Toutes
les études menées sur le tabac et ses produits ont prouvés qu’il est une substance
dangereuse pour la santé. Malgré ces résultats, le tabac fait aujourd’hui
l’objet d’une grande consommation. Face a cette situation le Cameroun conscient
du danger que représente le tabac a ratifié la Convention Cadre pour la Lutte
Anti Tabac (CCLAT) en 2006.
Cette convention, en son article 6
alinéas 3 exige des Etats parties l’élaboration des rapports périodiques. Une
exigence à laquelle le Cameroun a toujours souscrit. C’est d’ailleurs dans ce
cadre que la Société Civile, sous la bannière de la Coalition Camerounaise à
organisé le 12 novembre 2013 à Yaoundé une rencontre de dissémination de son «
Shadow Repport » sur la mise en œuvre des articles 5.3 et 13 de la CCLAT, ainsi
qu’un point de presse portant présentation dudit Rapport Alternatif. Un rapport
élaboré avec l’appui de Framework Convention Alliance(FCA).
Cette rencontre avec
pour objectif la présentation aux
journalistes du Rapport alternatif de la Société Civile sur la mise en œuvre
articles 5.3 et 13 de la CCLAT, portant respectivement sur l’ingérence de
l’industrie du tabac dans le processus de mise en œuvre des politiques de Sante
publique (article 5.3) et publicité
en faveur du tabac, promotion et parrainage (Article 13).
Dans son propos
introductif, M. Pascal AWONO, le
Coordonateur du projet « Shadow Repport » a d’abord la souhaité la
bienvenue aux médias. Après avoir données les motivations qui soutiennent
l’élaboration de ce Rapport
Alternatif, il a fait une présentation détaillé du dit
rapport aux participants présents dans
la salle. Articulation durant laquelle le Shadow Report et le dossier de presse
ont été distribués aux journalistes
LE
RAPPORT EN BREF
Composé de trente-sept pages, ce
rapport présente l’état des lieux du
tabagisme dans notre pays, les mesures et actions déjà entreprises et les
perspectives auxquelles notre pays reste engagé. Aussi, le rapport traite en conformité avec
les dispositions de la CCLAT et des orientations issues de la formation à
l’élaboration des « Shadow Report Pays »,
le rapport traite deux axes importants notamment : la
mise en œuvre des articles 5.3 et 13 de
la CCLAT.
Le rapport révèle que l’usage et la
consommation des produits à base de tabac est une pratique courante au
Cameroun. L’OMS estime à 17,5%, la population camerounaise concernée dont
28,8% des hommes et 8,1 % des femmes. Des chiffres proches de ceux de l’enquête
globale sur le personnel enseignant (GSPS) qui relève que 27% des enseignants
sont des usagers actuels de tabac, dont 19% des fumeurs de cigarettes.
Globalement
37 % des Camerounais sont exposés au tabagisme, avec une prévalence plus élevée
en milieu jeune, pour lequel 44 % d'élèves ont déjà goutté au tabac dont 5 %
avant l'âge de 7 ans.
Le
GYTS relève que 15% des jeunes scolarisés âgés de 13 à 15 ans ont déjà fumé une
cigarette dont 9,2% des filles. 31% des jeunes de cette tranche d’âge ont
expérimenté le tabac avant l’âge de 10 ans, et 10% de ceux qui n’avaient jamais
essayé de fumer envisageaient de le faire dans les 12 mois qui ont précédé
l’enquête.
L’étude
montre que l’exposition à la fumée du tabac est une réalité; 25% et 50% des
jeunes sont exposés à la fumée du tabac respectivement à domicile et dans les
lieux publics. Environ 5% d’enseignants fument dans l’enceinte des
établissements scolaires. En milieu universitaire 60 % des fumeurs sont âgés
d'environ 20 ans.
Mise en œuvre de l’article 5.3 de la
CCLAT
S’agissant de la mise en œuvre de
l’article 5.3 de la CCLAT, le rapport
mentionne au sujet de « l’ingérence
de l’industrie du tabac dans la
mise œuvre des politiques de santé
publique en matière de lutte anti tabac », qu’il n’existe pas
officiellement de cadres de concertation dans lesquelles l’industrie du tabac
serait amené à formuler ses opinions sur les politique de lutte anti tabac.
Toutefois, le rapport révèle qu’en plus de la subvention allouée par l’Etat
pour la culture du tabac, des hauts cadres avec rang de directeur général et des
membres de l’Assemblée nationale travailleraient pour l’industrie du tabac
(IDT).
L’absence de transparence observée à
certains niveaux de décision est entretenue par la conjonction de deux éléments
: la méconnaissance des dispositions de la CCLAT relatives à la protection des
politiques publiques contre les intérêts commerciaux et autres de l’industrie
du tabac et l’inexistence d’un organe institutionnel chargé de définir et de
mettre en œuvre une politique globale de contrôle du tabac.
Mise en œuvre de l’article 13 au Cameroun
Sur le plan de la mise en œuvre de
l’article 13 de la CCLAT, portant interdiction globale de la publicité, de la
promotion et du parrainage, le rapport
révèle que la loi n° 2006/018 du 29
décembre 2006 régissant la publicité au
Cameroun interdit en son article 39 les publicités en faveur des cigarettes et
autres produits du tabac sont interdites dans la presse écrite, par voie de
radiodiffusion sonore, de radiodiffusion télévisuelle, d'affichage publicitaire
et de cinéma ou de toute autre structure assimilable. Selon les révélations de
ce rapport cette disposition semble la plus respectée par l’industrie du
tabac. L’enquête fait cependant savoir
que l’IDT pour palier a cette interdiction a développé des stratégies
alternative tels que : le marketing direct, la publicité a travers les
gadgets de communication.
La lecture des donnés de ce rapports
fait comprendre aux un et aux autres l’importance et l’urgence de l’adoption d’une
loi anti tabac.
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