S'allonger
dans une zone remplie de mégots enterrés dans le sable ne fait partie des
petits plaisirs des vacances de personne. Pourtant, nos plages se transforment
peu à peu en cendrier géant.
Les fumeurs sont souvent tentés d’enfouir leurs
mégots dans le sable au lieu de les jeter dans une poubelle. Ce petit geste
peut paraître anodin mais se débarrasser ainsi de son mégot pollue nos lacs et
nos océans. En France,
certaines municipalités ont choisi d'interdire la cigarette à la plage.
Impossible de tout ramasser
Même si des brigades de ramassage s'attellent à les déterrer, il est impossible de tout nettoyer.
En 2012 par exemple, 25.000 mégots ont été ramassés en une seule journée sur les plages de Marseille. «Ce nombre peut paraître hallucinant et pourtant il en restait encore sur les plages […] probablement au moins autant», avait rapporté l'association Surfrider dans un communiqué, déplorant que les fumeurs, «à de rares exceptions près», aient continué d'enfouir leurs mégots dans le sable durant le ramassage, malgré des cendriers de plage distribués gratuitement par la mairie.
Des villes impliquées anti-mégots
Interdire de fumer sur les plages est une option qui commence à être envisagée par de nombreuses villes françaises. Outre la protection de l'environnement, une telle mesure permettrait également de lutter contre le tabagisme passif.
En 2011, La Ciotat est devenue la première ville à interdire la cigarette sur sa « plage des Lumières » par arrêté municipal. A l'entrée de la zone, des cendriers ont été installés. Cannes et Nice lui ont emboîté le pas en adoptant ce dispositif sur certaines plages, suivis de Saint-Malo et sa plage de l'Eventail... Au total, en 4 ans, un peu moins d'une dizaine de plages ont été labellisées sans tabac par la Ligue contre le cancer.
Saint-Jean de Luz est la première station balnéaire de la Côte Aquitaine à s'engager dans cette lutte anti-tabac : sur les plages, aucune interdiction de fumer sur la plage mais simplement un appel au civisme.
Un fléau pour les plages... qui commence en ville
Les mégots de cigarettes participent à la pollution chimique des plages, des mers et des océans.
Contre toute attente, cette pollution trouve son point de départ en ville. En effet, un mégot jeté sur les trottoirs ou dans les caniveaux finira presque systématiquement sur une plage. Sous l’action de la pluie ou des services de nettoyage des villes, le mégot passera dans les égouts, à savoir dans le réseau d’eaux pluviales, et finira sa course dans les eaux des océans. La pollution se poursuit sur les plages elles-mêmes, avec la fréquentation des côtes en été et l'irresponsabilité de beaucoup de vacanciers.
Un mégot pollue à lui-seul 500 litres d'eau
Cellulose, acétate, glycérine, goudron, nicotine et une centaine d’autres composés aussi toxiques que chimiques seront libérés dans l'océan.
Une situation peu rassurante lorsque l'on sait qu’il faut moins d’une heure pour que ce mélange se dilue dans les eaux de ruissellement. Selon les estimations de Ocean Conservancy, le taux de nicotine capturé dans 200 filtres est suffisant pour tuer un être humain. Un mégot est susceptible à lui seul de polluer 500 litres d’eau (selon l'Organisation mondiale de la santé), la rendant impropre à la consommation et à la respiration pour l'écosystème marin.
Ces mégots sont également susceptibles d’être ingérés par les poissons, batraciens ou oiseaux et de provoquer leur mort. Enfin, on estime que les mégots de cigarettes et les emballages représentent un tiers des déchets retrouvés sur les plages.
Un cendrier de poche
Si l'envie de fumer sur la plage vous est irrésistible, pensez à emmener avec vous un cendrier de poche. De nombreux modèles existent dans le commerce. A Paris, certains militent pour l'installation de cendriers portatifs à l'entrée des parcs. La proposition est actuellement à l'étude.
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