Les chiffres d’affaires des sociétés distributrices
ont triplé en l’espace de quatre ans du fait d’une forte consommation de la
cigarette.
Les chiffres d’affaires des principales industries importatrices du tabac
au Cameroun ont triplé en l’espace de quatre ans, selon un rapport de la Douane
camerounaise. D’après les données de la Société générale de surveillance, SGS,
la British America Tobacco, BAT, leader du marché tabacole, a réalisé 31,489
milliards de francs Cfa en 2012, contre 8, 6 milliards en 2009. La Société de
distribution de tabac et des produits alimentaires, Sdtp, basée à Douala, a
réalisé sept milliards de Fcfa chiffres d’affaires en 2012 contre 3 milliards
en 2008.
Des chiffres qui galopent autant que la consommation du tabac au Cameroun.
Le prix moyen d’un bâton de cigarette s’élève à 15 Fcfa. Et d’après
l’Organisation mondiale de la santé, OMS, 15% de Camerounais âgés de moins de
15 ans sont concernés par le tabagisme. Les résultats de l’Institut national de
la statistique, INS,ont révélé en 2012 que le milieu rural est plus victime des
affres du tabagisme que le milieu urbain.
Car, la fumée de cigarette contient plus de 7000 produits chimiques et
composés dont la plupart est nocif à l’organisme humain. Par ailleurs, les
ménages les plus pauvres consacrent plus de 10% de leurs revenus à l’achat du
tabac. Des chiffres qui inquiètent la société civile puisque le Cameroun
a ratifié la Convention cadre de l’Oms pour la lutte anti-tabac, Cclat, en
2005.
La Coalition camerounaise contre le tabac, C3T, que préside Dr Flore
Ndembiyembe multiplie les initiatives pour sensibiliser l’opinion publique et
les politiques sur l’urgence d’adopter une loi anti tabac comme l’a
précédemment fait le Sénégal. En effet, avec une loi stricte sur les
importations et la distribution, la société civile entend mettre la pression
sur les sociétés de production et de distribution de tabac au Cameroun.
D’autant qu’une nouvelle société de production de cigarettes s’est
implantée depuis 2011, non loin du campus universitaire du quartier Soa. Il
s’agit de Vina Tabac Oriental Cameroon Company, Vocc, société à capitaux
allemands, vietnamiens et camerounais. Pour l’heure, c’est la seule société
productrice de cigarettes au Cameroun, ce, depuis que la BAT a décidé de
délocaliser son usine de production au Nigeria.
Par Monique Ngo Mayag
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