L’impact négatif du tabac sur l’environnement est méconnu mais bien réel.
Les effets connus du tabagisme concernent essentiellement ses dégâts sur la
santé et dans une moindre mesure son coût économique et social qui se traduit
par un appauvrissement des personnes et l’existence de freins au développement
de nombreux pays.
L’impact du tabac ne se réduit cependant pas à ces seules dimensions, il intègre également une forte composante environnementale, largement méconnue en France, mais qu’il importe de prendre davantage en compte.
L’impact du tabac ne se réduit cependant pas à ces seules dimensions, il intègre également une forte composante environnementale, largement méconnue en France, mais qu’il importe de prendre davantage en compte.
On estime que le tabac porte atteinte à l’environnement dans son
ensemble avec une contribution significative au phénomène de réchauffement
climatique ainsi qu’une mise en péril directe des écosystèmes.
Le tabac porte atteinte à l’environnement de multiples manières.
De la culture du plant de tabac, aux produits chimiques qui la
composent, jusqu’à la gestion des déchets des mégots en passant par le
packaging des cigarettes, l’ensemble du cycle de vie d’une cigarette ou d’un
autre produit du tabac porte grandement atteinte à l’environnement.
La culture et le séchage des feuilles de tabac contribuent au phénomène de réchauffement climatique considéré aujourd’hui par les experts comme l’une des menaces majeures pour notre planète. Le réchauffement climatique est causé par l’accroissement des niveaux de dioxyde de carbone et par les émanations de gaz polluants dans l’atmosphère. Ces gaz sont libérés par la combustion de carburants fossiles mais aussi par la réduction de la surface forestière. Or le tabac est séché en diffusant un air chaud sur les feuilles. Dans de nombreux pays, ceci nécessite de couper des arbres et de les brûler pour produire l’énergie permettant le processus de séchage, tandis que dans d’autres pays, la source d’énergie la plus fréquemment utilisée est le gaz.
La culture et le séchage des feuilles de tabac contribuent au phénomène de réchauffement climatique considéré aujourd’hui par les experts comme l’une des menaces majeures pour notre planète. Le réchauffement climatique est causé par l’accroissement des niveaux de dioxyde de carbone et par les émanations de gaz polluants dans l’atmosphère. Ces gaz sont libérés par la combustion de carburants fossiles mais aussi par la réduction de la surface forestière. Or le tabac est séché en diffusant un air chaud sur les feuilles. Dans de nombreux pays, ceci nécessite de couper des arbres et de les brûler pour produire l’énergie permettant le processus de séchage, tandis que dans d’autres pays, la source d’énergie la plus fréquemment utilisée est le gaz.
L’impact majeur du tabac sur la
déforestation
On estime que 200 000 hectares de forêts disparaissent chaque
année en raison de la plantation de tabacs. Cette déforestation touche
principalement les pays en développement. Elle explique directement 1,5% net de
la déforestation globale [1].
Environ 12 mètres
cubes de bois sont nécessaires pour la fabrication d’une tonne de tabac. Dans
un pays comme le Malawi, près de 80% des arbres coupés sont utilisés pour le
tabac, alors même que les planteurs de tabac ne représentent que 3% des
agriculteurs de cette région.
Dans des zones
semi-arides où se pratique la culture du tabac, la disparition des forêts peut
mettre en péril l’équilibre écologique de la région et contribuer à un
appauvrissement et au phénomène de désertification d’espaces devenus impropres
à l’agriculture. Tel est par exemple le cas du district d’Aura au nord ouest de
l’Ouganda où s’est pratiquée une culture intensive du tabac qui a conduit à une
érosion dramatique des sols.
Les terres ne sont
plus cultivables pendant plusieurs années et il faut trouver sans arrêt de
nouveaux espaces. Confrontée à la nécessité de trouver des sources d’énergie,
l’industrie du tabac a essayé d’inciter les tabaculteurs à planter des arbres
en dehors de leurs cultures de tabac. Toutefois les plantations mises en place
par British American Tobacco au Kenya par exemple portent sur des espèces
étrangères à cet environnement comme par exemple des eucalyptus ou des cyprès
qui ont la particularité de pousser rapidement mais de porter atteinte à la
biodiversité et de ponctionner et réduire les ressources en eau. Par ailleurs,
nombre de tabaculteurs refusent d’utiliser ces espèces pour sécher leurs plants
de tabac, préférant vendre ce bois et continuer à utiliser la forêt pour leur
bois de chauffage [2].
[1] Geist, HJ,
Global assessment of deforestation related to tobacco farming. Tobacco Control
1999 ; 8 18 – 28
La culture du tabac est liée à une
consommation élevée de pesticides
Le tabac est
une plante fragile susceptible d’attraper de nombreuses maladies. Il s’ensuit
que des quantités importantes de fertilisants, herbicides et pesticides sont
utilisées pour cette culture.
Parmi les pesticides les plus fréquemment
utilisés, on note l’aldicarb et le chlorpyrifos, qui sont deux insecticides
hautement toxiques.
De même le bromure de méthyle, un composé
chimique portant fortement atteinte à la couche d’ozone, est également
très répandu pour fumiger les sols avant la plantation des semences de tabac.
En 1997, plus de 2,5 millions de kilos de bromure de méthyle ont été déversés
dans les champs de tabac dans le monde [1].
Les effets de l’usage de ces produits
toxiques ne sont pas évalués et surveillés en tant que tels, mais l’on sait que
ces produits traversent les sols et infiltrent les nappes phréatiques, les
rivières et se retrouvent présents dans les chaînes alimentaires.
Ces substances peuvent également
indirectement conduire à l’apparition d’une sélection génétique de moustiques
et de mouches résistants aux pesticides contribuant par là même à aggraver la
lutte contre certaines maladies telles le paludisme.
La maladie du tabac vert
En plus des risques sanitaires posés par l’utilisation des pesticides, les tabaculteurs sont susceptibles de contracter la maladie du tabac vert. Dans la culture du tabac, cette maladie est due à l’absorption par la peau de grandes quantités de nicotine lors de la manipulation de feuilles de tabac humides. Les enfants ouvriers dans les pays pauvres, en raison de leur plus faible corpulence, sont particulièrement sensibles à cette intoxication qui provoque étourdissements, malaises, vomissements, maux de crâne et faiblesse musculaire.
[1] Tobacco,
farmers and pesticides. Pesticide action network, 1998.
La réduction de la production de nourritures
vivrières et l’appauvrissement des pays producteurs
La culture du tabac induit une réduction des surfaces agraires
dédiées aux produits agricoles d’alimentation. On évalue que l’affectation de
terres, actuellement utilisées pour les cultures du tabac, à des cultures
vivrières permettrait de nourrir de 10 à 20 millions de personnes [1]. Pour les pays producteurs de tabac,
une analyse coût/bénéfice de la culture du tabac a montré que le gain à court
terme en faveur du tabac disparaît avec les coûts induits sur le moyen et long
terme (coûts sanitaires, environnementaux, économiques et sociaux).
[1] Barry
M, The influence of the US Tobacco industry on the health economy and
environment of developing countries. New England J Medicine, 1991, 324 : 917-9
Pollution et incendies
Pollution
Les filtres des
cigarettes sont fabriqués à partir d’une sorte de plastique qui nécessite
jusqu’à 12 années pour pouvoir être décomposés. Les 4,5 milliards de mégots de
cigarettes dispersés à travers le monde entier chaque année tuent des millions
d’oiseaux, de poissons et d’autres animaux.
Selon le
Conservatoire des Océans, organisme en charge de la surveillance de la
pollution des mers, les cigarettes constituent la première source de déchets
dans le monde sur les plages. Une enquête réalisée dans 68 pays sur les déchets
collectés dans le cadre du nettoyage des plages montrait que parmi les 7,7
millions de débris recensés, la part des cigarettes et des mégots
représentait : 1,9 million [1].
En France, il y a actuellement plus de 14 millions de fumeurs en France, ce sont autant de mégots que nous trouvons. A notre connaissance, aucune statistique en France n’estime le poids de ce déchet. Au Royaume Uni, les cigarettes représentent la principale source de déchets dans les rues, représentant entre 70 et 90 % de tous les déchets urbains. Environ 200 millions de mégots sont jetés tous les jours, représentant environ 122 tonnes d’ordures [2].
En France, il y a actuellement plus de 14 millions de fumeurs en France, ce sont autant de mégots que nous trouvons. A notre connaissance, aucune statistique en France n’estime le poids de ce déchet. Au Royaume Uni, les cigarettes représentent la principale source de déchets dans les rues, représentant entre 70 et 90 % de tous les déchets urbains. Environ 200 millions de mégots sont jetés tous les jours, représentant environ 122 tonnes d’ordures [2].
Incendies
Les cigarettes et allumettes sont une cause fréquente d’incendies.
En effet, des cigarettes mal éteintes peuvent provoquer des dégâts
considérables : incendies de forêts, de maisons causant des
victimes : blessés et morts ainsi que des dégâts matériels importants.
[1] Cigarette
litter remains a beach bane. CBS News 7 June 2007.http://www.cbsnews.com/stories/2007/06/07/national/main2896929.shtml
L’industrie du tabac prétend agir en
faveur de l’environnement mais ses pratiques vont à l’encontre de ce discours
Aujourd’hui, les grandes compagnies de tabac annoncent aujourd’hui
avoir mis en place des programmes de réduction de leurs émissions de CO et
elles reconnaissent officiellement la portée défavorable que le changement
climatique pourrait avoir sur leurs chiffres d’affaires et sur l’environnement [1]. Pour autant, en 2006, les émissions
de la seule compagnie de tabac BAT (British American Tobacco) représentait avec
une production de 690 milliards de cigarettes, l’équivalent de d’une
demie-tonne de CO[2].
Par ailleurs, les
fabricants de tabac se livrent fréquemment à des activités de blanchiment
moral, à travers des opérations dites « écologiques ». Récemment,
British American Tobacco (BAT) a prétendu avec force vouloir faire prendre
conscience aux fumeurs de l'impact écologique de leur consommation tabagique et
limiter le rejet des mégots dans la nature. La démarche réelle de ce
cigarettier consistait en réalité en un contournement de la loi lui interdisant
de faire de la publicité et la promotion de ses produits.
Le traité de la CCLAT se caractérise par la nécessité pour les
pays de trouver des solutions de remplacement économiquement viables à la
culture du tabac.
En effet, de nombreux pays comme le Brésil ou le Kenya ont démontré l’existence de plusieurs alternatives rentables et durables à la culture du tabac[3], rendant l’agriculture plus compétitive et plus productive tout en promouvant parallèlement l’utilisation durable des ressources naturelles.
En effet, de nombreux pays comme le Brésil ou le Kenya ont démontré l’existence de plusieurs alternatives rentables et durables à la culture du tabac[3], rendant l’agriculture plus compétitive et plus productive tout en promouvant parallèlement l’utilisation durable des ressources naturelles.
[1] Réponses
de BAT, Imperial Tobacco, Japan Tobacco International, à la consultation
britannique sur le projet de réduction des gaz à effet de serre, 2004, https://www.cdproject.net/en-US/Pages/HomePage.aspx
[2] Rapport
annuel de BAT 2006
[3] Les
Politiques de Développement et le Tabac,http://www.smokefreepartnership.eu/IMG/pdf/french_draft_4.pdf
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