On a beaucoup
parlé des effets des pilules de 3e génération. Le rôle délétère du tabac est
aussi souvent évoqué. Association de malfaiteurs ?
Quel est le problème avec la pilule ?
Elle est composée d’un œstrogène (toujours le même, l’éthinyl estradiol, plus ou moins dosé) et d’un progestatif, de 2e ou 3e génération (les plus récents, qui ne sont pas forcément les meilleurs au chapitre de la tolérance)., deux hormones féminines. Les contraceptifs hormonaux (pilule, anneau ou patch) sont donc des médicaments. À ce titre, ils ont un intérêt (ils permettent une sexualité sans grossesse) et des effets indésirables. Ce ne sont pas vraiment les cancers qui posent question (les contraceptifs hormonaux seraient plutôt protecteurs, vis-à-vis du cancer du colon ou des ovaires), mais le risque de thromboses, veineuses (celles qui ont fait l’actualité récemment), liées au progestatif (de 3e génération, y compris des patchs et des anneaux). Autre souci, le risque de thromboses artérielles, que l’on impute à l’œstrogène cette fois, lorsqu’il est trop dosé ou les femmes plus susceptibles de faire un accident (en surpoids ou hypertendues). Cela dit, la pilule élève un risque qui est à la base minime (d’autant plus minime que l’on est plus jeune) : un risque-tout petit alors multiplié par trois (pour les thromboses veineuses) reste très petit.
Quel est le problème avec le tabac ?
Il n’a lui aucun intérêt et que des inconvénients (cancers toutes localisations, accidents cardiaques et le reste), et notamment le fait que l’on ne puisse plus s’en passer… Il n’a pas de réel impact sur le risque de thrombose veineuse (phlébite, puis éventuellement embolie), mais certainement sur celui de thrombose artérielle (le tabac est la principale cause de mortalité cardiovasculaire prématurée), via la nicotine et les fumées inhalées.
Avec le mariage pilule et tabac ?
Les effets sur les artères qui nourrissent les différents organes (cœur et cerveau notamment) sont amplifiés, en sachant que l’on part toujours d’un risque de base très faible. Toutefois après 35 ans, quand s’ajoute le risque lié à l’âge et au vieillissement naturel des vaisseaux, il peut devenir préoccupant.
Comment éviter ces risques ?
En ne fumant pas bien sûr et, si décidément la marche de l’arrêt est trop haute, en préférant une pilule peu dosée en œstrogène (à 20 gamma), avec un progestatif de 2e génération en première intention (le lévonorgestrel), voire composée uniquement d’un progestatif (pilule ou implant) ou, plus facile, le stérilet. Un choix sur mesure, à discuter en fonction de son risque individuel de thrombose artérielle et/ou veineuse avec son médecin. Le bilan minimal comprend une prise de tension et de sang à la recherche d’un diabète et d’un « profil lipidique « perturbé.
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