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jeudi 16 janvier 2014

France : les ventes du tabac en baisse de 7,6 % en 2013

A l’origine de cette baisse du chiffre d’affaire des buralistes, les multiples hausses des prix du tabac observés en France durant l’année 2013.
Depuis le 13 janvier 2014, une hausse généralisée des coûts du tabac en France a fait passer le prix du paquet le plus vendu (Marlboro) à 7 € et le paquet le moins cher à 6,50 €. Sera-t-elle un outil efficace de lutte conte le tabagisme?
A cette question la plus part des experts réponde par l’affirmative. «  les hausses brutales sont vraiment plus efficaces sur les consommateurs », estime Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif, qui précise que « si l’on regarde le nombre total de cigarettes vendues rapporté au nombre d’habitants de plus de 15 ans, on voit qu’on est passé de six cigarettes par jour à trois par jour entre 1991 et 2004, lorsque le prix a été multiplié par trois. Depuis, on stagne. »
Après un recul de 5 % en 2012, les ventes de cigarettes ont poursuivi l’année dernière leur repli. En 2013, les ventes ont chuté de 7,6 % en volume à 47,5 milliards de cigarettes vendues, soit 4 milliards de moins qu’en 2012, selon des chiffres de Logista France (ex-Altadis Distribution France). Sur l’année écoulée, ce marché a, pour la première fois, diminué en valeur (– 1,5 %), à 15,28 milliards d’euros, précise Logista France (Imperial Tobacco), qui dispose d’un quasi-monopole des livraisons des bureaux de tabac.
Une situation qui vient conforter l’idée selon laquelle la taxation des produits de tabac permet de réduire la consommation du tabac.

mercredi 15 janvier 2014

E-cigarette : des risques cancérigènes détectés

Une étude pré-clinique américaine, rapportée par l’Agence presse médicale révèlent que la vapeur de cigarette électronique pourrait favoriser la croissance de cellules cancéreuses, « notamment un cancer du poumon chez les personnes à haut risque. »
C’est un nouveau rebondissement dans le débat portant sur la nocivité de la cigarette électronique. Même s'il s'agit d'une étude in vitro, une recherche américaine vient de montrer que la vapeur de cigarette électronique favorise la croissance de cellules cancéreuses. Conclusion de ces chercheurs, « les cigarettes électroniques pourraient favoriser un cancer du poumon chez les personnes à haut risque. » Ces données d'une étude pré-clinique américaine rapportées par l'Agence presse médicale ont été présentées récemment à San Diego, au congrès de l'International Association for the Study of Lung Cancer (IASLC) sur les origines moléculaires du cancer bronchique.
La vapeur de la e-cigarette entraînerait une croissance des cellules cancéreuses
Pour arriver à cette conclusion, Stacy Park de l'université de Californie et ses collègues ont utilisé des cellules porteuses de mutations dans les gènes (P53 et KRAS), fréquemment retrouvées chez les fumeurs et anciens fumeurs atteints d'un cancer bronchique. Ils les ont placées dans un liquide préalablement exposé à de la vapeur d'e-cigarette, « avec un niveau de nicotine considéré comme étant similaire à celui auquel les cellules du tractus respiratoire sont exposées lors du vapotage » ou de la fumée de cigarette classique.
Et les résultats ont été sans appel. Dans les deux cas, les cellules se sont comportées comme des cellules cancéreuses, avec notamment une capacité de croissance invasive, un processus fondamental au stade des métastases, rapporte l'American Association for Cancer Research (AACR).
Par ailleurs, autre constat, mais tout aussi troublant, les chercheurs ont également observé des changements dans l'expression génétique des cellules exposées à la vapeur d'e-cigarette très proches de ceux induits par la fumée de tabac.
Enfin, dans une autre expérience avec des cellules non mutées, le liquide exposé à de la vapeur d'e-cigarette s'est avéré toxique lorsque la concentration en nicotine était élevé.
Une évaluation du risque cancéreux indispensable
Face à ces conclusions, qui alertent pour la première fois sur les risques supposés du vapotage, l'équipe de chercheurs rappelle tout de même que, « ces résultats sont préliminaires. » Ils soulignent néanmoins l'importance d'établir le potentiel cancérogène des cigarettes électroniques d'autant plus que de nombreux fumeurs sont porteurs de mutations conférant un risque accru de cancer bronchique. Ces derniers concluent qu'il est maintenant « important d'évaluer le risque cancéreux potentiel de ce nouveau produit chez des personnes prédisposées. »

Il faut rappeler que la plupart des experts considèrent que la cigarette électronique est moins nocive que la cigarette classique. Mais, cette étude préliminaire montre que le tabac quelque soit sa forme et sa qualité reste un produit nocif pour ses consommateurs. 

mardi 14 janvier 2014

Lutte anti tabac : La guerre annuelle contre le tabac est lancée

(Québec)- La lutte pour convaincre les 1,6 million de fumeurs québécois d’écraser pour de bon leur mégot se poursuit cette année, avec la 38e édition de la Semaine pour un Québec sans tabac, qui se tient du 19 au 25 janvier.
Sa détermination ne semble pas avoir faibli, le Québec semble plus que jamais déterminer à rayer le tabac de son quotidien. En effet, même si le taux de fumeurs est passé de 35 % en 1994 à 24 % en 2007, les organismes impliqués dans la lutte au tabagisme ne sont pas satisfaits. . « On a fait des progrès, certes, mais le taux de fumeurs stagne et nous voulons changer la donne », a déclaré le 14 janvier 2014 le Dr Horacio Arruda, directeur national de la santé publique. Selon le Horacio Arruda les complications liées au tabac coûtent au Québec près de 439 milliards Fcfa  annuellement en soins de santé.

« Chaque année, nous trouvons de nouvelles données pour alimenter notre mission », a ajouté Mario Bujold, directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS). Cette année, c’est une statistique tirée d’une nouvelle étude américaine, selon laquelle « le tabac diminue l’espérance de vie de 10 ans », qui sera au cœur des publicités et activités de l’organisme.

Il faut aussi continuer la sensibilisation auprès des jeunes, a conclu le Dr Arruda. Car c’est la principale cible de l’industrie du tabac.
Au Cameroun la situation est de plus en plus préoccupante. A titre illustratif, les conclusions du GYTS relève que 15% des jeunes scolarisés âgés de 13 à 15 ans ont déjà fumé une cigarette dont 9,2% des filles. 31% des jeunes de cette tranche d’âge ont expérimenté le tabac avant l’âge de 10 ans, et 10% de ceux qui n’avaient jamais essayé de fumer envisageaient de le faire dans les 12 mois qui ont précédé l’enquête. 44 % d'élèves ont déjà goutté au tabac dont 5 % avant l'âge de 7 ans.
Seules les actions de sensibilisation menées  auprès des populations par la Société civile sous la bannière de la Coalition Camerounaise contre le Tabac, contribuent à éveiller les consciences collective et individuel  sur les méfaits du tabac. La C3T œuvre également pour l’adoption d’une loi nationale anti tabac. Ceci, pour l’avènement d’un Cameroun sans tabac. 

lundi 13 janvier 2014

Lutte anti tabac : le tabac diminue l'espérance de vie de 10 ans

Une nouvelle étude publiée dans «The New England Journal of Medecine» démontre que le tabac diminue l’espérance de vie de 10 ans.
L'étude indique que si un fumeur arrête de consommer du tabac entre l'âge de 25 et 34 ans, il gagne 10 ans de vie, s'il cesse de fumer entre 35 et 44 ans, le fumeur gagne 9 années de vie. Entre 45 et 54 ans, il gagne six ans et entre 55 et 64 ans, il en gagne quatre.
Même si cela fait fort longtemps que l’on connaît les dangers liés au tabac, le Cameroun compte près de 4 millions de fumeurs actifs, soit 17,5 % de sa  population. Pour inciter davantage de personnes à cesser leur mauvaise habitude, des campagnes de sensibilisations auprès des populations camerounaises a travers les médias et les descentes sur le terrain sont faites au quotidien. En plus de sensibiliser les  fumeurs Camerounais aux effets néfastes du tabagisme sur leur santé, les actions de la C3T  cherchent également à toucher les non-fumeurs qui vivent les conséquences dramatiques du décès prématuré des fumeurs parmi leurs proches.
Le tabac demeure le produit qui vole le plus d'années de vie aux individus et coûte collectivement au Québec près d'un milliard de dollars annuellement en soins de santé seulement. « Nous connaissons pratiquement tous une victime du tabagisme et puisque 17%  des Camerounais  fument toujours, nous devons tout faire pour améliorer la situation » affirme le Dr flore Ndembiyembé ; présidente de la C3t.
Pour les fumeurs comme pour les non-fumeurs, de telles campagnes peuvent s’avérer  alarmistes voire choquantes, mais elles ont le mérite d’avoir réussie à briser le cercle vicieux de la dépendance. «Moi c'est par défi que j'ai arrêté. Ma petite amie m'a lancé le défi d'essayer d'arrêter de fumer», a raconté Joël Onana, étudiant à l’université de Yaoundé I. Ces actions valent d’autant plus qu’un fumeur qui cesse de fumer entre 45 et 54 ans récupère six années de vie de qualité.
 C'est pourquoi la Coalition Camerounaise Contre le Tabac invite  les fumeurs et les non-fumeurs œuvré pour l’adoption d’une loi anti tabac  et pour la  Construction d’un Cameroun sans maladie et sans décès liés au tabac.

samedi 11 janvier 2014

Lutte Anti Tabac/ France: Le prix des cigarettes augmentera lundi de 20 centimes

Le paquet français reste loin du prix moyen en Norvège, 10,80 euros soit 7500 Fcfa, mais les buralistes souffrent de la concurrence de nos pays voisins.
Elle était prévue pour le 13 janvier, et elle sera au rendez-vous. Lundi, la hausse du prix de vente de toutes les marques de cigarettes sera de quelque vingt centimes, selon un décret publié samedi au Journal officiel. Près de 13 millions de gens sont concernés en France.
Avec cette nouvelle hausse, le prix du tabac atteint des niveaux record. Cette augmentation fait passer le prix du paquet le plus vendu (Marlboro) à 7 euros, et le paquet le moins cher à 6,50 euros. 80% du prix du tabac est constitué de taxes, 8,74% reviennent aux buralistes et le solde aux fabricants.
A la fin décembre, le gouvernement avait repoussé d'une semaine cette augmentation initialement prévue pour le 6 janvier, après plusieurs semaines de discussions avec les fabricants qui souhaitaient une hausse permettant de répercuter le relèvement de la TVA et l'augmentation de la part qui revient aux buralistes.
6,60 euros en France contre 3 euros en Andorre
Ces dernières années, les ventes de cigarettes ne cessent de plonger. Elles ont baissé d'environ 7,5% en volume en 2013, selon les derniers chiffres disponibles, et 1 cigarette sur 5 n'est pas achetée chez un buraliste français.
La France est l’un des pays européens où le prix moyen est le plus cher. Avec un coût de 6,60 euros, elle se situe derrière la Norvège, avec 10,80 euros, le Royaume-Uni, 9,53 euros, et la Suisse, 6,83 euros. Mais nos pays voisins sont plus concurrentiels: 5,26 euros en Allemagne et en  Belgique, 5 en Italie, 4,69 euros en Espagne, et seulement un peu plus de trois euros en Andorre.

jeudi 9 janvier 2014

Etats-Unis: après 50 ans de guerre contre le tabac, les fumeurs se font plus rares

Il y a 50 ans, 42% des Américains fumaient, et la cigarette était alors autorisée quasiment partout. Mais tout a changé le 11 janvier 1964 avec un rapport des autorités sanitaires liant pour la première fois tabagisme et cancer du poumon.
Ce document de 400 pages, qui fait à l'époque la une des journaux, a marqué le début d'une campagne sans relâche et fructueuse contre le tabagisme: aujourd'hui, 18% seulement de la population fume et la consommation de cigarettes par tête a baissé de plus de 70%.
"Ce rapport et les efforts contre le tabac mis en œuvre ensuite représentent la campagne de santé publique la plus réussie dans l'histoire moderne en termes de bienfaits pour la population", estime David Levy, un démographe de l'université Georgetown de Washington, co-auteur d'une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) à l'occasion de cet anniversaire.
Selon ces travaux, les efforts pour décourager le public de fumer ont permis d'épargner huit millions de vies au cours des 50 dernières années, une période durant laquelle le tabac a fait près de 18 millions de morts.
Le taux des cancers du poumon nouvellement diagnostiqués a baissé de 2,5% chez les hommes et de 1,9% chez les femmes de 2005 à 2009, selon un rapport publié le 09 janvier 2014 par les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Le recul du tabagisme a aussi contribué à une baisse des décès résultant des maladies cardiovasculaires qui selon une étude de 2007 dans le New England Journal of Medicine, ont diminué de 12% de 1980 à 2000.
Le rapport du directeur général de la santé a très vite provoqué une large mobilisation des pouvoirs publics.
5,7 millions de morts par an
En 1965, le Congrès adopte une loi forçant les groupes de tabac à mettre des mises en garde sur les paquets de cigarettes. En 1967, la Commission fédérale des communications (FCC) ordonne aux chaînes de télévision et aux stations de radio de laisser des espaces pour diffuser des messages anti-tabac. La FCC finit par interdire les publicités des groupes de tabac sur les ondes en 1971.
Sous la pression des mouvements contre le tabac, des zones non-fumeurs commencent, dans les années 70, à voir le jour dans les avions de ligne, les lieux publics et les restaurants. Cette mesure se généralisera progressivement pour aboutir à des interdictions complètes. En 1990, fumer est interdit sur tous les vols intérieurs aux États-Unis et depuis 2000 sur toutes les destinations.
Aujourd'hui 30 états et Washington DC, la capitale fédérale, ainsi que des centaines de villes et comtés interdisent de fumer dans les restaurants et les bars. Parallèlement, les taxes sur les cigarettes ont fortement augmenté.
Les fabricants de cigarettes ont aussi été la cible de nombreuses actions en justice, dont la plus spectaculaire a été menée par une quarantaine d’États réclamant des dédommagements pour le coût des traitements des malades atteints de maladies qui ont résulté du tabagisme.
Les fabricants ont finalement accepté un compromis en 1998 aux termes duquel ils ont versé 200 milliards de dollars et limité les publicités visant les jeunes. Ils dépensent toutefois encore aujourd'hui 8,8 milliards de dollars par an en publicité, selon l'Agence fédérale de protection des consommateurs (FTC).
Malgré ces progrès spectaculaires contre la cigarette ces dernières décennies, 44 millions d'Américains fument encore et 443.000 meurent chaque année de maladies liées au tabagisme, qui reste la première cause évitable de mortalité, selon les CDC.
La plus récente étude de l'Organisation mondiale de la santé, indique que la cigarette est responsable de 5,7 millions de morts par an dans le monde.
La proportion de la population mondiale qui fume a aussi diminué depuis 1980 mais le nombre de fumeurs a fortement augmenté en raison de la croissance démographique, selon un rapport américain publié récemment.


lundi 6 janvier 2014

Tabac en entreprise : un fumeur coûte en moyenne 2.990.000 Fcfa de plus


En tête des coûts pour les entreprises arrivent les pauses cigarette, qui représentent un manque à gagner moyen de 3 077 dollars (1.523.115 Fcfa) par employé fumeur et par an.

Voilà une étude qui risque d'être prise en compte par les ressources humaines. Des chercheurs de l'Université de l'Ohio ont enfin répondu à la question de savoir combien coûte un fumeur à son employeur. Selon cette enquête publiée ce mardi, un fumeur coûte en moyenne à près de 6 000 dollars (4 600 euros) de plus par an à son employeur qu'un non-fumeur. Les coûts varient entre 2 885 dollars (2.940.000 Fcfa) et plus de 10 125 dollars (4.961.250) en fonction du secteur d'activité et de l'emploi occupé.  L'étude a été menée auprès d'employés du secteur privé travaillant dans différentes branches.
En tête des coûts arrivent les pauses cigarette, qui représentent un manque à gagner moyen de 3 077 dollars (1.507.730 Fcfa) par employé fumeur et par an, tandis que l'absentéisme est évalué à 517 dollars (253.330 Fcfa) et le présentéisme (l'employé est présent, mais sa productivité est plus faible en raison de son addiction à la nicotine) à 462 dollars (353 euros). Et même si l'employeur est gagnant avec les fumeurs au niveau des pensions de retraite (en mourant plus jeunes, ils coûtent 296 dollars de moins par an qu'un fumeur), l'ardoise s'élève au final à 5 816 dollars (2.849.840 Fcfa) par an pour chaque accro à la nicotine.
« Les employés qui fument imposent des surcoûts significatifs aux employeurs privés », relèvent les chercheurs qui précisent que leur étude est destinée à les aider « à prendre des décisions en ce qui concerne leur politique face au tabac ». Certaines entreprises américaines ont déjà pris des mesures comme celle consistant à imposer aux fumeurs un supplément de cotisation pour leur assurance santé. D'autres refusent tout simplement de les engager ou licencient les employés qui n'ont pas arrêté de fumer après une période donnée. Selon une étude publiée par la revue Tobacco Control, qui fait partie du groupe du British Medical Journal (Bmj). 1,1 milliard de personnes fument dans le monde. Tandis que le tabac serait responsable de plus  de 6 00 000 de décès chaque année dans le monde.
Au Cameroun, le taux de prévalence est de 17,5% et 38% de la population est exposée au tabagisme passif dans les lieux public. A noter : le tabagisme passif entraîne les mêmes facteurs de risque que le tabagisme actif, d'où l'importance de sensibiliser et inciter le personnel a arrêtés de fumer.

samedi 4 janvier 2014

Trafic de Cigarettes : Mugabe soupçonné de couvrir le trafic de Savanna Tobacco vers l’Afrique du Sud



Le New Zimbabwe révèle que la société zimbabwéenne Savanna Tobacco serait au cœur d’un trafic de cigarettes de contrebande à destination de l’Afrique du sud et d’autres pays de la sous-région qui générerait environ 48 millions de dollars.

D’après une étude commanditée par l’institut sud-africain du Tabac, la société, qui appartient à Adam Molai, un proche du président zimbabwéen Robert Mugabe, détiendrait 10% du marché de la contrebande de cigarettes en Afrique du Sud. Ainsi, pour le compte de l’année dernière, Savanna Tobacco aurait exporté illégalement vers la nation arc-en-ciel, environ 700 millions de cigarettes.
Outre les quantités exportées vers l’Afrique du Sud, la proximité entre Adam Molai et le président Mugabe, dont il a épousé l’une des nièces, à fait naître la thèse d’un trafic admis, sinon parrainé par un Etat zimbabwéen désireux de maintenir à tout prix son économie à flot. La thèse renforcée par le soutien officiel apporté, il y a un an, par le président Mugabe à la société Savanna face à son concurrent British American Tobacco (BAT) que le président avait alors accusé d'espionner Savanna Tobacco et de détourner ses camions. « Si c'est ce que vous faites pour vaincre la concurrence, et vous le faites de la mauvaise façon, vous allez devoir en répondre », avait alors lancé le résident du palais national.
Si le South African Revenue Service (SARS), en charge de l’enquête a refusé de se prononcer sur le dossier, en raison des exigences de confidentialité de la loi sur l'administration fiscale, New Zimbabwe nous apprend que des sources proches de l’enquête estiment que Savanna Tobacco aura joué un rôle central dans le trafic sur une période estimé au minimum à quatre années.

vendredi 3 janvier 2014

Tabagisme : l'Afrique enfumée


Comme une araignée tisse sa toile mortelle, l'industrie du tabac étend son emprise sur l'Afrique. Avec son milliard d'habitants, ce continent est, pour les cigarettiers, une zone d'avenir, d'autant que la législation antitabac y est souvent absente - ou peu respectée - et que les  gouvernements, hormis en Afrique du Sud, se montrent parfois laxistes avec ces riches industriels.

Les cigarettiers avancent masqués derrière le soutien ambigu à des manifestations culturelles ou sportives où leur promotion est assurée (affichage, parasols, briquets et même distribution de cigarettes), derrière des écrans médiatiques suggérant la réussite sociale du fumeur. Cette publicité s'adresse surtout aux jeunes et maintenant aux femmes (symbole de liberté !). Elle s'appuie sur la vente en Afrique de cigarettes plus riches en nicotine qu'elles ne le sont en Europe ! Les industriels cachent que le tabagisme est source de pauvreté pour les fumeurs ("plus on est pauvre, plus on fume et plus on fume plus on est pauvre"). Source de pauvreté aussi pour les États en raison des dépenses de soins et de la perte de productivité liée aux maladies du tabac (insuffisance respiratoire, infarctus du myocarde, cancers), qui coûtent plus d'argent que n'en rapportent les taxes. Malgré le travail courageux des associations africaines antitabac, la Convention-cadre de l'OMS est loin d'être appliquée : treize États africains ne l'ont pas signée ou ratifiée.
Le véritable espoir de sauver l'Afrique de l'emprise tabagique est de faire confiance à la femme et à l'homme africains en leur disant clairement que la première cigarette peut conduire à l'addiction et que 50 % des fumeurs ont une mort plus ou moins liée au tabac.
Bonne nouvelle cependant pour ceux qui ont fumé : l'arrêt du tabagisme est de plus en plus souvent obtenu. D'abord grâce à la volonté d'en finir. Mais aussi grâce à un soutien médical efficace : substances nicotiniques (sans goudron), cigarette électronique, bupropion. Autre bonne nouvelle : l'ex-fumeur qui respecte une hygiène de vie correcte retrouve du "souffle" en trois semaines (escalier, sport). Après trois mois, son risque d'infarctus est très réduit et, après trois ans, c'est le risque de cancer qui régresse. Moins longue aura été l'intoxication, meilleurs seront les résultats.
Et l'ex-fumeur a une haleine enfin purifiée : "Kiss a non-smoker and enjoy the difference" ("Embrassez un non-fumeur et appréciez la différence").

Par Pr Edmond BERTRAND
Écrit avec la collaboration du Pr Daniel Thomas, cardiologue, porte-parole de la Société française de tabacologie.  
source: http://www.jeuneafrique.com