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mercredi 2 juillet 2014

Faut-il interdire définitivement d'acheter des cigarettes à ceux qui sont nés après l’an 2000 ?

Paris, le lundi 30 juin 2014 – L’objectif ultime de la lutte contre le tabagisme est d’aboutir à un monde où l’on ne compterait plus de fumeurs. On le sait, l’interdiction totale et immédiate du tabac n’est pas envisagée pour atteindre un tel but. D’autres tactiques sont donc mises en œuvre afin de favoriser la disparition progressive du tabagisme (hausse des prix, limitation du droit de fumer dans certains lieux, interdiction à la vente à certaines catégories de population, etc.). Ainsi, grâce à l’adoption de mesures toujours plus drastiques, des pays comme la Finlande et l’Australie n’excluent pas d’en avoir fini avec la cigarette d’ici 2040.
De l’interdiction de fumer dans les lieux publics à l’interdiction du tabac pour les moins de 14 ans
La Grande-Bretagne fait également partie de ces états qui ont mis en œuvre une politique toujours plus active de lutte contre le tabac. Dans ce combat, la puissante British Medical Association (BMA) a souvent joué un rôle pivot. C’est elle qui fut ainsi à l’origine de la loi interdisant de fumer dans les lieux publics et qui a également favorisé l’adoption d’une législation très récente qui verbalise les personnes fumant en voiture quand un enfant est à bord. La semaine dernière, elle a franchi un pas supplémentaire en adoptant une motion proposant qu’il soit interdit (de façon définitive) de vendre du tabac à toute personne née après l’an 2000.
« Dénormaliser » la consommation de tabac
Il s’agit par une telle mesure d’empêcher la « naissance » de nouveaux fumeurs alors que l’on sait que les premières expérimentations du tabac commencent généralement à l’adolescence. Une telle proposition repose sur la constatation que face à la difficulté du sevrage, la façon la plus simple de lutter contre le tabagisme est de dissuader les jeunes de commencer. D’ailleurs, neuf fumeurs adultes sur dix regrettent de s’être initiés au tabac. On sait par ailleurs que les adolescents sont rapidement très dépendants de la cigarette : ainsi, un sondage utilisé dans une récente campagne des CDC américains rappelaient que les trois quart des adolescents fumeurs qui étaient convaincus qu’ils auraient abandonné la cigarette dans les cinq ans ne l’avaient pas fait. Ces différents arguments ont donc poussé plusieurs représentants de la BMA à soutenir cette proposition : « Il s’agit de dénormaliser la consommation de tabac de manière progressive et de réduire petit à petit le nombre de personnes qui deviennent dépendantes » a notamment insisté Tim Crocker-Buque.
Une mesure contre-productive
Cette recommandation de la BMA n’a cependant pas été adoptée à l’unanimité. Lors de la séance du 24 juin au cours de laquelle elle a été étudiée, le débat a été houleux. « Vous faites du sensationnalisme » a ainsi lancé Yohanna Takwoingi. Comme beaucoup d’autres praticiens opposés à cette mesure, l’ORL de Birmingham a par ailleurs  mis en garde contre les effets délétères de la prohibition et notamment le développement de marchés parallèles, dont les conséquences sanitaires sont parfois pires encore que celles associées à un marché autorisé et régulé. Enfin, le praticien s’est interrogé sur l’impact réel d’une telle mesure sur les adolescents ? Ne risque-t-elle pas au contraire de faire plus encore de la cigarette un « fruit défendu » s’est-elle par exemple interrogée.
Idée fumeuse pour la France
Du côté du gouvernement, qui suit toujours très attentivement les suggestions et remarques de la BMA, on a indiqué étudier de très près cette proposition, même si aucun projet de loi n’est à l’étude.
En France, cette proposition a été observée souvent avec moqueries et circonspection, confirmant que notre pays n’a pas choisi en matière de lutte contre le tabagisme d'envisager toutes les solutions.
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