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lundi 10 novembre 2014

Cameroun-lutte anti tabac : les limites de la sensibilisation

Malgré les campagnes de sensibilisations sur les méfaits du tabac initiés par la Société civile et le Gouvernement camerounais, les jeunes sont de plus en plus séduits par les produits de tabac.
Fumer tue ! C’est un secret de polichinelle diriez – vous. En effet depuis les années 2006, les populations camerounaises sont constamment exposées à des messages de sensibilisation sur les méfaits du tabac. 
Les différentes campagnes de sensibilisations jusqu’ici organisées sur la question mettent en œuvre des stratégies de marketing social pour doter les citoyennes et les citoyens de connaissances et d’information critique afin d’adopter des comportements sains face au tabagisme. Mais encore, « les campagnes anti tabac » mettent sur le devant de la scène la nécessité de l’adoption d’une  loi anti tabac au Cameroun. Ceci dans l’optique de protéger les citoyens camerounais du danger que représente le tabac.

Au Cameroun, les campagnes anti tabac ont permis d’améliorer le contrôle du tabac dans le pays. Ceci, à travers la prise et la mis en œuvre d’un certain nombre de mesures visant la réduction de la consommation du tabac.
Ce pendant, le tabagisme fait toujours son petit bout de chemin et les jeunes sont de plus en plus séduits par l'usage de la cigarette et autres produits de même acabit. Ainsi, sur les  4 millions de fumeurs actifs que compte-le Cameroun, soit 17,5 % de sa population, 15 % des jeunes de moins de 15 ans s’adonnent au tabac, avec une prévalence élevée en milieu scolaire. En effet 45 % des jeunes scolarisés ont déjà fumé un bâton de cigarette, dont 5% depuis l’âge de 7 ans.
Même si la Loi n° 2006/018 du 29 décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun interdit la publicité en faveur des produits de tabac, l’industrie du tabac  a développé des stratégies pour faire sa publicité, déplore Dr Flore Ndembiyembe, présidente de la C3T : «Elle réussit à contourner la loi pour toujours recruter de nouveaux fumeurs.»
Pour la présidente de la Coalition Camerounaise Contre le Tabac (C3T), les compagnies de tabac auraient mis en marché de produits destinés aux jeunes. On vend le tabac dans des emballages plus attrayants aux formes plus modernes. Et on ajoute des saveurs artificielles de fruits ou de chocolat à des cigarettes et de petits cigares. «C'est un produit d'initiation par excellence». selon les renseignements obtenus auprès de quelques buralistes, les produits aromatisés font un tabac auprès des adolescents et des nouveaux consommateurs.
Le narguilé, ou chicha, une pipe à eau originaire d'Inde ou de Perse, connaît un succès grandissant auprès des jeunes camerounais. Pour la jeunesse camerounaise, la chicha est devenue une manière « cool » et « in » de fumer entre amis, sans avoir l’impression de mettre en danger son corps. Fraise, abricot, ananas, autant de parfums qui laissent penser au consommateur que le narghilé, c’est plus du tabac, mais « un bonbon dont on absorbe la fumée ».  Malgré ses conséquences sur la santé, tout comme cousine la cigarette, l’industrie du tabac à réussir à faire passer le chicha pour un produit relaxant.
 Chicha
 A Yaoundé, la consommation de la chicha se présente comme étant la nouvelle distraction des jeunes. « Je ne fume pas. Juste la chicha entre potes de temps en temps, mais ça ce n’est pas pareil… », Confie un consommateur rencontré dans un bistrot de la place. Qu’y a-t-il dans le narguilé, communément appelé chicha ? Petit point sur les conséquences que cela entraîne…
La chicha est une manière de fumer traditionnelle au Maghreb et au Moyen-Orient. Importation du concept de la part de la population immigrée, mais également des touristes emballés. La chicha est devenue une manière « cool » et « in » de fumer entre amis, sans avoir l’impression de mettre en danger son corps. Fraise, abricot, ananas, autant de parfums qui laissent penser au consommateur que le narghilé, c’est plus du tabac, mais un bonbon dont on absorbe la fumée.
Cigarette électronique
Alors que le vapotage séduit de plus en plus d’adeptes au Cameroun comme dans le reste du monde, de nombreuses questions se posent sur la cigarette électronique. Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), rien d’indique que l’e-cigarette aide à arrêter de fumer et les produits qu’elle contient, en particulier la nicotine, ne sont pas sans danger.
Mais même s'ils sont nombreux à succomber aux cigarettes et autres produits du tabac, les jeunes ont une perception négative de l’industrie du tabac. La vaste majorité des jeunes interrogés affirment que le tabac est mauvais pour la santé, que les fabricants «vendent des produits qui tuent» et que ces entreprises «sont coupables de créer une dépendance à un produit toxique». Ils incitent d’ailleurs sur le fait que pour le bien de la communauté, l’Etat camerounais doit couper ses liens avec l’industrie du tabac.
La cigarette électronique est aussi populaire, quoiqu'on ne puisse affirmer que celle-ci ouvre la voie à la consommation de cigarette traditionnelle. Le quart des jeunes interrogés l'ont déjà essayée. Et ils la jugent moins nocive que le tabac.
Mais même s'ils sont nombreux à succomber aux cigarettes et autres produits du tabac, les jeunes ont une perception négative très tranchée de cette industrie. La vaste majorité juge ces produits sont dangereux pour la santé.

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