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lundi 27 avril 2015

Tabagisme : il tue bien plus que ce qu'on pensait

Deux vastes études révèlent l'ampleur jusque-là insoupçonnée des ravages de la cigarette qui provoque un nombre de maladies mortelles bien plus important que ce qu'on pensait.

NUMÉRIQUE. Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°818 disponible en kiosque et en version numérique via l'encadré en bas de l'article.
Source: www.sciencesetavenir.fr
ADDICTOLOGIE. La cigarette tue, c’est connu, mais on ignorait jusqu’à quel point. Deux analyses de grande ampleur, une américaine et une australienne, viennent de réévaluer le risque encouru par un fumeur régulier. Le résultat fait froid dans le dos et incite à écraser sa clope sur le champ : deux fumeurs réguliers sur trois décèdent des suites de leur consommation de cigarettes! 
Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont étendu le nombre de maladies imputables au tabac. Jusqu’à présent, on lui en attribuait 21, dont 12 types de cancers, 6 sortes de maladies cardiovasculaires, les diabètes (type 1 et type 2), la broncho-pneumonie chronique obstructive (BCPO) et la pneumonie. Or, il s’avère que le spectre est bien plus large incluant pas moins de 52 causes de mortalité, dont des insuffisances rénales, l’hypertension, l’ischémie intestinale, des cancers du sein et de la prostate, etc.
Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien et président de la fédération Addictions n’est pas surpris par ces données effrayantes. "C’est tout le paradoxe du tabac : il tue en masse alors même que son attractivité n’est pas due à la recherche d’une sensation d’ivresse comme c’est le cas pour l’alcool ou le canabis, mais est uniquement marketing."
Pour cette raison, il milite pour l’adoption du paquet neutre afin d’empêcher l’entrée dans la tabagie des jeunes et se désole que le lobbying actif des cigarettiers ait jusqu’à présent empêché l’adoption de cette mesure. Sans oublier que l’Etat, à qui le tabac rapporte 14 milliards d’euros de taxe par an, rappelle Matthieu Pechberty*, ne semble pas très pressé de fermer les robinets de cette manne...
Mais, quand on est fumeur, rien n’est perdu pour autant, et comme le précise Catherine Hill, épidémiologiste à l’institut Gustave-Roussy (Paris), "arrêter réduit considérablement les risques et il n’est jamais trop tard pour le faire. C’est un message de santé publique essentiel. Arrêter le tabac à 40 ans améliore l’espérance de vie de 7 ans. L’arrêter à 50, de 4 ans."

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