La grande conférence
internationale sur la lutte antitabac réunie à Moscou sous l'égide de l'OMS a
adopté mercredi des directives recommandant aux pays d'imposer fiscalement les
paquets de cigarettes, au grand dam des industriels du secteur.
La sixième session de
la Conférence des parties à la Convention-cadre de l'Organisation mondiale de
la Santé (OMS) pour la lutte antitabac (FCTC), est réunie depuis lundi et jusqu'à samedi.
Dans des
recommandations, elle encourage chaque pays à taxer les produits du tabac au
niveau qu'il souhaite.
«Il n'y a pas un seul
niveau optimal de taxe sur le tabac qui s'applique à tous les pays à cause de
leurs différents systèmes de taxes», indiquent les 179 pays qui ont participé à
la conférence dans les recommandations dont l'AFP a obtenu une copie.
Dans une note en bas
de page, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), explique recommander «des
taxes sur le tabac à au moins 70% du prix de vente».
«Ces directives ne
sont pas juridiquement contraignantes», a rappelé à l'AFP Vera Luiza da Costa e
Silva, chef du Secrétariat de la Convention.
«Nous sommes
extrêmement contents», a confié à l'AFP Marty Logan, porte-parole de l'ONG
Framework Convention Alliance, qui regroupe plus de 500 ONG du monde entier
engagées dans la lutte antitabac.
«Ces directives sont
conçues pour être un support et un encouragement pour les pays qui luttent
contre le tabagisme», a-t-elle ajouté.
Au cœur des débats,
ces directives sur les taxes provoquent la colère des industriels du tabac, qui
sont déjà confrontés à un renforcement des politiques antitabac dans la
majorité des pays développés.
«Les gouvernements
n'ont pas besoin d'organisation internationale pour leur dire quelle structure
et niveau de taxes correspondent le mieux à leur économie et à leurs conditions
sociales», a dénoncé Iro Antoniadou, porte-parole du cigarettier Philip Morris.
Les directives «sont
fiscalement déséquilibrées et c'est pour cela qu'elles avaient été rejetées il
y a deux ans», lors de la dernière session qui avait eu lieu à Séoul, en Corée
du Sud, a-t-elle regretté.
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