Selon les agriculteurs camerounais le cocktail
feuilles de tabac et piment séché est un bon repoussent insectes qui dévorent
les récoltes dans les magasins.
C’est une idée originale,
voire un peu loufoque qui mérite out de même qu’on s’y intéresse de prêt :
le tabac est un bon pesticide. En effet l’agriculteur artisanaux camerounais,
viennent de démontré de la manière la plus simple possible que le tabac tue.
« J’utilise
des feuilles de tabac dans mon magasin de stockage car elles repoussent les
insectes qui ont l’habitude de ronger les graines », explique Assana
Boubakar, une agricultrice de la région du Nord Cameroun, tout en jetant feuilles
de tabac sec derrière les sacs de vivres stockés dans son magasin.
Mme Boubakar
est une agricultrice qui vit à Tokombéré, un village situé dans le Nord du
Cameroun. Elle cultive du haricot et des cacahuètes appelées localement
arachides. À chaque récolte, elle a environ 10 sacs de haricot et 15 sacs
d’arachides. Elle consomme une petite partie et vend le reste. Comme la vente
se fait sur plusieurs mois, elle stocke sa récolte dans un magasin.
Pour éviter que
ses graines ne se périment, la dame à une méthode particulière en deux étapes
pour que les récoltes restent saines pendant le stockage. La première étape
commence juste après la récolte. Elle explique : « je fais macérer du
piment dans de l’eau. Je tamise le mélange et je le pulvérise légèrement sur
les graines ».
Dès que les
graines sont stockées, Mme Boubakar place des feuilles sèches de tabac autour
des sacs. Après une semaine, elle enlève les précédentes feuilles et renouvelle
son stock. Elle utilise ces deux méthodes depuis trois ans et ses récoltes de
haricot et d’arachides restent saines jusqu’à l’épuisement du stock.
Pour Bernard Njonga,
ingénieur agronome et président de l’Association citoyenne de défense des
intérêts collectifs (ACDIC), l’un des plus grands regroupements de paysans du
Cameroun, cette méthode doit être adopté par tous les agriculteurs. « C’est
bien de faire un pré-traitement [avec le piment] avant le stockage. Il y a des
insectes qui partent du champ [avec les semences] après la récolte sous forme
de larves et qui arrivent à maturation pendant le stockage. »
L’ingénieur
agronome explique également des insecticides biologiques telles que les
feuilles de tabac éloignent les insectes et les empêchent d’arriver jusqu’à la
graine. L’agronome nomme d’autres avantages à l’utilisation de pesticides
biologiques. Il explique qu’ils n’ont pas de rémanence c’est-à-dire qu’on peut
consommer les aliments sur lesquels ils ont été pulvérisés immédiatement après
avoir utilisé le produit biologique. Or lorsqu’il s’agit d’un produit chimique,
il faut attendre un certain temps avant de consommer l’aliment sinon on sera
intoxiqué.
Mme Boubakar
raconte : « J’étais désespérée la première année [que je l'ai essayé]
car j’ai perdu toute ma récolte. Les graines ont été rongées par des insectes.
Dès que j’ouvrais un sac, il en sortait de la poudre et des charançons ».
Des parents et amis lui ont prodigué plusieurs conseils qui ne lui ont pas
apporté satisfaction. Mme Boubakar a été introduite à cette méthode par un
voisin. À Tokombéré, les méthodes de stockage traditionnelles sont partagées de
bouche à oreille.
M. Njonga
explique que cette méthode très économique a des inconvénients. La capacité
pour un produit naturel de bien fonctionner comme insecticide est courte. Il
faut donc renouveler l’opération très souvent. De plus, les agriculteurs ne
maitrisent pas exactement le dosage. Ils se fient généralement à leur instinct.
Une action qui n’est pas sans risque pour les consommateurs et les agriculteurs,
car bien qu’ingérer en dose toléré par l’organisme humain, une consommation
régulière n’est pas sans risque sanitaire.
Le succès de
Mme Boubakar a aidé sa famille. Elle est fière de Ali, son fils ainé qui vient
d’obtenir le Baccalauréat. Après le décès de son père, Ali a passé deux années
successives sans aller à l’école, faute d’argent. Ali dit : « dès que
ma mère a trouvé une méthode efficace et moins chère pour conserver ses
récoltes, elle a recommencé son commerce et nous a tout de suite remis à
l’école avec ses premiers revenus».
L’autre fierté
d’Assana Boubakar c’est de pouvoir offrir de temps en temps des bonbons et des
chocolats à ses six enfants. « Après la mort de mon mari, nous avions un
seul repas par jour. Certains jours le repas était tellement petit que je me
privais pour que mes enfants puissent avoir une plus grande portion.
Aujourd’hui, nous mangeons à notre faim et parfois, nous pouvons nous offrir
des extras tels que des sucreries ».
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