Il est désormais interdit de fumer dans les espaces publics fermés à Pékin,
selon une loi ambitieuse entrée en vigueur lundi, dont l'application soulève
toutefois des doutes en raison de précédentes annonces sans lendemain.
Les sites accueillant le public, comme les magasins ou les restaurants, qui
ne feraient pas respecter l'interdiction, encourent une amende allant jusqu'à
10 000 yuans (2000 dollars), tandis que les fumeurs pris en faute peuvent être
verbalisés de 200 yuans (40 dollars).
Le tabac est également banni de certains espaces en plein air, comme les
enceintes scolaires, sportives ou celles des hôpitaux. Les publicités des
grands cigarettiers sont maintenant prohibées en extérieur.
Dans un pays où l'on tire volontiers sur sa cigarette en prenant
l'ascenseur ou en montant dans un taxi, la capitale chinoise entend se montrer
d'une fermeté inédite, en s'inspirant des législations des pays développés.
Mais il s'agit avant tout de rattraper un retard qui a placé la Chine,
premier pays producteur et consommateur de tabac, en queue de peloton de la
lutte mondiale.
Plus d'un tiers, des cigarettes fabriquées dans le monde sont fumées en
Chine et elles y restent très bon marché. Le pays compte plus de 300 millions
de fumeurs et un homme chinois sur deux est tabasco-dépendant. Le tabagisme y
cause la mort d'une personne toutes les 30 secondes.
L'expérience de Pékin, métropole de plus de vingt millions d'habitants, se
révèlera donc cruciale pour l'éventuelle extension de la loi au niveau
national.
La circonspection est toutefois de mise. En 2011, sous pression de l'OMS,
la Chine avait adopté une loi interdisant partout de fumer dans les espaces
publics. Mais aucune campagne de sensibilisation digne de ce nom n'avait été
prévue et le texte est demeuré largement inappliqué.
Selon les spécialistes, le monopole d'État de l'industrie du tabac, qui
rapporte près d'un dixième des recettes fiscales nationales, fait obstacle aux
mesures antitabac.
La compagnie étatique China National Tobacco Corporation (CNTC) est de loin
le premier cigarettier mondial, avec une production trois fois supérieure à
celle de son premier concurrent, Philip Morris.
Sources : Agence France-Presse
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