Menu

vendredi 23 janvier 2015

Commerce du tabac : Les industriels à l'assaut des étudiants Camerounais

Face aux contrôles de plus en plus restrictifs dans les métropoles camerounaises, l’industrie du tabac s’est tournée vers les périphéries, notamment dans les villes dites universitaires, avec une cible fragile : les jeunes étudiants.
Soa, petite bourgade située à 15 km de Yaoundé,  sous l’ombre reposante d’un bistrot qui jouxte le campus universitaire, Olivier, étudiant en première année Sciences Politique, échange sur la décentralisation avec ses amis. Cette scène de cogito est recouverte par un épais voile de fumée qui s’échappe des cigarettes qu’ils ont achetées à 150 FCFA le paquet de 10 dans la cahute du vendeur du coin.
« Mes amis et moi fumons tous », confie Olivier, en inhalant une profonde bouffée avant d’expirer lentement la fumée par le nez. « C’est plus facile pour nous d’acheter le tabac ici par rapport à Yaoundé.  Car ici, nous avons des cigarettes peu coûteuses qui sont rares sur Yaoundé » poursuit-il entre deux bouffées toxiques.

A l’observation, le paquet consommé par Oliver et ses amis n’a pas de vignettes. Il s’agit d’un produit de contrebande.  À la question de savoir s’il est conscient de consommer un produit de contrebande, Olivier répond « Pas vraiment ! J’ai remarqué qu’il n’avait pas de vignette, mais ce n’est pas le plus important ». Pour lui seul le prix du produit importe.
De retour sur Yaoundé, nous constatons comme Olivier nous l’a fait savoir, que la cigarette par lui consommé est introuvable auprès des buralistes et autres surfaces de vente de Yaoundé. Pourtant les affiches publicitaires de ladite marque se trouvent fièrement affichées dans les rues de la ville.
Pour mieux comprendre le phénomène, nous nous sommes rapprochés de certains experts et buralistes. En guise d’explication, ces derniers nous font comprendre que cette situation relève des stratégies commerciales des compagnies de tabac. En  effet, conscient de la difficulté liée à  commercialisation des produits non déclarés auprès du ministère du Commerce et de ceux issus de la contrebande, les compagnies de tabac ont élaborées des stratégies commerciales palliant le problème. Ces dernières consistent à faire vendre le produit dans les périphéries et dans les bidonvilles où se retrouvent nombres de personnes à revenus faibles, principale cible de ce type d’action. Mais également parce que dans ces zones, les missions de contrôles du ministère du Commerces ont plus souples.

Face à ce recrutement de nouveaux fumeurs notamment en milieu estudiantin, il est vital que les autorités compétentes veillent à l’application stricte. En attendant application des lois en vigueur dans le pays comme loi interdisant publicité. Ceci pour le bien-être des populations.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire