A l’issue d’un atelier régional de plaidoyer organisé, le 11 février dernier, à Abidjan, par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres), la Cedeao et l’Uemoa, des parlementaires ont rédigé une déclaration dans laquelle ils demandent aux Etats membres d’appliquer une taxation plus forte sur le prix du tabac.
Le tabagisme est une menace pour la santé dans le monde. Il constitue un facteur de risque majeur pour les maladies non transmissibles ou à soins coûteux. Au regard des conséquences socio-économiques désastreuses sur le genre humain, particulièrement les jeunes, les femmes et les enfants, des parlementaires de la Cedeao et de l’Uemoa ont déclaré, à Abidjan, qu’une « politique de taxation efficace et conforme aux dispositions de la Convention-cadre de lutte antitabac de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) est le meilleur moyen de lutter contre la consommation du tabac ». Par conséquent, ils plaident pour une taxation plus forte sur le tabac.
Ces parlementaires participaient à un atelier régional de plaidoyer organisé par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) et les Commissions de la Cedeao et de l’Uemoa. Dans le communiqué qui nous est parvenu, ils exhortent vivement les gouvernements des quinze pays de l’Afrique de l’Ouest à prendre certaines décisions.
Pour eux, il est nécessaire que les réglementations fiscales, régionales et nationales soient en conformité avec les dispositions de la Convention-cadre pour la lutte antitabac qui a été ratifiée par tous les pays de l’Uemoa et de la Cedeao. Ils estiment aussi qu’il est important d’adopter une taxation spécifique en lieu et place du système de taxation pratiqué jusqu’ici. De même, ils militent pour que les taxes appliquées aux produits du tabac soient revues annuellement à la hausse, en fonction du taux d’inflation et de l’augmentation du pouvoir d’achat, afin de rendre les produits du tabac peu accessibles aux couches les plus vulnérables de la population.
Ces parlementaires invitent également les Etats membres à prendre les dispositions fiscales nécessaires, pour que la part des taxes dans le prix du tabac atteigne au moins 70 % dans les cinq prochaines années conformément à la recommandation de l’Oms. « Nous croyons fermement que les décideurs ont le pouvoir et le devoir de prendre les décisions adéquates qui permettront d’améliorer la santé et les conditions de vie des populations ouest-africaines en réformant la réglementation régionale de la fiscalité du tabac », lancent-ils.
Par Elhadji Ibrahima THIAM
vendredi 28 février 2014
jeudi 13 février 2014
Impact sur l'environnement
L’impact négatif du tabac sur l’environnement est méconnu mais bien réel.
Les effets connus du tabagisme concernent essentiellement ses dégâts sur la
santé et dans une moindre mesure son coût économique et social qui se traduit
par un appauvrissement des personnes et l’existence de freins au développement
de nombreux pays.
L’impact du tabac ne se réduit cependant pas à ces seules dimensions, il intègre également une forte composante environnementale, largement méconnue en France, mais qu’il importe de prendre davantage en compte.
L’impact du tabac ne se réduit cependant pas à ces seules dimensions, il intègre également une forte composante environnementale, largement méconnue en France, mais qu’il importe de prendre davantage en compte.
On estime que le tabac porte atteinte à l’environnement dans son
ensemble avec une contribution significative au phénomène de réchauffement
climatique ainsi qu’une mise en péril directe des écosystèmes.
Le tabac porte atteinte à l’environnement de multiples manières.
De la culture du plant de tabac, aux produits chimiques qui la
composent, jusqu’à la gestion des déchets des mégots en passant par le
packaging des cigarettes, l’ensemble du cycle de vie d’une cigarette ou d’un
autre produit du tabac porte grandement atteinte à l’environnement.
La culture et le séchage des feuilles de tabac contribuent au phénomène de réchauffement climatique considéré aujourd’hui par les experts comme l’une des menaces majeures pour notre planète. Le réchauffement climatique est causé par l’accroissement des niveaux de dioxyde de carbone et par les émanations de gaz polluants dans l’atmosphère. Ces gaz sont libérés par la combustion de carburants fossiles mais aussi par la réduction de la surface forestière. Or le tabac est séché en diffusant un air chaud sur les feuilles. Dans de nombreux pays, ceci nécessite de couper des arbres et de les brûler pour produire l’énergie permettant le processus de séchage, tandis que dans d’autres pays, la source d’énergie la plus fréquemment utilisée est le gaz.
La culture et le séchage des feuilles de tabac contribuent au phénomène de réchauffement climatique considéré aujourd’hui par les experts comme l’une des menaces majeures pour notre planète. Le réchauffement climatique est causé par l’accroissement des niveaux de dioxyde de carbone et par les émanations de gaz polluants dans l’atmosphère. Ces gaz sont libérés par la combustion de carburants fossiles mais aussi par la réduction de la surface forestière. Or le tabac est séché en diffusant un air chaud sur les feuilles. Dans de nombreux pays, ceci nécessite de couper des arbres et de les brûler pour produire l’énergie permettant le processus de séchage, tandis que dans d’autres pays, la source d’énergie la plus fréquemment utilisée est le gaz.
L’impact majeur du tabac sur la
déforestation
On estime que 200 000 hectares de forêts disparaissent chaque
année en raison de la plantation de tabacs. Cette déforestation touche
principalement les pays en développement. Elle explique directement 1,5% net de
la déforestation globale [1].
Environ 12 mètres
cubes de bois sont nécessaires pour la fabrication d’une tonne de tabac. Dans
un pays comme le Malawi, près de 80% des arbres coupés sont utilisés pour le
tabac, alors même que les planteurs de tabac ne représentent que 3% des
agriculteurs de cette région.
Dans des zones
semi-arides où se pratique la culture du tabac, la disparition des forêts peut
mettre en péril l’équilibre écologique de la région et contribuer à un
appauvrissement et au phénomène de désertification d’espaces devenus impropres
à l’agriculture. Tel est par exemple le cas du district d’Aura au nord ouest de
l’Ouganda où s’est pratiquée une culture intensive du tabac qui a conduit à une
érosion dramatique des sols.
Les terres ne sont
plus cultivables pendant plusieurs années et il faut trouver sans arrêt de
nouveaux espaces. Confrontée à la nécessité de trouver des sources d’énergie,
l’industrie du tabac a essayé d’inciter les tabaculteurs à planter des arbres
en dehors de leurs cultures de tabac. Toutefois les plantations mises en place
par British American Tobacco au Kenya par exemple portent sur des espèces
étrangères à cet environnement comme par exemple des eucalyptus ou des cyprès
qui ont la particularité de pousser rapidement mais de porter atteinte à la
biodiversité et de ponctionner et réduire les ressources en eau. Par ailleurs,
nombre de tabaculteurs refusent d’utiliser ces espèces pour sécher leurs plants
de tabac, préférant vendre ce bois et continuer à utiliser la forêt pour leur
bois de chauffage [2].
[1] Geist, HJ,
Global assessment of deforestation related to tobacco farming. Tobacco Control
1999 ; 8 18 – 28
La culture du tabac est liée à une
consommation élevée de pesticides
Le tabac est
une plante fragile susceptible d’attraper de nombreuses maladies. Il s’ensuit
que des quantités importantes de fertilisants, herbicides et pesticides sont
utilisées pour cette culture.
Parmi les pesticides les plus fréquemment
utilisés, on note l’aldicarb et le chlorpyrifos, qui sont deux insecticides
hautement toxiques.
De même le bromure de méthyle, un composé
chimique portant fortement atteinte à la couche d’ozone, est également
très répandu pour fumiger les sols avant la plantation des semences de tabac.
En 1997, plus de 2,5 millions de kilos de bromure de méthyle ont été déversés
dans les champs de tabac dans le monde [1].
Les effets de l’usage de ces produits
toxiques ne sont pas évalués et surveillés en tant que tels, mais l’on sait que
ces produits traversent les sols et infiltrent les nappes phréatiques, les
rivières et se retrouvent présents dans les chaînes alimentaires.
Ces substances peuvent également
indirectement conduire à l’apparition d’une sélection génétique de moustiques
et de mouches résistants aux pesticides contribuant par là même à aggraver la
lutte contre certaines maladies telles le paludisme.
La maladie du tabac vert
En plus des risques sanitaires posés par l’utilisation des pesticides, les tabaculteurs sont susceptibles de contracter la maladie du tabac vert. Dans la culture du tabac, cette maladie est due à l’absorption par la peau de grandes quantités de nicotine lors de la manipulation de feuilles de tabac humides. Les enfants ouvriers dans les pays pauvres, en raison de leur plus faible corpulence, sont particulièrement sensibles à cette intoxication qui provoque étourdissements, malaises, vomissements, maux de crâne et faiblesse musculaire.
[1] Tobacco,
farmers and pesticides. Pesticide action network, 1998.
La réduction de la production de nourritures
vivrières et l’appauvrissement des pays producteurs
La culture du tabac induit une réduction des surfaces agraires
dédiées aux produits agricoles d’alimentation. On évalue que l’affectation de
terres, actuellement utilisées pour les cultures du tabac, à des cultures
vivrières permettrait de nourrir de 10 à 20 millions de personnes [1]. Pour les pays producteurs de tabac,
une analyse coût/bénéfice de la culture du tabac a montré que le gain à court
terme en faveur du tabac disparaît avec les coûts induits sur le moyen et long
terme (coûts sanitaires, environnementaux, économiques et sociaux).
[1] Barry
M, The influence of the US Tobacco industry on the health economy and
environment of developing countries. New England J Medicine, 1991, 324 : 917-9
Pollution et incendies
Pollution
Les filtres des
cigarettes sont fabriqués à partir d’une sorte de plastique qui nécessite
jusqu’à 12 années pour pouvoir être décomposés. Les 4,5 milliards de mégots de
cigarettes dispersés à travers le monde entier chaque année tuent des millions
d’oiseaux, de poissons et d’autres animaux.
Selon le
Conservatoire des Océans, organisme en charge de la surveillance de la
pollution des mers, les cigarettes constituent la première source de déchets
dans le monde sur les plages. Une enquête réalisée dans 68 pays sur les déchets
collectés dans le cadre du nettoyage des plages montrait que parmi les 7,7
millions de débris recensés, la part des cigarettes et des mégots
représentait : 1,9 million [1].
En France, il y a actuellement plus de 14 millions de fumeurs en France, ce sont autant de mégots que nous trouvons. A notre connaissance, aucune statistique en France n’estime le poids de ce déchet. Au Royaume Uni, les cigarettes représentent la principale source de déchets dans les rues, représentant entre 70 et 90 % de tous les déchets urbains. Environ 200 millions de mégots sont jetés tous les jours, représentant environ 122 tonnes d’ordures [2].
En France, il y a actuellement plus de 14 millions de fumeurs en France, ce sont autant de mégots que nous trouvons. A notre connaissance, aucune statistique en France n’estime le poids de ce déchet. Au Royaume Uni, les cigarettes représentent la principale source de déchets dans les rues, représentant entre 70 et 90 % de tous les déchets urbains. Environ 200 millions de mégots sont jetés tous les jours, représentant environ 122 tonnes d’ordures [2].
Incendies
Les cigarettes et allumettes sont une cause fréquente d’incendies.
En effet, des cigarettes mal éteintes peuvent provoquer des dégâts
considérables : incendies de forêts, de maisons causant des
victimes : blessés et morts ainsi que des dégâts matériels importants.
[1] Cigarette
litter remains a beach bane. CBS News 7 June 2007.http://www.cbsnews.com/stories/2007/06/07/national/main2896929.shtml
L’industrie du tabac prétend agir en
faveur de l’environnement mais ses pratiques vont à l’encontre de ce discours
Aujourd’hui, les grandes compagnies de tabac annoncent aujourd’hui
avoir mis en place des programmes de réduction de leurs émissions de CO et
elles reconnaissent officiellement la portée défavorable que le changement
climatique pourrait avoir sur leurs chiffres d’affaires et sur l’environnement [1]. Pour autant, en 2006, les émissions
de la seule compagnie de tabac BAT (British American Tobacco) représentait avec
une production de 690 milliards de cigarettes, l’équivalent de d’une
demie-tonne de CO[2].
Par ailleurs, les
fabricants de tabac se livrent fréquemment à des activités de blanchiment
moral, à travers des opérations dites « écologiques ». Récemment,
British American Tobacco (BAT) a prétendu avec force vouloir faire prendre
conscience aux fumeurs de l'impact écologique de leur consommation tabagique et
limiter le rejet des mégots dans la nature. La démarche réelle de ce
cigarettier consistait en réalité en un contournement de la loi lui interdisant
de faire de la publicité et la promotion de ses produits.
Le traité de la CCLAT se caractérise par la nécessité pour les
pays de trouver des solutions de remplacement économiquement viables à la
culture du tabac.
En effet, de nombreux pays comme le Brésil ou le Kenya ont démontré l’existence de plusieurs alternatives rentables et durables à la culture du tabac[3], rendant l’agriculture plus compétitive et plus productive tout en promouvant parallèlement l’utilisation durable des ressources naturelles.
En effet, de nombreux pays comme le Brésil ou le Kenya ont démontré l’existence de plusieurs alternatives rentables et durables à la culture du tabac[3], rendant l’agriculture plus compétitive et plus productive tout en promouvant parallèlement l’utilisation durable des ressources naturelles.
[1] Réponses
de BAT, Imperial Tobacco, Japan Tobacco International, à la consultation
britannique sur le projet de réduction des gaz à effet de serre, 2004, https://www.cdproject.net/en-US/Pages/HomePage.aspx
[2] Rapport
annuel de BAT 2006
[3] Les
Politiques de Développement et le Tabac,http://www.smokefreepartnership.eu/IMG/pdf/french_draft_4.pdf
vendredi 7 février 2014
Pilule et tabac, quels sont les vrais risques ?
On a beaucoup
parlé des effets des pilules de 3e génération. Le rôle délétère du tabac est
aussi souvent évoqué. Association de malfaiteurs ?
Quel est le problème avec la pilule ?
Elle est composée d’un œstrogène (toujours le même, l’éthinyl estradiol, plus ou moins dosé) et d’un progestatif, de 2e ou 3e génération (les plus récents, qui ne sont pas forcément les meilleurs au chapitre de la tolérance)., deux hormones féminines. Les contraceptifs hormonaux (pilule, anneau ou patch) sont donc des médicaments. À ce titre, ils ont un intérêt (ils permettent une sexualité sans grossesse) et des effets indésirables. Ce ne sont pas vraiment les cancers qui posent question (les contraceptifs hormonaux seraient plutôt protecteurs, vis-à-vis du cancer du colon ou des ovaires), mais le risque de thromboses, veineuses (celles qui ont fait l’actualité récemment), liées au progestatif (de 3e génération, y compris des patchs et des anneaux). Autre souci, le risque de thromboses artérielles, que l’on impute à l’œstrogène cette fois, lorsqu’il est trop dosé ou les femmes plus susceptibles de faire un accident (en surpoids ou hypertendues). Cela dit, la pilule élève un risque qui est à la base minime (d’autant plus minime que l’on est plus jeune) : un risque-tout petit alors multiplié par trois (pour les thromboses veineuses) reste très petit.
Quel est le problème avec le tabac ?
Il n’a lui aucun intérêt et que des inconvénients (cancers toutes localisations, accidents cardiaques et le reste), et notamment le fait que l’on ne puisse plus s’en passer… Il n’a pas de réel impact sur le risque de thrombose veineuse (phlébite, puis éventuellement embolie), mais certainement sur celui de thrombose artérielle (le tabac est la principale cause de mortalité cardiovasculaire prématurée), via la nicotine et les fumées inhalées.
Avec le mariage pilule et tabac ?
Les effets sur les artères qui nourrissent les différents organes (cœur et cerveau notamment) sont amplifiés, en sachant que l’on part toujours d’un risque de base très faible. Toutefois après 35 ans, quand s’ajoute le risque lié à l’âge et au vieillissement naturel des vaisseaux, il peut devenir préoccupant.
Comment éviter ces risques ?
En ne fumant pas bien sûr et, si décidément la marche de l’arrêt est trop haute, en préférant une pilule peu dosée en œstrogène (à 20 gamma), avec un progestatif de 2e génération en première intention (le lévonorgestrel), voire composée uniquement d’un progestatif (pilule ou implant) ou, plus facile, le stérilet. Un choix sur mesure, à discuter en fonction de son risque individuel de thrombose artérielle et/ou veineuse avec son médecin. Le bilan minimal comprend une prise de tension et de sang à la recherche d’un diabète et d’un « profil lipidique « perturbé.
mercredi 5 février 2014
Tabac. Cinq raisons d’arrêter de fumer
Fumer, ça ruine
la santé. Mais pas que. Voici des arguments qui font mouche. Il est encore
temps de prendre une bonne résolution…
Il suffit de regarder la mine
marquée et voilée des fumeurs : la clope, ça ruine la peau ! La fumée
brouille et jaunit le teint, mais aussi les cheveux et les ongles. Elle nuit
aussi à la vascularisation et à l’oxygénation des tissus cutanés et sous-cutanés.
Et ce n’est pas tout : « En influençant le fonctionnement
hormonal, fumer entraîne aussi une hyperandrogénie qui se traduit par davantage
d’acné microkystique et une pilosité abondante, surtout quand on est
brun(e) », ajoute le Dr Béatrice Le Maître, tabacologue au CHU de
Caen.
Pour stopper l’haleine de chacal
Embrasser quelqu’un qui fume ou
juste vivre à son contact quand on est non-fumeur, c’est pas top ! « Quand
on fume, on pue (haleine, cheveux, vêtements, habitat…), car on est imprégné de
l’odeur de la fumée. » Le problème, c’est qu’on ne s’en rend plus
compte, car le tabac fait progressivement perdre l’odorat et le goût en
détruisant les papilles gustatives et en altérant les lobules olfactifs.
Pour retrouver sa liberté
Fumer, c’est être d’abord manipulé,
puis aliéné. Au départ, on fume pour faire comme les autres, pour se donner un
genre « cool » ou « fun ». Bref, on tombe dans le panneau
des as du marketing de l’industrie du tabac. « Ils réussissent à
pousser vers leurs produits en faisant croire que c’est notre choix. Par
exemple, les nouvelles cigarettes dites convertibles paraissent ludiques, mais
elles sont dangereuses : la bille de menthol incorporée au filtre est là
pour faire inhaler plus profondément, donc accroître la dépendance. » Après,
le piège se referme. Car la cigarette rend accro, chimiquement, avec la
nicotine, mais aussi dans le comportement, avec une gestuelle dont il est dur
de se débarrasser.
Pour être – vraiment – écolo
Fumer, ça pollue ! D’abord, la
fumée est radioactive : « Cette activité, due aux isotopes du
polonium et du plomb, descendants du radon, est de 10 pico-becquerels par
paquet de cigarettes. » Ensuite, des centaines de tonnes de mégots
sont déversées sur terre chaque année : « Composés d’acétate de
cellulose, une forme de plastique, ils ne sont pas biodégradables. »
Enfin, cela contribue à la déforestation : « Rien qu’en Afrique du
Sud, environ 200 000 ha de forêt sont détruits par an pour alimenter
les fours utilisés pour le séchage rapide des feuilles de tabac. »
Pour ne plus être un pigeon
Quand on achète des clopes, on
nourrit grassement l’État et l’industrie du tabac. À plus de 6 € le
paquet, si on en fume un par jour, on économiserait en arrêtant 90 € en 15
jours, soit deux jeux vidéo ou un soin en institut, 180 € en 1 mois, soit
un sac à main de marque, et 2 160 € par an, soit un voyage au bout du
monde…
Repères. Si l'envie d'arrêter de fumer vous
titille, faites un tour du côté du site de la Coalition Camerounaise contre le
tabac: il donne plein de pistes et offre l'occasion de parler de vive voix de
vos doutes à un professionnel au (237) 22 01 55 72
lundi 3 février 2014
IIs ont arrêté de fumer et ça a tout changé
Retrouvés le souffle et la liberté !
Envolés le plaisir et le geste qui réconfortent ! Quand il n’y a plus d’écran
de fumée entre soi et la réalité, la personnalité se transforme.
Fumeurs : quatre bonnes raisons
d’arrêter de fumer. Géraldine Ondoua, 35 ans ne fume plus depuis un an. « J’ai vraiment
aimé fumer. La cigarette me manque tout le temps. Je m’interdis de replonger,
car arrêter a été vraiment dur. Je pense que la cigarette me manquera toute ma
vie. Je reste une fumeuse qui s’empêche et qui s’empêchera jusqu’à la mort »
Selon les tabacologues, un « gros
fumeur dépendant qui a arrêté reste un fumeur, peut récidiver six mois ou
quinze ans plus tard. La plupart d’entre eux conservent le souvenir du
soulagement que procurait la cigarette, du plaisir. L’ancien fumeur vit le plus
souvent dans la nostalgie du tabac. »
Une guerre, un combat, une lutte sans
merci… Tous les anciens fumeurs le disent : ils ont déployé un énorme effort de
volonté pour arrêter la cigarette. Mais, une fois la victoire acquise, le
sevrage accompli et le corps à nouveau éduqué à vivre sans tabac, la plupart
constatent que leur personnalité s’est aussi réorganisée… autour du manque.
Résister à la tentation
Les ex-fumeurs reconnaissent tous leur
fragilité face au tabac. Nostalgiques de leur ancien plaisir, tous ne
s’imposent pas un arrêt absolu. Certains, pour résister à la tentation,
manifestent une intolérance absolue. Ils dressent un mur entre eux et les
volutes bleues. Après vingt ans passés à fumer deux paquets par jour, Gérard ne
supporte plus la fumée : « Elle m’empêche de respirer, m’étouffe. »
Au Boulot, il a interdit aux fumeurs de se livrer à leur vice à proximité de
lui. Il reconnaît être très dur, « alors qu’autrefois, je fumais partout,
tout le temps et je gênais les autres », sourit-il. C’est sans doute pour
lui la seule attitude possible. « Ceux qui deviennent des ayatollahs de la
vie sans tabac ne rechutent jamais », affirme Gilbert Lagrue. « C’est
un système de protection très efficace. »
Pour d’autres encore, le tabac
est tellement associé aux autres plaisirs que l’arrêt de la cigarette se double
du renoncement à tout ce qui accompagnait cette addiction, de peur que les sensations ne s’appellent
les unes les autres. « En arrêtant de fumer, explique Patricia, j’ai tout
arrêté : l’alcool, les fêtes, et la bouffe, de peur de compenser et de grossir.
En fait, j’ai arrêté de respirer. » Une attitude qui signe un verrouillage
complet, une mise sous contrôle absolu de sa vie. Tout bloquer pour ne pas se
laisser aller. Car, finalement, tous partagent la même hantise : replonger. Et
tous, ou presque, ont vécu l’échec à répétition et la reconnaissance implicite
que le tabac était plus fort qu’eux. Il est en effet rarissime qu’un gros
fumeur abandonne le tabac du premier coup. En général, c’est au bout de trois
ou quatre tentatives avortées qu’il arrache son indépendance.
Apprendre à recomposer son temps
Envie d'arrêter de fumer ? De trouver
des conseils ou de partager votre expérience en la matière ? Venez en discuter
sur notre forum Arrêter de fumer ! Pourquoi est-ce si difficile d’arrêter ?
L’addiction est physiologique, donc notre organisme réclame sa dose. Mais cette
explication ne suffit pas. Les experts sont formels : "Pour certains gros
fumeurs, l’addiction au tabac relève d’une fragilité psychologique, explique
Gilbert Lagrue. On prend sa dose de nicotine comme on a recours à une
automédication, pour aller mieux."
Selon les avis de nombre de
médecins, la cigarette parait comme un « équilibrateur », un calmant. Supprimer le tabac ne revient pas à
supprimer le problème. « Quand on arrête de fumer, on se retrouve souvent
face à un état dépressif que le tabac masquait. » C’est la raison pour laquelle la plupart des consultations
antitabac proposent un soutien psychologique aux candidats au sevrage. Certaines associent la méthode du
patch, par exemple, à la prise d’antidépresseurs. Les premiers mois sont
souvent les plus douloureux. Le vide peut paraître abyssal. Plus d’écran de
fumée entre soi et la réalité. Sans tabac, reste à affronter la vie telle qu’elle
est, avec ses vides et ses pleins, sans plus de ressources que celles que l’on
possède soi-même. La fin du tabac sonne un peu comme la fin des illusions. « J’ai
arrêté parce que j’avais peur de mourir, confie Géraldine. Mais j’ai perdu une
béquille. Je me suis retrouvée confrontée à mes peurs en général. J’avais
l’impression de tout devoir gérer sans aucun secours, de tout prendre de plein
fouet. L’arrêt a précipité mon travail sur moi-même et j’ai entamé une analyse
à ce moment-là. J’avais 30 ans. Pour moi, c’était l’heure du bilan, celle de
m’interroger sur ma place. Arrêter le tabac participait à un processus de
changement général dans ma vie. C’était le moyen le plus symbolique de
signifier une rupture."
Un soutien, une béquille, une
aide… La
cigarette, c’est un geste qui réconforte, une activité ( prendre son paquet, la
sortir, l’allumer ) dans l’activité. La cigarette donne comme un rythme à la
vie. Sans tabac, il faut recomposer son temps. « Aujourd’hui, je rêvasse
moins », insiste Antoine. « Privé des pauses cigarettes (bien connues
de tous les fumeurs), je m’occupe davantage, mon temps est plus linéaire. Et je
fuis un peu la vacuité qui me renvoie à l’envie de fumer. »
« La cigarette m’aidait à
penser, à travailler », continue Antoine… « Sans elle, je suis devenu
plus laborieux . Je travaille plus sérieusement, plus rigoureusement, je
me documente davantage, je creuse… et je n’attends plus l’illumination. »
Découvrir d’autres bouffées de plaisirs
Irène et Gérard ont arrêté ensemble.
Lui fumait deux paquets par jour, elle était une fumeuse tardive, qui grillait
son paquet quotidien. Gérard était saturé de cigarettes, c’est ce qui a forgé
sa détermination. Irène a tenu bon pour que Gérard ne recommence pas. Et puis,
une petite pointe d’orgueil les poussait, chacun de leur côté, à ne pas craquer
devant l’autre. Alors ils ont trouvé des substituts. « Pendant plusieurs
années, nous avons couru, nagé, racontent-ils. On avait besoin de se défouler. »
Gérard, surtout, a remplacé la cigarette par des activités physiques : marche,
jardinage, etc. Irène, elle, a compensé par la nourriture.
Un syndrome
classique : la plupart des anciens fumeurs déclarent manger et boire plus,
comme s’il fallait avoir recours à d’autres formes de plaisir, de douceur, ou simplement trouver d’autres
moyens de se rassurer ou de se calmer. « Avant, quand je sentais que
j’allais sortir de mes gonds, j’allumais une cigarette, confie Géraldine.
Aujourd’hui, quand l’exaspération me gagne, je respire profondément. C’est en
quittant la pièce physiquement, comme quand je partais chercher mon paquet de
cigarettes, que j’arrive à reprendre mes esprits. Je reproduis un mouvement,
mais il est sans but. C’est beaucoup moins efficace. Du coup, j’ai découvert
que j’étais colérique. »
Souvent, les ex-fumeurs constatent
que certains traits de leur caractère se sont modifiés.
« La vie sans
tabac m’a rendue plus sérieuse, moins ludique, moins gaie, affirme Patricia.
J’ai perdu un peu de mon insouciance. Mais j’ai gagné en assurance. Je n’ai
plus besoin d’une cigarette pour aller vers les gens, calmer mes nerfs,
affronter les difficultés. »De son côté, Catherine reconnaît que
l’abstinence l’a menée sur un versant plus affirmé de sa personnalité : « La
cigarette me permettait d’encaisser l’agressivité des autres, les mauvais coups
du sort. Je m’opposais peu tout en me sentant continuellement fébrile.
Aujourd’hui, je me sens bien plus calme, plus détendue, mais aussi plus
déterminée. Pas de faux-fuyants. » Et elle ajoute : « Curieusement,
j’ai découvert que certains plaisirs que je croyais liés à la cigarette, comme
écouter de la musique ou partager un repas entre amis, ne l’étaient pas du
tout. Au contraire. Ma vie sensitive a pris davantage de relief et de saveur,
peut-être parce que je m’y sens plus libre. »
Une certitude, le souvenir du
tabac s’estompe avec le temps. La vie se réorganise et on savoure sa
victoire. Aucun ancien fumeur ne songe délibérément à reprendre la cigarette et
à subir à nouveau cette dépendance. « Arrêter de fumer, m’a rapprochée des
autres, souligne Géraldine. Avant, je m’éloignais tous les quarts d’heure de
mes enfants pour aller fumer ma cigarette. Même chose pour les discussions de
fin de dîner qui se prolongent. Aujourd’hui, je n’ai plus besoin de les
écourter parce que l’envie de tabac me tenaille. » Le tabac sépare les
fumeurs des non-fumeurs. Et ces derniers sont de plus en plus nombreux…
Fumeurs : quatre bonnes raisons d’arrêter de fumer
La vie à pleins
poumons
Tous les anciens fumeurs sont
d’accord : l’arrêt du tabac, c’est dur, mais on y gagne vraiment.
·
Débarrassés
de la cigarette, la plupart sont horrifiés par l’odeur de tabac froid qui se
dégage des fumeurs, de leur haleine, de leurs vêtements, de leurs cendriers…
·
En
revanche, tous s’extasient sur leur goût et leur odorat retrouvés.
·
L’arrêt
du tabac éclaircit le teint et rend les cheveux plus brillants, plus toniques.
·
Oublié
l’essoufflement après avoir monté les escaliers ! Au bout de quelques semaines,
les anciens fumeurs retrouvent un véritable tonus physique. Du coup, ils
reprennent souvent une activité sportive.
Des astuces et exercices anti tabac
Arrêter de fumer s'avère quasiment pour tous les fumeurs
très difficile. Même si la volonté et les rasions sont bien présentes, il n'est
pas toujours facile de s'arrêter. Des astuces et exercices anti peuvent permettre
aux fumeurs de se libérer peu à peu et plus facilement de cette habitude.
S’arrêter de fumer entraine
automatiquement une frustration bien logique, rendant ce passage périlleux.
Pourtant les raisons de s'arrêter ne manquent pas, la santé bien sûr, le cout
du tabac qui augmente sans cesse, l'ambiance irrespirable, les odeurs qui en
découlent autant de désagréments que ne connaissent pas les non-fumeurs.
Des astuces et des exercices anti tabac peuvent contribuer à aider dans cette
démarche. Un fumeur a des habitudes, certaines situations peuvent conditionner
un geste automatique, un besoin, une envie de fumer. Pour sortir de la spirale,
il faut donc éviter ces situations. Pratiquer un sport quotidien est
une aide certaine. Les traitements de substitution, homéopathique ou pharmaceutique
peuvent contribuer à éviter le grignotage.
Les
envies irrésistibles de fumer sont généralement aussi forte que passagères, il
faut résister, c'est difficile mais pas impossible heureusement. Au départ
essayer de diminuer est un pas vers la désintoxication, dès que l'envie se fait sentir
retarder le moment de prendre une cigarette est efficace. Il faut alors se
donner un laps de temps 15 minutes par exemple et s'occuper en attendant. Cet
exercice peut permettre d’oublier son désir de fumer. Après une cigarette,
l'envie est forte d'en reprendre une autre. Il faut donc éviter les facteurs déclencheurs.
Le
sport reste le moyen le plus efficace pour oublier les envies grâce à un
mélange d’hormones qui sont alors secrétées.De plus, l'attention portée à l'activité
physique évite que l'esprit se concentre sur ce besoin. A la maison, il suffit
de courir sur place, de faire des exercices aérobiques, des abdos ou autres.
Un exercice de relaxation peut aussi être efficace pour aider à
lutter contre le stress qui peut entrainer ce besoin. Des techniques existent
comme la respiration profonde, le yoga, les massages ou la relaxation
musculaire. S'entourer de membres de sa famille ou d'amis peut permettre de
parler de ses difficultés et contribuer à rendre ce passage moins douloureux.
Se
changer les idées, aller se promener même un quart d'heure, boire un verre d'eau,
se faire un petit plaisir, ces petits gestes sont des béquilles qui constituent
une aide. Pour certaines personnes, fumer est un geste en relation avec la
petite enfance et le stade oral, il faut alors occuper sa bouche en mâchant un
chewing-gum par exemple ou en suçant un bonbon sans sucre. A chaque fois que
l'on évite une cigarette, c'est un pas vers la libération. Mettre l'argent dépensé auparavant en cigarette de côté peut
permettre d'évaluer ses progrès mais aussi de se faire plaisir, juste
récompense des efforts entrepris.
Un gros effort pour une meilleure
santé
Il ne
faut pas oublier que plus on s'arrête tôt après avoir commencé, plus c'est
facile et plus les poumons retrouvent leur bonne santé. Il ne faut donc pas
attendre. La respiration et l'état des voies respiratoires ne sont pas les
seuls critères, il faut aussi dire que l'odorat et le goût changent beaucoup
après l'arrêt du tabac. Les aliments retrouvent leur goût originel et c'est
aussi un des plaisirs. Le souffle est moins court aussi. Ces astuces et exercices anti tabac sont parfois
suffisants pour apporter un peu d'équilibre durant cette interruption.
Avant – Après : 6 mois d’arrêt
J’ai toujours été fascinée par les
« avant-après ». Quand j’ai décidé d’arrêter de fumer, j’avoue que
l’argument « fumer, c’est mauvais pour la santé » n’a eu aucun impact sur moi.
Non pas que je ne me préoccupe pas de ma santé, mais j’avais la réplique qui
mettait un terme à tout débat éventuel : « mourir de ça ou de d’autre chose… ».
En ce qui me concerne, les raisons qui m’ont fait
arrêter de fumer sont superficielles, parfois idiotes, je l’admets, mais elles
ont été efficaces. Aujourd’hui, j’ai décidé d’observer où j’en suis avec ma vie. 6
mois sans tabac, j’ai bien envie de « jouer à Avant-Après » pour mesurer ce
truc incroyable : en arrêtant de fumer, j’ai bel et bien changé ma vie !
Tout
d’abord, je suis coquette de nature. Une vraie fille, qui aime se mettre des
crèmes, des masques, du maquillage… Et je suis certaine de ne pas être la seule
à avoir remarqué que quand on fume, on ne se maquille pas. Non, on fait de la
peinture. Parce que le tabac rend le teint terne, les lèvres gercées, les yeux
éteints et cernés. Je passe sur les doigts et les dents jaunes, l’haleine
fétide.
Arrêter
de fumer a été pour moi une révélation. Quand on enlève le masque de nicotine,
j’ai retrouvé la vraie fonction du fond de teint. J’ai retrouvé la joie de voir
mon rouge à lèvres tenir plus de 10 minutes.
Les
dents :
Drame ultime de mon sourire, j’ai pété mes deux dents de devant. En riant trop fort. Dans un escalier en marbre. Ou en béton, je sais plus. Bref j’ai glissé, ça arrive…
Drame ultime de mon sourire, j’ai pété mes deux dents de devant. En riant trop fort. Dans un escalier en marbre. Ou en béton, je sais plus. Bref j’ai glissé, ça arrive…
Les
cigarettes roulées ne jaunissant pas que les doigts, j’ai passé 10 ans de ma
vie en empathie totale avec cette horrible pub Denivit : « Vous
n’osez pas sourire ?… ». Oui, exactement ! Celle de la nana qui
dégaine une pochette cartonnée pour cacher ses dents lorsque le beau brun lui
sourit. Il fallait réagir !
La
semaine où j’ai arrêté de fumer, j’ai couru chez le dentiste pour tout lui
raconter, et lui commander le détartrage
du siècle, celui qui tiendra plus de deux semaine, celui qui engage, celui qui
me rend sympa avec la boulangère, le voisin, le buraliste. Non, plus le
buraliste.
Et
voilà sous vos yeux ébahis, un sourire à peine forcé :
On
check le poids : peut-on arrêter de fumer sans grossir ?
Je vous épargne les photos, et pourtant, pas de quoi s’affoler ! J’ai du prendre deux kilos. Pour être honnête, je ne les attribue pas à mon arrêt du tabac mais à ma période de chômage et à mon mode de vie trop sédentaire.
Je vous épargne les photos, et pourtant, pas de quoi s’affoler ! J’ai du prendre deux kilos. Pour être honnête, je ne les attribue pas à mon arrêt du tabac mais à ma période de chômage et à mon mode de vie trop sédentaire.
Donc
rien à signaler dans cette rubrique Avant-Après : la catastrophe
annoncée n’a pas eu lieu ! En plus, je suis sure que si j’avais fait du
sport, j’aurais pu crâner en décrivant la fermeté de mon postérieur. Mai je l’avoue,
ma plastique est plutôt cool.
Mais
il n’y a pas que le physique. Fumer
amène à des attitudes totalement ridicules.
Mais obnubilée par le manque, je ne m’en rendais pas compte.
Sortir
quand il pleut pour m’en griller une, grelottante, ne profitant même pas de la
cigarette car il faisait trop froid. Je l’ai fait. Et au moment de rentrer,
frigorifiée pour me précipiter vers le radiateur le plus proche, je devais
affronter la sempiternelle remarque du collègue/ami/parent/mari non fumeur : «
si t’as froid, t’avais qu’à pas sortir ». A présent, fièrement, je peux me
venger en guettant le fumeur désespéré et lui sortir la même phrase avec le
même regard d’ahuri.
On
continue par la vie perso
Avant : 1 Jules, des amis, des projets, pas de boulot
Avant : 1 Jules, des amis, des projets, pas de boulot
Après :
·
1 Jules : que j’aime encore
plus car il a su me supporter dans ma période de sevrage, (et qu’il vote tous
les jours pour le concours Cosmo),
·
des amis : que j’aime aussi
encore plus parce qu’ils ont tous été délicats avec moi : en ne fumant pas
sous mon nez, et parfois en m’annonçant qu’eux aussi…. Ah les amis, vous m’avez
vraiment aidé à devenir plus combative dans cette période, merci et vive le
blog !
·
des projets : j’ai
longtemps cru que le tabac me stimulait, mais ce n’était qu’une vaste
fumisterie : j’achète toujours des noms de domaine dès le réveil.
·
toujours pas de boulot :
oui sinon ça ne serait pas crédible mon histoire !
Et
puis un détour par l’estime de soi :
La confiance en soi, cela a toujours été mon point faible. Avant, je ne le cache pas : je fumais pour me donner une contenance, pour gérer mon stress, entrer en contact plus facilement avec les autres, ou pour masquer ma timidité et mes incertitudes.
La confiance en soi, cela a toujours été mon point faible. Avant, je ne le cache pas : je fumais pour me donner une contenance, pour gérer mon stress, entrer en contact plus facilement avec les autres, ou pour masquer ma timidité et mes incertitudes.
Aujourd’hui,
je n’ai pas changé du tout au tout, mais je suis
fière de moi. Je considère cet arrêt comme une victoire, et manifestation
tangible de mes capacités à me maîtriser. J’ai toujours prôné des valeurs
d’indépendance et d’autonomie : aujourd’hui je me sens en cohérence.
On
finit par les finances :
Je vous avais parlé du concept de ma boite à gros craquage ? Je continue toujours mon pari. Chaque semaine, je dépose l’argent que je ne dépense plus pour le tabac, en y ajoutant mes fonds de poche (qui valent pour la multitude de briquets que je rachetais à force de me les faire piquer par des amis fumeurs).
Je vous avais parlé du concept de ma boite à gros craquage ? Je continue toujours mon pari. Chaque semaine, je dépose l’argent que je ne dépense plus pour le tabac, en y ajoutant mes fonds de poche (qui valent pour la multitude de briquets que je rachetais à force de me les faire piquer par des amis fumeurs).
La
photo est certes évocatrice, mais les chiffres sont encore plus
édifiants : il y a 589,70
euros dans ce
bocal. Je n’ai pas encore trouvé le nom de ma future folie, mais je caresse
l’espoir d’attendre un an avant de casser le cochon. Pour voir !
Voilà
mon bilan au
bout de 6 mois d’arrêt, aujourd’hui même. Et vous,
qu’auriez-vous à rajouter en avant-après ?
En
conclusion, l’arrêt de la cigarette malgré ces hauts et ces bas, n’a fait
qu’améliorer ma condition physique (motivation pour faire du sport) mon
apparence (ah cette jolie peau et ces cheveux brillants, où étiez vous partis
???) et mon rapport au stress (keep calm and don’t smoke.)
Maintenant
je vous le demande, à qui le tour ? #TeamExFumeurs
Pourquoi j’ai arrêté de fumer ?
Quand
j’ai décidé d’arrêter de fumer, j’avoue que l’argument « fumer, c’est mauvais
pour la santé » n’a eu aucun impact sur moi.Non
pas que je ne me préoccupe pas de ma santé, mais j’avais la réplique qui
mettait un terme à tout débat éventuel : « mourir
de ça ou de d’autre chose… ».
En
ce qui me concerne, les raisons qui m’ont fait arrêter de fumer sont
superficielles, parfois idiotes, je l’admets, mais elles ont été efficaces.
Tout
d’abord, je suis coquette de nature.
Une vraie fille, qui aime se mettre des crèmes, des masques, du maquillage… Et
je suis certaine de ne pas être la seule à avoir remarqué que quand on fume, on
ne se maquille pas. Non, on fait de la peinture. Parce que le tabac rend le
teint terne, les lèvres gercées, les yeux éteints et cernés. Je passe sur les
doigts et les dents jaunes, l’haleine fétide.
Arrêter de fumer a été pour moi une révélation. Quand on enlève le masque de nicotine, j’ai retrouvé la vraie fonction du fond de teint. J’ai retrouvé la joie de voir mon rouge à lèvres tenir plus de 10 minutes.
Arrêter de fumer a été pour moi une révélation. Quand on enlève le masque de nicotine, j’ai retrouvé la vraie fonction du fond de teint. J’ai retrouvé la joie de voir mon rouge à lèvres tenir plus de 10 minutes.
Mais
il n’y a pas que le physique. Fumer
amène à des attitudes totalement ridicules. Mais obnubilée par
le manque, je ne m’en rendais pas compte.
Sortir
quand il pleut pour m’en griller une, grelottante, ne profitant même pas de la
cigarette car il faisait trop froid. Je l’ai fait. Et au moment de rentrer,
frigorifiée pour me précipiter vers le radiateur le plus proche, je devais
affronter la sempiternelle remarque du collègue/ami/parent/mari non fumeur : «
si t’as froid, t’avais qu’à pas sortir ». A présent, fièrement, je peux me
venger en guettant le fumeur désespéré et lui sortir la même phrase avec le
même regard d’ahuri.
Fumer
en voiture, c’est la classe. Tout du moins, je le croyais.
Car
non, ce n’est pas classe du tout. Tout d’abord, allumer une cigarette est
dangereux. Que celle qui n’a jamais quitté la route des yeux pour
chercher son briquet caché au fond du sac ou tenter de récupérer la cigarette
tombée entre les jambes, juste sous l’accélérateur, me jette la première
pierre.
Je recrachais nonchalamment ma fumée sur le pare-brise dégoutant de ma voiture, tout aussi dégoutante avec les paquets vides lancés un peu partout au grès des différents périples et la poussière que j’attribuais à tout, mais pas à la cigarette bien sûr.
Je recrachais nonchalamment ma fumée sur le pare-brise dégoutant de ma voiture, tout aussi dégoutante avec les paquets vides lancés un peu partout au grès des différents périples et la poussière que j’attribuais à tout, mais pas à la cigarette bien sûr.
Je
me souviens d’une situation particulièrement humiliante qu’il m’est arrivée en
voiture. Je suis en ville, au volant, le printemps est beau, je crâne, fière et
forte. Je m’arrête à un feu rouge, tourne la tête et remarque à une terrasse
une table avec des jeunes hommes plutôt mignons. Ils me sourient, je leur
souris, tête haute. Le feu passe au vert, au même moment, une petite voix dans
ma tête me signale que la cigarette est terminée et qu’il serait bien de la
jeter par la fenêtre. Devant cette table de futurs maris potentiels. Mais
j’avais oublié que l’addition vent + vitesse + clope par la fenêtre = retour de
mégot dans la tête. J’ai ravalé ma fierté et fais une croix sur mon futur
mariage, tout en nettoyant la trace de cendre sur mes lunettes.
En
étant fumeuse, j’ai déjà fait tomber ma cendre sur une table, ai tenté de la
ramasser, me suis brûlée les doigts (oui parce que la cendre, c’est
chaud), ne me suis pas rendu compte que mes doigts étaient noirs et me suis
gratté le nez…
J’ai
déjà fait cramer une fringue, ou alors un rideau… En fait, je crois que c’était
les deux.
J’ai
déjà eu, dans des moments importants, la voix qui s’est mise à faire des sons
étranges, à la limite du paranormal, me faisant douter pendant un court instant
de mon genre.
Enfin,
le souvenir de la lèvre brûlée par la cigarette restée trop longtemps dans ma
bouche en attendant de trouver un briquet me rappelle simplement que ces
petites choses, au final, ajoutées à la perspective de préserver ma santé et
mon compte en banque, me rendent vraiment heureuse d’avoir aujourd’hui arrêté
la cigarette.
Inscription à :
Articles (Atom)