé et parfumé qui trompe les fumeurs et qui leur paraît anodin pensant que cette agréable sensation ne peut pas être provoquée par des produits toxiques. Les risques sur la santé, comme l’augmentation  de cancers, de bronchites, ou de problèmes cardiovasculaires ont été mis en évidence. Pis, des mesures révèlent que l’augmentation du monoxyde de carbone expiré à la fin d’une chicha équivaut à celle observée lors de la consommation de deux paquets
Source: hebdomadaire privé "Notre Santé"
Par Jean Bonfils Ouandjou

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire