Les différentes formes de tabac non fumé
Il existe différentes formes de tabac non-fumé :
• Le tabac à priser. Appelé snuff aux USA, le tabac à priser est une forme de tabac que l'on inhale, on l'inspire directement par le nez sans qu'il soit brûlé.
• Le snus, principalement consommé en Suède et en Norvège, est de la poudre de tabac (en vrac ou dans des petits sachets) que l'on se met entre la joue et la gencive.
• Le tabac à chiquer. Chiquer consiste à garder un morceau de tabac dans sa bouche pendant plusieurs heures. On trouve le tabac à chiquer sous forme de palettes de tabac, tabac tressé, feuilles volantes.
• Les fabricants de tabac proposent aussi aujourd'hui des pastilles de tabac.
La plupart des produits de tabac non-fumé se consomment placés dans la bouche, contre la joue ou sous la langue ou bien doivent être mâchés pour permettre l'absorption de la nicotine à travers les muqueuses buccales. Même le tabac à priser est plutôt utilisé dans la bouche que par inhalation.
Ces produits de tabac non-fumé contiennent de nombreux additifs, pour changer les goûts (sucre, noix, épices, huiles), pour augmenter le PH et donc le taux de nicotine non protonée. La nicotine non protonée ou nicotine libre est plus facilement absorbée que la nicotine protonée ou ionisée.
Depuis quelques années, la consommation de tabac oral, en particulier celle de tabac à priser, est en hausse, surtout chez les personnes de moins de 40 ans. Aux États-Unis, on estime à 8,1millions le nombre de consommateurs de tabac non-fumé. Ce sont surtout les Américains âgés de 18 à 25 ans qui utilisent ces formes orales de tabac. En Suède, la consommation de tabac non-fumé chez les hommes est supérieure à celle de cigarettes. Les fabricants de tabac présentent ces produits comme des alternatives aux cigarettes quand il n'est pas possible de fumer (ils tentent ainsi de faire face aux interdictions de fumer dans les lieux publics) et comme des produits plaisir. En Europe, à part en Suède et en Norvège, la vente de produits de tabac non-fumé est interdite.
Tabac non fumé: il entraîne aussi une dépendance
Tous les produits du tabac non-fumé contiennent de la nicotine, substance psychoactive à l'origine de la dépendance au tabac. D'ailleurs, de nombreuses personnes consomment du tabac non fumé pour avoir les effets psychoactifs de la nicotine: bien-être, baisse du stress et diminution de l'appétit. Le tabagisme non-fumé entraîne la même dépendance que le tabac fumé. Les consommateurs de tabac non-fumé présentent aussi des signes de manque lors du sevrage. L'absorption systémique et les taux de nicotine sont en effet similaires chez les fumeurs et les consommateurs de tabac non-fumé, même si la nicotine est absorbée plus lentement avec le tabac non-fumé qu'avec la fumée de cigarette. La dépendance qui se crée avec le tabac non-fumé pourrait inciter les consommateurs de tabac oral à se tourner vers la consommation de tabac fumé. Des études de cohorte ont mis en avant le fait que le tabac oral augmenterait les risques de fumer par la suite, en particulier chez les adolescents.
Les risques pour la santé
Le tabac oral est nocif, même si les risques sont moins importants que ceux liés à la consommation de tabac fumé. Tout d'abord, la consommation de tabac non-fumé entraîne aussi des risques cardio-vasculaires, risques liés à la nicotine. Plusieurs études menées aux États-Unis et en Suède ont montré une association entre consommation de tabac non-fumé et infarctus du myocarde mortels. Des études montrent aussi une augmentation significative du risque d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les consommateurs de tabac oral. Ces risques diminuent un peu si l'on considère les infarctus du myocarde du myocarde non mortels.
Le tabac non-fumé comprend des substances carcinogènes, en particulier des nitrosamides, en quantité différente selon les produits, des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des radionucléïdes, du formaldhéhyde. Une étude nord-américaine récente a montré que l'exposition aux carcinogènes chez les consommateurs de tabac non-fumé était supérieure ou du moins similaire à celle des fumeurs. On constate chez les consommateurs de tabac oral une augmentation de certains cancers. Des études menées sur les consommateurs de tabac non-fumé nord-américains ont indiqué une hausse de risque des cancers oraux. Cependant, les études menées en Europe du Nord n'ont pas retrouvé ce lien, mais on sait que les produits humides de tabac non-fumé produits aux USA contiennent plus de nitrosamides spécifiques au tabac que ceux fabriqués en Suède. Une augmentation significative du risque du cancer du pancréas chez les consommateurs de snus par rapport aux non- consommateurs de tabac a été montrée par deux études de cohorte. Cette augmentation est dose-dépendante. Un lien de causalité existerait aussi entre cancer de l'œsophage et consommation de tabac oral (études scandinaves).
En outre, la consommation de tabac non-fumé entraîne une augmentation des lésions de la cavité buccale. Certaines de ces lésions sont pré-cancéreuses. La sévérité des lésions dépend du temps de contact du tabac non-fumé avec le site de la cavité buccale et du type de tabac non-fumé utilisé. Les effets sur la cavité buccale sont réversibles à l'arrêt.
La consommation de tabac oral est aussi associée au développement du diabète de type 2. Des études menées en Suède ont montré un risque accru de diabète de type 2 chez les gros consommateurs de tabac à priser. Enfin, le tabac non-fumé a des effets délétères sur la reproduction. Une étude de cohorte prospective s’est intéressée aux femmes enceintes consommatrices de tabac oral: il en ressort que cette consommation entraîne des risques de pré-éclampsie, de naissance prématurée, de réduction du poids de naissance. Les risques de prématurité et de réduction du poids de naissance sont moins élevés chez les consommatrices de snus que chez les fumeuses. En revanche, le risque de pré-éclampsie est plus élevé chez les consommatrices de snus que chez les fumeuses.
La consommation de tabac non-fumé entraîne donc une dépendance et des risques pour la santé. On ne peut donc que conseiller l'arrêt de cette consommation.
Par http://www.stop-tabac.ch/
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