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mardi 5 août 2014

Tabagisme passif: des conséquences néfastes pour les bébés exposés

Le tabagisme passif des bébés in utero et après la naissance a des répercussions sur la santé de l'enfant à court terme mais aussi à moyen et long  terme. Résumé des connaissances actuelles.

Tabagisme passif in utero et après la naissance
On sait aujourd'hui que le tabagisme passif du fœtus in utero mais aussi le tabagisme passif post-natal ont des conséquences sur la santé des enfants. Le fœtus est très sensible au tabagisme passif. La plupart des composés toxiques de la fumée du tabac, les substances irritantes, cancérogènes et les gaz toxiques asphyxiants (tel le monoxyde de carbone) passent chez le fœtus lors des échanges de sang qui se font à travers le placenta. L'oxyde de carbone se fixe plus longuement sur l'hémoglobine fœtale que sur l'hémoglobine de l'adulte. Ainsi, le fœtus est plus longuement asphyxié. 
L'effet de ce manque d'oxygène se fait surtout sentir lors de la période de croissance fœtale, lors des 2ème et 3ème trimestres de grossesse. Fait important, il n'y a pas que le tabagisme maternel qui ait des conséquences sur la santé du bébé. L'exposition d'une femme enceinte au tabagisme passif est dangereux également.
On a retrouvé des taux de nicotine dans le liquide amniotique chez des femmes enceintes non fumeuses mais exposées au tabac ainsi que dans l'urine de leur nourrisson dans le premier jour de vie. 
Une méta-analyse a montré que le tabagisme passif de la femme enceinte était lié à un poids de naissance plus faible, à un périmètre crânien plus petit et à un plus grand risque d'anomalies congénitales. 
Or, on estime que 22 à 30% des femmes enceintes sont exposées au tabagisme passif. 
Le tabagisme passif post-natal est lourd de conséquences également. Les particules sont plus petites dans une atmosphère enfumée que dans la fumée absorbée par le fumeur et ont une plus grande pénétrabilité des voies respiratoires en développement de l'enfant. Le calibre des bronches des bébés et enfants est plus petit que celui des adultes. Ils ont par conséquent une fréquence respiratoire plus élevée et absorbent plus de particules toxiques. En outre, le système immunitaire des bébés est encore immature ce qui les rend très sensibles aux effets néfastes du tabac. 
Or, l'exposition des bébés au tabac dans le lieu de vie est très répandue : 27,6% en Afrique, 34,3% en Asie du Sud Est, 50,6% dans le pacifique ouest, 77,8% en Europe. 
Le tabagisme maternel est de 13% en Suède, 23,8% aux USA, presque 32% en Australie. 

Les risques à court terme du tabagisme passif du fœtus et du bébé
Les conséquences immédiates du tabagisme passif in utero sont des risques de prématurité et un petit poids de naissance. Plus le tabagisme maternel est important, et plus les risques sont importants pour le futur bébé: diminution du poids, du périmètre crânien, retard de croissance, prématurité, anomalies du rythme cardiaque... 
De nombreuses études ont aussi montré un lien très fort entre mort subite du nourrisson (MSN) et tabagisme prénatal et postnatal. Le tabagisme maternel double les risques de mort subite du nourrisson. 
39 études passées en revue ont montré une association très forte entre tabagisme prénatal et mort subite du nourrisson. 
Une exposition post-natale au tabagisme passif (tabagisme de la mère et/ ou du père ou d'autres personnes dans l'environnement de l'enfant) a également un rôle important dans la mort subite du nourrisson. Il semblerait que la cause de la MSN soit un problème du système cardiorespiratoire. Le tabagisme maternel est associé à un développement anormal du système nerveux central (altération du contrôle du système nerveux autonome sur les échanges homéostasiques, altération directe des centres nerveux responsables du contrôle veille-sommeil, atteinte des mécanismes du contrôle cardio-respiratoire pendant le sommeil),  du système immunitaire ( altération de la réponse immunitaire chez les fœtus exposés au tabac) et des poumons ( altération de la paroi des épithélium pulmonaires, augmentation des dépôts de collagène). 
En outre, le retard de croissance intra-utérin augmente la vulnérabilité du bébé.  
Le tabagisme post-natal pourrait lui avoir des responsabilités dans la MSN par une irritation directe des voies respiratoires ou par le développement de maladies respiratoires. 

Les risques à moyen et long terme liés au tabagisme passif du bébé
Le tabagisme passif (tabagisme prénatal et exposition post-natale) a des effets néfastes sur les fonctions pulmonaires de l'enfant. Une étude sur 20 000 enfants de 6 à 12 ans a rapporté que fumer pendant la grossesse entraîne une baisse des fonctions pulmonaires de l'enfant exposé (baisse des débits expiratoires forcés). 
Les bébés et jeunes enfants vivant dans une atmosphère enfumée souffrent plus d'asthme. 
Une étude sur des enfants de 3 ans qui ont été exposés de façon pré et post-natale au tabac a montré qu'ils présentaient plus de cas de respiration sifflante par rapport à des enfants dont les parents ne fument pas. 
Une étude sur des enfants suédois a rapporté que les cas d'asthme chez les enfants de 10 ans étaient plus fréquents quand les parents fumaient lors des premières années de vie. 
En outre, le tabagisme passif augmente le nombre de crises d'asthme chez les enfants asthmatiques. 
Les enfants exposés au tabagisme passif dans la petite enfance présentent aussi plus de toux sèche, d'infections des voies respiratoires hautes et basses (augmentation du risque d'infections respiratoires basses de 72% si la mère fume, de 29% si un autre membre de la famille fume ), d'otites, de bronchiolites, de bronchites. 
Une exposition dans la petite enfance à une ambiance tabagique augmente les risques de sensibilisation igE aux allergies alimentaires et aux allergènes. 
Le tabagisme passif serait également responsable de certains cancers pédiatriques, comme la leucémie ou des lymphomes. 
Des études ont montré qu'une femme qui fume pendant la grossesse augmente le risque pour son enfant de développer un diabète de type 2 à l'âge adulte.
Une étude menée sur des écoliers en Allemagne a découvert que ceux dont la mère avait fumé pendant la grossesse étaient beaucoup plus susceptibles d'être en surpoids ou obèses que ceux dont la mère n'avait pas fumé pendant la grossesse.
Comment explique-t-on de tels effets? Le tabagisme maternel réduit l'approvisionnement du fœtus en nutriments et en sang, ce qui provoque une malnutrition. Celle-ci pourrait entraîner une altération permanente du contrôle métabolique, réduisant l'efficacité de l'insuline dans l'organisme. Par conséquent, davantage de réserves métaboliques auraient tendance à être stockées dans l'organisme, ce qui expliquerait le risque de diabète et d'obésité. Fumer pendant la grossesse altère aussi le développement du système nerveux central ce qui peut entraîner entre autres un ralentissement du développement intellectuel des enfants.
Le tabagisme passif du bébé et de l'enfant pourrait enfin faire le lit de la BPCO à l'âge adulte.
Pour toutes ces raisons, il est important de protéger les fœtus et les bébés puis les enfants du tabagisme passif. Leur santé est à ce prix.



http://www.stop-tabac.ch/

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