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vendredi 11 avril 2014

Philip Morris ferme sa plus grande usine

Avec la crise et la multiplication des mesures anti-tabac, les leaders mondiaux de la production de cigarettes enchaînent les plans de restructuration.
Philip Morris, premier producteur de tabac au monde, vient d'annoncer sa volonté de fermer son usine de Bergen-op-Zoom, auxPays-Bas. Ce site de production, situé à une soixantaine de kilomètres de Rotterdam, est le plus important de l'entreprise américaine : 74 milliards de cigarettes y sont produites chaque année, soit 8,5 % de la production de Philip Morris. La fermeture de cette usine engendrerait la suppression de 1 230 emplois. Fin mars déjà, Philip Morris avait annoncé la fermeture de son usine australienne de Moorabbin (180 emplois). Le leader du marché n'est pas le seul à fermer des sites de production : Imperial Tobacco, un concurrent britannique qui possède trois usines en France, serait sur le point de réduire ses effectifs de 30 % - soit 350 postes - dans l'Hexagone. Selon la CGT, ce plan social pourrait conduire à la fermeture de l'usine de Nantes et du centre de recherche de Bergerac.
Recul des ventes
Dans son dernier communiqué, Philip Morris justifie sa décision en dévoilant un recul de 20 % des ventes en quatre ans. Rien qu'en France, elles ont diminué de 7,5 % en 2013 par rapport à l'année précédente. L'affaiblissement du marché est évidemment dû à la crise économique mais aussi à "l'impact négatif des politiques fiscales et de régulation excessives", estime Drago Azinovic, président de Philip Morris pour l'Europe. La multiplication des campagnes de prévention anti-tabac et surtout l'explosion de la cigarette électronique influent également sur la dégradation du marché. Enfin, Drago Azinovic pointe le problème de la contrebande, qu'il impute aux réglementations prohibitives des gouvernements. La vente illégale de cigarettes, à la sauvette ou sur Internet, est tout de même passée de 3 % en 2003 à près de 25 % aujourd'hui, en corrélation avec une hausse des prix du paquet dans de nombreux pays. Plus spécifiquement, pour la fermeture de Bergen-op-Zoom, Philip Morris parle d'un déclin de la consommation locale et d'une diminution des exportations.
La société américaine a toutefois dégagé un bénéfice net de 145 millions d'euros en 2012. Philip Morris possède 53 usines dans le monde et 16 % des parts de marché du tabac, grâce aux 7 marques qu'il produit parmi les 15 plus fumées au monde. L'entreprise s'est également diversifiée en lançant sa propre cigarette électronique et en développant la technique du tabac chauffé - "stylos", permettant de fumer du tabac chauffé donc non grillé - pour laquelle elle a investi 500 millions d'euros pour une usine en Italie.
Les médias néerlandais estiment que Philipp Morris pourrait délocaliser l'usine de Bergen-op-Zoom vers l'Asie, mais rien n'a été confirmé. Il faut dire que l'annonce de la fermeture semble avoir été faite dans la plus grande précipitation. Le jour de la publication du communiqué, le site internet européen de Philip Morris proposait encore des offres d'emploi pour Bergen-op-Zoom. La décision de la fermeture de la direction doit désormais être approuvée par les syndicats et le conseil de surveillance.
Le Point.fr 

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