Face
aux contrôles de plus en plus restrictifs dans les métropoles camerounaises,
l’industrie du tabac s’est tournée vers les périphéries, notamment dans les
villes dites universitaires, avec une cible fragile : les jeunes
étudiants.
Soa,
petite bourgade située à 15 km de Yaoundé,
sous l’ombre reposante d’un bistrot qui jouxte le campus universitaire,
Olivier, étudiant en première année Sciences Politique, échange sur la
décentralisation avec ses amis. Cette scène de cogito est recouverte par un
épais voile de fumée qui s’échappe des cigarettes qu’ils ont achetées à 150
FCFA le paquet de 10 dans la cahute du vendeur du coin.
« Mes amis et moi fumons tous », confie
Olivier, en inhalant une profonde bouffée avant d’expirer lentement la fumée
par le nez. « C’est plus facile pour
nous d’acheter le tabac ici par rapport à Yaoundé. Car ici, nous avons des cigarettes peu coûteuses qui sont rares sur Yaoundé » poursuit-il entre deux bouffées
toxiques.
A
l’observation, le paquet consommé par Oliver et ses amis n’a pas de vignettes.
Il s’agit d’un produit de contrebande. À
la question de savoir s’il est conscient de consommer un produit de
contrebande, Olivier répond « Pas
vraiment ! J’ai remarqué qu’il n’avait pas de vignette, mais ce n’est pas
le plus important ». Pour lui seul le prix du produit importe.
De
retour sur Yaoundé, nous constatons comme Olivier nous l’a fait savoir, que la
cigarette par lui consommé est introuvable auprès des buralistes et autres
surfaces de vente de Yaoundé. Pourtant les affiches publicitaires de ladite
marque se trouvent fièrement affichées dans les rues de la ville.
Pour
mieux comprendre le phénomène, nous nous sommes rapprochés de certains experts
et buralistes. En guise d’explication, ces derniers nous font comprendre que
cette situation relève des stratégies commerciales des compagnies de tabac.
En effet, conscient de la difficulté
liée à commercialisation des produits
non déclarés auprès du ministère du Commerce et de ceux issus de la
contrebande, les compagnies de tabac ont élaborées des stratégies commerciales
palliant le problème. Ces dernières consistent à faire vendre le produit dans
les périphéries et dans les bidonvilles où se retrouvent nombres de
personnes à revenus faibles, principale cible de ce type d’action. Mais
également parce que dans ces zones, les missions de contrôles du ministère du
Commerces ont plus souples.
Face
à ce recrutement de nouveaux fumeurs notamment en milieu estudiantin, il est
vital que les autorités compétentes veillent à l’application stricte. En
attendant application des lois en vigueur dans le pays comme loi interdisant
publicité. Ceci pour le bien-être des populations.
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