Les
jeunes sont ivres de cigarette. Les chiffres rendus publics par la Coalition
camerounaise contre le tabac sont
inquiétants. 44% d’élèves de moins de 15 ans ont déjà eu un contact avec le
pétun. Une situation critique qui impose d’examiner plusieurs facteurs.
Inconscience. De
nombreux jeunes fument sans la moindre
crainte de ce qu’ils aspirent. Fumeurs actifs ou passifs ignorants, ils le font
sans en mesurer les conséquences sur leur santé. Normal, la plupart sont à
peine adolescents. Pour beaucoup, ce n’est qu’un jeu.
Imitation. Tout
part souvent d’une observation de son entourage ou d’une simple envie de fumer,
parce que les autres le font. Mais très vite, l’imitation se mue en habitude,
avant de devenir une passion et
finalement une addiction. Facile d’imiter quand on voit son enseignant fumer
pendant la pause. La finalité est inéluctablement la détérioration voire la
destruction des poumons.
« Affirmation de soi ». C’est nécessaire chez les jeunes. Ils en ont
envie quand ils sont entre eux. Mais ils sont malheureusement de plus en plus
nombreux à croire que la cigarette fera l’affaire. Erreur.
Banalisation. Avant,
ils fumaient en cachette. Broussailles, vieux bâtiments loin des regards
prohibitifs, etc. L’affaire était taboue. Aujourd’hui, les choses ont changé.
Ils allument leur cigarette en pleine cour de récréation.
Tenez
pour exemple, Lionel AWONO, élève dans un établissement confessionnel. Pour ce
génie d’informatique, féru de football, impossible de jouer un match sans
prendre comme il le dit laconiquement, un « bâton». D’aucuns parleront
d’un acte isolé, mais d’autres vous avoueront que les camarades qui ont suivi
Lionel dans cette balade tabagique se comptent désormais par dizaines. Sophie
M., 16 ans, en classe de 3e s’abstient de le faire à l’école. Mais
elle se rattrape lors des soirées arrosées avec « ses amis à la
mode ». Ils disent le faire pour impressionner quitte à s’empoisonner. Eux
au moins, en ont conscience.
Pourtant,
ils sont sensibilisés. En fait, à bien voir, on se rend compte que ce mal a des
sources parentales, amicales bref
environnementales. Ils ne sont pas les seuls fautifs.
Les
conséquences néfastes et funestes, cependant, ce sont les jeunes fumeurs
(d’abord) qui les subissent. Elles
s’imposent ensuite à leurs proches.
Depuis
cinq ans, Lionel cherche désespérément à obtenir son probatoire C, après avoir
raté trois fois son B.E.P.C. Sophie, elle, vient de subir les épreuves écrites du
B.E.P.C., elle attend les résultats. Mais jusqu’où ira-t-elle avec la
cigarette ? Saura-t-elle s’arrêter avant le cancer des poumons ? Il
est peut être déjà trop tard. Sophie fume depuis qu’elle a dix ans.
Incursion
au cœur d’un fléau qui tue à petit feu. Le
vécu quotidien d’une jeunesse enfumée qui voit ses rêves voler en fumée.
Gaël de SOUZA
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