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mardi 1 juillet 2014

Lutte anti tabac : bilan de l’action de la C3T en 6 points-clef 7 ans après

Il ne fait aucun doute, le tabagisme est le plus grand fléau qu’est connu le monde. Personne, que ce soit de façon direct ou indirect n’en est épargné. En effet chaque famille qui constitue la planète, paye le prix du tabagisme de l’un de ses membres.
Au Cameroun comme partout ailleurs, le tabac fait des ravages. Mais, la mondialisation de l’industrie du tabac, l’absence de législation antitabac et une population mal renseignée contribuent à un problème de santé aigu qui ne cesse de s’aggraver. Actuellement, 17,5%  de la population sont fumeurs. Tandis que 37% de la population sont exposée au tabagisme passif et par conséquent aux mêmes risques sanitaires.
Fort de cette situation apocalyptique, la société civile camerounaise, via la Coalition Camerounaise Contre le Tabac (C3T), s’est mobilisée afin de réduire les dégâts du tabac dans notre société.  
Pour ce faire, de nombreuses campagnes de sensibilisation ont été organisées à travers le pays. Leur objectif, parlé aux populations des méfaits du tabac sur la santé, l'économie et l’environnement.
En huit ans, quels sont les réels effets des actions de sensibilisations de la C3T ? Qu'est-ce qui a changé?
Résumé, en six points-clefs:
·         L’image de la cigarette a changé, et les habitudes à la maison aussi
·         La lutte anti tabac une ligne dans la responsabilité sociale des entreprises
·         Moins de pollution dans les locaux
·         Un avant projet de loi anti tabac
·         L’adoption des mesures juridiques
·         Une absence de volonté politique
 
1-   L’image de la cigarette a changé, et les habitudes à la maison aussi
Le plus gros impact des actions de la C3T  est sans doute l’impact symbolique qui produit des effets sur les longs termes. Présenter les visages nocif de la cigarette ainsi que ses conséquences dans la vie du fumeur et du non fumeur, a ainsi permis a nombre de camerounais de percevoir la cigarette comme un «  Poison ».
Cette perception du tabac a d’ailleurs modifié les habitudes des camerounais. En effet certains lieux de convivialité, comme les restaurants, bars et les transports en commun, la cigarette a été déclaré « Persona non grata ». Une situation qui a ainsi permis d’atténuer l’image de la cigarette, auparavant associée à la fête. Bref le produit est de plus en plus « dénormalisé ».
Conséquence de cette évolution de l’image de la cigarette, il est désormais plus facile pour les non-fumeurs de faire accepter certaines règles aux fumeurs, y compris lorsqu’ils vivent sous le même toit. Dans les maisons par exemple, les cendriers se font de plus rares, tandis que les fumeurs voient réduire leurs possibilités de prendre leur plaisir mortel à l’intérieur des domiciles.
Il reste toutefois encore du chemin à faire, avancent plusieurs personnes rencontrées dans les artères de la ville de Yaoundé. « Même, si les gens semblent comprendre, rien ne peut empêcher un fumeur de prendre une clope en votre présence. Ceci, même ci vous êtes asthmatique », explique Robert Ntsama étudiant à l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé.  Pour les observateurs, cela pose le problème de la nécessité de l’adoption d’une loi anti tabac.
2-   La lutte anti tabac une ligne dans la responsabilité sociale des entreprises
Les différentes campagnes de plaidoyers de la C3T auprès des personnalités influentes en vue de l’adoption d’une loi anti tabac au Cameroun, ainsi que les sensibilisations faites sur les méfaits du tabac, ont a convaincu certaines entreprises à intégrer la lutte anti tabac dans leurs politiques de responsabilités sociales. Ainsi nombre d’entre elles sont des espaces sans fumées, d’autres disposent d’espaces pour les deux catégories de personnels.  Dans les véhicules et autres les autocollants publicitaires des entreprises arborent fièrement un message de lutte anti tabac.
3-    Moins de pollution dans les locaux
A l’observation générale, on remarque une nette baisse de la pollution des espaces par les particules fines. La désagréable odeur de tabac froid se raréfie dans les grandes surfaces. Et les inscriptions interdits de fumer posées ça et là brisent le zèle de certains fumeurs.


 
4-   Un projet de loi anti tabac

Conscient des limites de la sensibilisation, la C3T a entrepris des campagnes de plaidoyer en vue de l’adoption d’une loi nationale anti tabac auprès des décideurs et des leaders d’opinion. Ces campagnes de plaidoyers ont conduit le ministère de la Santé publique camerounais à rédiger avec le concourt la société civile un draft d’avant projet de loi anti tabac.  Le dit draft qui circule dans les couloirs de la Présidence est sous l’action du ministère de la Santé Publique et de la société civile en attente d’une éventuelle adoption.
5-   L’adoption des mesures juridiques
 Le tabac tue, l’Etat camerounais le sait et l’action et l’engagement de la C3T dans la lutte anti tabac l’a confirmé.  C’est donc dans ce sens que le gouvernement Camerounais, bien qu’il tarde à adopter la loi nationale anti tabac, a pris nombres de mesures juridiques pour endiguer le phénomène.  
- Loi N°2006/018 du 29 décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun.
- NOTE DE SERVICE N°1913 du 12 Juin 2007 du Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé, informant le personnel et les visiteurs à respecter le slogan « pas de fumée à l’intérieur ».
- Lettre N°07/788/CF/L/MINEFI/DRH/SP du 15 Juin 2007 portant interdiction de fumer dans toutes les structures du Ministère de l’Économie et des Finances.
- Arrêté N°967 MINSANTE/MINCOMMERCE du 25 Juin 2007 portant marquage sanitaire des emballages des produits à base de tabac.
- Lettre-Circulaire N° 012/B1/1464/MINEDUB/SG/DRH/SDSSAPPS du 17 août 2007 portant création des espaces non-fumeurs et des clubs anti-tabac en milieu scolaire.
- Lettre-Circulaire N° 19/07MINESEC/SG/DRH/SDSSAPPS du 11 Septembre 2007 portant création des clubs anti-tabac en milieu scolaire et faisant des établissements scolaires des « espaces non fumeurs ».  
Ces textes pour le moment bien fournis et élaboré, sont cependant peu vulgarisés. Des interventions spécifiques portant sur la communication, l’éducation et la sensibilisation du public ont été entreprises, surtout en direction des jeunes et des femmes afin d’accompagner l’appropriation des actes pris par les autorités camerounaises pour faire face au tabagisme.
6-   Fléchissement de la volonté politique
Bien que des actions soit menées par l’Etat pour limiter les dégâts  du tabac dans la société camerounaise,  la société civile et de quelques observateurs  déplore une le marasme du Gouvernement en matière de lutte anti tabac.
Un marasme, qui s’explique par le fait que l’industrie du tabac infiltre les plus hautes sphères du gouvernement et des institutions sous régionales voire mondiale. En effet, depuis 2012, aucune action n’a réellement été menée dans le sens de la lutte anti tabac. Il est certes vrai que les mentalités ont évoluées sur la question du tabac. Mais cela relève plus de l’action de la société civile que de l’Etat. La plus part des actions posées en ce moment sur la question du tabac, se résume aux plaidoyers menée par le ministère de la Santé Publiques
pour l'adoption d'une loi anti tabac. Mais aussi par la promotion de la culture tabac. Ceci à travers des subventions allouées aux tabaculteurs par le ministère de l’Agriculture et du développement rural.
L’observation de la situation du tabagisme au Cameroun montre à suffisance que l’action de la société civile sous l’impulsion de la C3T à permis de faire connaitre au grand public les méfaits du tabac et la nécessité de s’en préserver. Cependant, il convient de dire que la présence du tabac dans la culture camerounaise et le fort enracinement de l’IDT dans les sphères les plus hautes, montrent que du chemin à certes été fait, mais nombre de kilomètres restent à parcourir avant l’arrivée. C’est fort de cette raison que la C3T appelle les camerounais à s’unir pour la construction d’un Cameroun sans tabac. 

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