Les statistiques nationales révèlent par
ailleurs que les consommateurs de tabac se trouvent davantage en milieu rural.
Ces
derniers jours à Yaoundé, le climat est très frais. Pour se réchauffer, certains
citoyens ont opté pour un pullover.
D’autres ont trouvé un prétexte pour grillé un peu de leur vie avec de la
cigarette. Mais en réalité, nombreux sont ceux qui fument indépendamment du
temps qu’il fait.
Plus
que les femmes, les hommes sont accros à la clope, tant leur histoire d’amour
avec la cigarette est forte. Une relation fusionnelle qui ne s’arrêtera pas
vendredi prochain lors de la journée mondiale sans tabac.
D’après
les données publiées l’année dernière par l’Institut national de la statistique
(Ins), dans la tranche de 15 à 49 ans, un homme sur sept fume des cigarettes.
Pourtant,
99% des femmes interrogées ont déclaré ne pas consommer de tabac. Autant dire
que les villes et les villages sont plus bondés de fumeurs que de fumeuses.
Frédéric M. (nom d’emprunt), journaliste, fait partie des fumeurs impénitents.
Malgré
les mises en garde des médecins, rien n’y fait. Ferdinand s’accroche à la
consommation du tabac pour, dit-il, vaincre son stress. «Tu fumes, tu meurs, tu
ne fumes pas tu meurs», dit-il pince sans rire, entre deux bouffées de
cigarette.
Pourtant,
il pourrait rejoindre les 6.000.000 personnes qui décèdent par an dans le monde
en consommant du tabac, d’après l’Organisation mondiale de la santé (Oms).
Les
formes de consommation de ce produit varient. D’aucuns choisissent la pipe de
grand-père, d’autres préfèrent sous la forme poudrée de grand-mère (communément
appelé «nson»). D’autres, plus nombreux, ont tout bonnement élu la cigarette.
D’autant que celle-ci est moins coûteuse. Un
bâton de cigarette coûte en moyenne 20Fcfa. Les plus exigeants en termes de
parfum ou de marque comme Ferdinand, débourseront 50Fcfa l’unité. «Quelque soit
sa marque et son parfum, la cigarette tue fatalement la moitié de ses
consommateurs», avise Pascal Awono, secrétaire permanent du programme de lutte
contre la drogue.
Ce
dernier comptait parmi les panélistes de l’atelier de formation organisée en
février dernier à Yaoundé par la Coalition camerounaise contre le tabac (C3T).
«Un bâton de cigarette contient plus de 400 constituants nocifs à l’organisme.
Et ces
constituants sont si polluants que les cigarettiers refusent de mettre la
composition de leur produit sur les paquets de cigarettes», renseignait alors
M. Awono.
Malgré
la sensibilisation, le nombre de fumeurs va grandissant au Cameroun. 17,5% de
la population consomme le tabac sous diverses formes. Et ces chiffres taisent
le nombre de fumeurs passifs, ceux qui, malgré eux inhalent les bouffées de
cigarette.
D’après
les médecins, les fumeurs passifs, essentiellement les femmes et les enfants,
aussi rejoignent souvent la longue liste de décès précoces qui font suite à la
consommation du tabac. Car le tabagisme est un tueur silencieux. 90% des
cancers du poumon sont liés au tabac.
Les
cardiologues s’accordent à dire que l’accident vasculaire cérébral (Avc) est
corollaire à la consommation du tabac. En effet, renseignent des publications
sur le sujet, les produits chimiques contenus dans la fumée de tabac vont
progressivement se déposer dans les artères.
«L’inflammation
de la paroi interne des artères et la formation de caillots peuvent bloquer la
circulation du sang. Lorsqu’un caillot bloque la circulation sanguine dans le
cerveau, on parle alors d’accident vasculaire cérébral», lit-on sur un site
d’information en ligne.
Pourtant,
la santé de l’industrie du tabac est toujours au beau fixe. Ceci est
visiblement dû à la stratégie bien huilée par les cigarettiers. Hollywood est
d’ailleurs mis à contribution.
A
travers les films à gros budget et les stars du 7ème art, la consommation de la
cigarette est devenue une mode, une tendance à copier.
Une
publicité jugée illicite par les associations anti-tabac et l’Oms. La journée
mondiale anti-tabac ce vendredi 31 mai a d’ailleurs pour thème «L’interdiction
de la publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage».
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